Le 6 mars 2007, le département d’État américain a publié son rapport 2006 sur les droits de l’Homme dans le monde. Diffusé par le Bureau de la démocratie, des droits de l’homme et du travail, ce document note positivement le Royaume. « Au Maroc, la situation des droits de l’homme s’est nettement améliorée bien que des problèmes subsistent », soulignent les auteurs du rapport.
« Le gouvernement a commencé à aborder les abus des droits de l’homme passés sous forme de compensations distribuées par le conseil consultatif sur les droits de l’homme, pour des cas particuliers d’arrestations, de disparitions et d’abus pendant la période de 1956 à 1999 », précise le document. Autre explication du satisfecit des Américains : « En mars, le gouvernement a promulgué une loi interdisant la torture » et « il y a eu un grand débat ouvert en public et dans la presse »...
Les reproches n’ont pas manqué. Ils sont beaucoup moins nombreux que les années passées. Ils concernent surtout, selon le rapport, « des cas de sévices pratiqués par les forces de l’ordre (qui) continuent d’être signalés », « des sanctions (prises) contre des journalistes accusés d’avoir violé les restrictions sur la liberté d’expression » et « le trafic des personnes -en particulier aux fins d’exploitation sexuelle- et le travail des enfants (qui) continuent d’être des points de préoccupation ».
Dans leur mot de la fin, les auteurs du rapport soulignent, comme pour mettre un bémol à leurs propos : « le gouvernement et la société civile ont tous deux joué un rôle de plus en plus actif pour faire face à ces problèmes ».
Contrairement au Maroc, l’Algérie a essuyé une salve de critiques à travers le rapport du département d’Etat américain. « Le problème de la corruption en Algérie est sérieux », note le document. Le cas de Ahmed Bourricha l’ex-wali de Blida, poursuivi par le tribunal criminel pour détournement de deniers publics est cité comme exemple. « 80% des ministres n’ont pas fait leur déclaration du patrimoine », déplorent les auteurs du rapport. Ces derniers s’inquiètent du retour des actes terroristes à Alger. Ils remettent également sur le tapis « le dossier des disparus » dont le nombre demeure, selon eux, « un mystère ».
Dans le chapitre de la liberté d’expression et de réunion, le rapport rappelle les cas des journalistes emprisonnés et/ou poursuivis en justice. Il déplore l’interdiction des marches dans la capitale Alger, ainsi que le refus d’octroyer l’agrément au parti Wafa de Ahmed Taleb Ibrahimi et au Front démocratique.
Autant que l’Algérie, d’autres pays arabes n’ont pas échappé aux critiques du département d’Etat. L’Égypte en est un. « Continuant une tendance qui a commencé en 2005, le gouvernement a arrêté et détenu, souvent durant plusieurs semaines, des centaines de militants affiliés au parti proscrit, mais toléré, des Frères musulmans », souligne le rapport.
Le document relève également que « la police égyptienne a appréhendé et détenu plus de 500 militants pour avoir participé à des manifestations en faveur d’un système judiciaire indépendant ». Par ailleurs, de graves cas de torture par les forces de l’ordre ont été documentés. Le gouvernement a aussi arrêté, détenu et passé à tabac un certain nombre de bloggeurs sur l’internet », précise le document. Lequel relève des cas encore pires dans d’autres parties du monde, comme le Soudan, où des génocides sont relevés.
Le Reporter - Mohamed Zainabi