Le Marocain Rachid El Morabity, 9 fois vainqueur du Marathon des sables, l’un des plus difficiles au monde, vise une dixième victoire de cette course qui démarre ce dimanche.
Le Marocain Hicham El Guerroudj préfère éviter l’Ethiopien Haile Gebreselassie dans le duel de l’année lors des Mondiaux en salle à Birmingham, qui auront lieu du 14 au 16 mars, pour se consacrer à son double objectif, un doublé inédit 1 500 m-5 000 m aux Mondiaux de Paris.
Le maître incontesté du 1 500 m, le Marocain Hicham El Guerroudj a surpris tout son monde par la toute dernière décision. El Guerrouj a annoncé aussi discrètement que clairement qu’il a décidé, il y a « trois semaines », de faire de Liévin (France) sa seule sortie hivernale. Même Laurent Boquillet, l’agent de l’athlète, s’est fait surprendre par la volte-face du Marocain. Malheureusement, la décision inattendue de Hicham prive le public anglais de ce
3 000 m royal tant attendu par les amoureux de l’athlétisme ou par les téléspectateurs qui étaient nombreux à vouloir suivre ce duel du siècle. Cet affrontement direct entre deux des meilleurs spécialistes du demi-fond de l’histoire n’aura finalement pas lieu au grand désespoir des nombreux amoureux de la discipline reine,
le 1 500 m.
D’un côté, Gebreselassie, détenteur des records du monde du 5 000 m (salle et plein air) et du 10 000 m (plein air), de deux titres olympiques et quatre titres mondiaux sur 10 000 m ; de l’autre, El Guerrouj, athlète de l’année (2001 et 2002), triple champion du monde en plein air et autant de fois en salle sur
1 500 m, invaincu depuis
21 courses et son revers olympique à Sydney pour un total, depuis 1996, de 73 victoires en 76 courses. Cette annonce surprise, peut-être pas vraiment un hasard, a été faite au moment même où Gebreselassie venait de pulvériser, lors de la réunion de Birmingham, la meilleure performance mondiale de tous les temps sur 2 miles, la distance justement programmée pour El Guerrouj à Liévin.
De son côté, l’enfant de Berkane, le triple champion du monde du 1 500 m, a échoué à deux secondes de son rival. Du coup, il a certainement perdu certaines de ses illusions en pensant à son invincibilité qui aurait pu être mise à mal à Birmingham et assurément de sa superbe en disparaissant rapidement du stade après sa course. La salle et le plein air sont deux objectifs difficiles à viser. Ces deux compétitions ont besoin de travail foncier. Ce n’est pas l’avis de Abdelkader Kada, le coach du Marocain qui justifie ce faux bond par une intense préparation aux Mondiaux de Paris. Il dira que « cette sortie était juste une course pour casser la monotonie. II a même envisagé de ne pas faire de salle, car il ne se sentait pas bien préparé pour les Mondiaux du Stade de France ». « La neige qui s’est abattue à Ifrane, son camp de base sur les contreforts du Haut-Atlas marocain, et un problème aux ischio-jambiers ont perturbé la bonne préparation de mon athlète », a-t-il ajouté. Alors El Guerrouj va regagner son camp pour une hibernation d’« une quarantaine de jours » avec comme objectif celui de préparer un formidable défi. Remporter le 1 500 m et le 5 000 m au Stade de France lors des Mondiaux pour un doublé inédit, mais malheureusement sans Gebreselassie qui, lui, tentera de retrouver sa couronne sur 10 000 m. Avant cela,
El Guerrouj aura tout le temps de peaufiner sa forme avec une rentrée prévue, soit sur un 5 000 m en Europe, soit sur le mile ou le 1 500 m de Eugène, la réunion américaine du 24 mai.
A. Bounaceur
Le matin, Algérie
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