À 16 ans, Reda Bennani est un joueur de tennis pétri de talent et à l’avenir très prometteur. D’ici quelques années, il pourrait devenir l’un des meilleurs au monde.
Après le forfait de Marat Safin, n°2 mondial, Younes El Aynaoui a encore modifié la donne dans la partie haute du tableau en éliminant le n°1, Lleyton Hewitt, qui devra reporter ses rêves de Grand Chelem australien à l’année prochaine.
Le Marocain, particulièrement redoutable au service, a été l’auteur d’un match plein.
Un rêve qui s’envole. Celui d’un n°1 mondial qui se dirigeait naturellement vers une consécration sur ses terres. Un rêve de gamin promis à la postérité en devenant le premier Australien à s’imposer à Melbourne depuis Mark Edmondson en 1976. Un rêve brisé par un gentleman longtemps timoré, dont l’ambition se précise depuis le passage de la trentaine et explose à la face du monde au terme d’un match sans faille.
Younes El Aynaoui, le laborieux dont l’ascension a été stoppée à plusieurs reprises par de maudites blessures, s’offre la plus belle des victoires de sa carrière, contre son exact opposé. Hewitt, l’enfant prodige du tennis mondial, talentueux et survolté, terrassé par un des joueurs les plus discrets du circuit, malgré les cinq finales disputées l’année dernière et une position solidement assise dans le Top 20. Décomplexé, le Marocain a certainement réalisé son plus gros coup. D’autant plus qu’il a d’ordinaire la fâcheuse habitude de traverser des périodes de relâchement et de déconcentration, ce qui en fait un spécialiste des matches en cinq sets. Cette fois, El Aynaoui a su garder un niveau de jeu constant du début à la fin.
La tâche est d’autant plus ardue que son argument le plus puissant est le service. Et dans ce domaine, El Aynaoui n’a jamais flanché : 71 % de premières balles à 185 km/h de moyenne pour 33 aces. Hewitt, qui n’était pourtant pas en reste dans ce domaine, doit encore se demander comment son tombeur s’y est pris pour se qualifier en commettant deux fois plus de fautes directes que lui (57 contre 26). Tout simplement en prenant le jeu à son compte, en patron, et en réussissant du même coup beaucoup de points gagnants.
Même s’il n’est parvenu qu’une seule fois, en quatre sets, à s’emparer du service de l’Australien (le seul break de la partie, à 3-3 dans le quatrième set), El Aynaoui n’a jamais douté de sa capacité à s’imposer. Face à un combattant de la trempe d’Hewitt, la bataille des nerfs nécessitait un sang froid hors du commun. À cet égard, le comportement d’El Aynaoui a été un modèle du genre.
lequipe.fr
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