Dans le secteur du sport en plein essor au Maroc, l’informel gagne du terrain. Les professionnels, mécontents, tirent la sonnette d’alarme.
Le phénomène du commerce sauvage prend des dimensions trop alarmantes à Safi. Certes, nous sommes d’ores et déjà loin de ces marchands à la sauvette fuyant l’ombre d’un agent en uniforme, nous sommes aux antipodes de ce que certains continuent à appeler "les marchants ambulants" puisqu’il n’y a pas plus sédentaires qu’eux.
Ce commerce sauvage vient casser tout effort d’urbanisme à Safi. Et l’exemple le plus criard reste, sans aucun doute, l’avenue Driss Ben Nasser (alias rue de l’Hôpital Indigène), les charettes s’étalent en doubles voies et bloquent littéralement le passage : fruits et légumes, vêtements, poissons... les emplacements sont loués (eh oui, la chaussée publique est sous-louée) et le tout dans une joyeuse pagaille. Mais rassurez-vous, cela profite à plus d’un.
Parfois, des campagnes de trop courte durée sont lancées par les Autorités mais en vain, à tel point que le nombre de ces commerçants augmente sensiblement, à vue d’œil et chaque jour.
Certains avancent l’éternel argument social en comparant le phénomène à la "contrebande" vivrière autour de nos villes spoliées, au nord du Maroc. Au fait, ce commerce est organisé par de fortes structures possédant un grand nombre de dépôts connus de tous et ignorés officiellement, important directement de quelques fermes des produits maraîchers sans contrôle et sans passage légal par le marché de gros. Cela est la 1ère manifestation de l’escroquerie et du manque à gagner pour les financer de la ville.
Secondement, des rumeurs persistantes circulent à propos de pots de vin versés quotidiennement à des agents d’autorité ici et ailleurs. Certaines informations non confirmées à présent, avancent la somme totale de 10.000 dh par jour, rien que pour l’Avenue pré-citée. Evidemment, cet "arrosage" n’inclurait point des dons en nature (fruits, légumes, poissons...) offerts à qui de droit.
Nos sources nous ont informé que par exemple les agents des Forces auxiliaires affectés à ces endroits juteux ne seraient jamais relevés ou réaffectés ailleurs.
Par ailleurs, ce commerce prive, une 2ème fois, la Commune de Safi de toutes les ressources directes et indirectes découlant du vrai commerce avec papiers, justificatifs et clarté des circuits.
En somme, les Autorités et le nouveau Conseil municipal sont vivement appelés à se pencher sur cette plaie cancéreuse qu’est le commerce sauvage à Safi, avant que cette ville millénaire ne se transforme en un vrai souk moyenâgeux au profit de quelques agents indélicats.
Saïd Laqabi
Al Bayane, Maroc