Droits humains : l’AMDH dresse un tableau noir du Maroc

14 janvier 2022 - 21h40 - Maroc - Ecrit par : A.T

Le bureau central de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a réagi, une fois encore, à la régression des droits humains au royaume, appelant à la levée de l’état d’urgence, avec la nécessité de fixer un délai.

Dans son rapport annuel intitulé « la réalité des libertés publiques au Maroc au cours de l’année 2021 »,l’AMDH a relevé plusieurs types de cas d’atteintes aux libertés individuelles au sein de la société, rapporte Hespress, précisant que le gouvernement a profité de la crise sanitaire pour laisser libre cours aux pratiques illégales.

Qu’il s’agisse de la liberté d’opinion et d’expression, des dérives liées à l’état d’urgence, du pass vaccinal, ou encore des arrestations arbitraires, etc., l’AMDH a peint un tableau sombre des libertés individuelles au Maroc.

Selon l’ONG, la liberté d’opinion et d’expression est mise en mal depuis la venue de la pandémie. « l’État marocain a tenté d’exploiter la pandémie pour faire adopter le projet de loi n°22.20 relatif à l’utilisation des réseaux sociaux, dont les articles se sont caractérisés par l’imposition de larges restrictions à la liberté d’opinion et d’expression sur Internet, et le renforcement de la censure des publications et les réseaux sociaux, en totale contradiction avec les obligations internationales dans le domaine des droits de l’homme. »

Un projet de loi qui a finalement était mis de côté suite à la pression de l’opinion publique marocaine et la vaste campagne d’indignation contre cette loi, souligne le rapport. Dans le même sillage, le gouvernement a procédé à plusieurs arrestations et de poursuites à l’encontre de milliers de citoyens hommes et femmes, accusés d’avoir enfreint les mesures de l’état d’urgence sanitaire ».

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En 2021, le Maroc a également connu un déclin «  exceptionnel et sans précédent  » en ce qui concerne la liberté d’opinion et d’expression, des médias, de la presse et des publications sur les réseaux sociaux, estime l’AMDH, rappelant à cet effet que l’organisation « Reporters sans frontières » avait classé le Maroc 136ᵉ sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse en 2021.

Face à ces dérives, l’AMDH a fait plusieurs recommandations notamment « la libération de tous les détenus politiques et d’opinion, le droit aux rassemblements et manifestations pacifiques, la fin des poursuites à l’encontre des journalistes et des blogueurs sur les réseaux sociaux ainsi que les manifestants parmi les enseignants contractuels, les chômeurs et les militants des droits de l’homme ».

De même, l’association recommande la « promulgation d’une loi spéciale visant à protéger les défenseurs des droits humains de toutes les formes de harcèlement en leur permettant de jouir de tous leurs droits conformément à l’esprit de la Déclaration universelle pour la protection des défenseurs ».

L’association demande également « la levée de l’état d’urgence sanitaire avec la nécessité de fixer un délai tout en respectant la règle de proportionnalité visée par le droit international des droits de l’homme », ainsi que « l’arrêt de toutes les mesures en cours affectant les droits humains, en particulier la liberté d’opinion et d’expression, les médias, la pensée et la conscience, le droit de créer des associations et le droit de manifester et de se réunir pacifiquement ».

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