
Lentement mais sûrement, le Maroc fait un grand pas vers la concrétisation de son ambition d’accueillir 26 millions de visiteurs d’ici 2030, avec un objectif intermédiaire de 17,5 millions de touristes et la création de 200 000 emplois d’ici 2026.
129e sur 178, le Maroc n’a pas bougé d’un iota dans le dernier classement de pays sur la « facilité de faire des affaires » de la Banque mondiale. Il est loin, très loin derrière la Turquie (57e), la Jordanie (80e) et la Tunisie (88e). Même des pays comme le Kazakhstan et l’Ethiopie font mieux. Et si l’Egypte ne le devance que de trois rangs, il n’y a pas de quoi se réjouir : c’est elle qui a été élue championne des réformes pour 2008.
Le pays des Pharaons a, en effet, progressé dans cinq des dix domaines étudiés par Doing business, soit la création d’entreprises, l’octroi de licences, le transfert de propriété, l’obtention de prêts et le commerce transfrontalier. Selon Doing business 2008, l’Egypte a « réduit considérablement le capital minimum obligatoire à verser de 50.000 à 1.000 livres égyptiennes, et a diminué de moitié les temps et coûts de création d’entreprises ». La Banque mondiale place aussi le Ghana et le Kenya parmi les dix premiers pays réformateurs de l’Afrique. Le Maroc, quant à lui, n’a progressé que dans l’octroi de licences et le paiement des taxes et impôts. A l’inverse, il compte parmi les parents pauvres de la protection des investisseurs (158e), de l’embauche des travailleurs (165e) et de l’obtention de prêts (135e). Les trois réformes les plus audacieuses, entraînant les plus grandes améliorations des indicateurs de Doing business, sont : la facilitation de la création d’entreprises en Arabie saoudite, le renforcement de la protection des investisseurs en Géorgie et, enfin, l’ouverture d’un nouveau registre sur le crédit en Russie. La Banque mondiale souligne même que « le plus spectaculaire fut la suppression par l’Arabie saoudite du capital obligatoire à verser ». Il était auparavant fixé à 124.464 dollars, soit le cinquième montant le plus élevé au monde. Car, lorsqu’il s’agit de réformes, le message de Doing business est très clair : « Si vous ne réformez pas, un autre pays vous devancera ».
En termes de facilité de faire des affaires, la palme d’or revient plutôt cette année aux pays de l’Europe de l’Est, qui ont carrément damé le pion à l’Extrême-Orient. Certains pays de la région ont même surpassé des économies de l’Europe de l’Ouest. L’Estonie, par exemple, a obtenu le 17e rang, tandis que la Géorgie et la Lettonie comptent parmi les 25 premiers. En Afrique, le meilleur score a été attribué à l’Ile Maurice (27e).
Pour rappel, le classement dans la facilité de faire des affaires ne rend pas pleinement compte de tous les facteurs, car il ne couvre que la réglementation des affaires. Il ne tient pas compte de la proximité d’un pays de grands marchés, de la qualité de ses infrastructures, de la sécurité des biens par rapport au vol et au pillage, de la transparence dans les achats gouvernementaux, de la situation macro-économique ou de la solidité sous-jacente des institutions.
Le top ten
Les dix premiers pays dans le classement des économies pour la facilité de faire des affaires sont : Singapour, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Hong-Kong, Danemark, Royaume-Uni, Canada, Irlande, Australie et Islande. Quelques-uns des principaux pays partenaires du Maroc ont obtenu les rangs suivants : France (31e), Espagne (38e), Italie (53e)…
L’Economiste - Marie-Hélène Giguère
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