Discours au siège de la mairie de Paris

29 décembre 2008 - 23h33 - 1996 - Ecrit par : L.A

"Louange à Dieu,

Que la prière et la paix soient sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.

Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les Conseillers de la ville de Paris,
Mesdames et Messieurs,

C’est toujours avec une joie renouvelée et une émotion non moins intense que la précédente que Je visite la ville de Paris et que Je réponds à l’invitation de ses Maires qui me font chaque fois le privilège de vouloir bien me recevoir en cet hôtel qui représente aux yeux des parisiens de souche, comme aux yeux des parisiens d’adoption -comme c’est le cas pour moi- un symbole de pérennité, d’éternelle jeunesse et la preuve que l’on peut appartenir au siècle passé et que l’on peut tous être à la pointe de la marche vers le progrès et vers l’avenir.

Je tenais à vous dire que, depuis dix ans, Je ne suis pas revenu à Paris et J’ai remarqué une chose qui m’a beaucoup frappé hier entre Orly et la Capitale, c’est l’effort extraordinaire de forestation et de plantation qui a été fait sur le morceau de chemin que J’ai parcouru. Cela prouve que le retour à la nature, le respect des équilibres écologiques n’échappent point à cette grande métropole, malgré tout ce que l’on peut en dire, Paris a toujours été une concentration d’industrie, d’usines.

Depuis longtemps, depuis mon enfance, Je vois des cheminées, Je vois de la fumée, mais de moins en moins J’en vois maintenant. De plus en plus, Je vois de la verdure, Je vois des espaces et Je vois Paris aussi beau, aussi aéré, aussi attentif à ce qui se passe autour de lui, et c’est vraiment un cas extraordinaire de synthèse entre le conservatisme de ce qui est beau, car Paris est une belle ville, et ce qui doit être fait pour améliorer la vie des citoyens et rendre la ville, maintenant, susceptible d’être à niveau avec les législations internationales et avec la législation européenne, particulièrement.

J’aurais voulu rester un peu plus longtemps pour voir Paris, mais malheureusement ma visite en France me prive de Paris et les affaires au Maroc, elles aussi, me privent de rester parmi vous, mais très bientôt, Je l’espère, Je pourrais venir prendre quelque repos parmi vous, car en réalité Je suis parisien depuis l’âge de trois ans, - vous voyez vous n’avez qu’à compter et faire la différence - et J’éprouve beaucoup de nostalgie chaque fois que Je reste longtemps loin de votre capitale.

Monsieur le Maire,

Dans votre discours, vous avez été extrêmement généreux par rapport au Maroc et par rapport particulièrement à ma modeste personne, J’ai fais ce que J’ai pu faire parce que J’avais autour de moi la confiance de mon peuple, sa solidarité, son union et J’avais aussi, au delà des mers et des océans, des amis, qui, dès le premier jour ont voulu m’aider à assurer mes pas dans la lourde tâche qui est celle de diriger un pays et de diriger un peuple, et parmi ceux-là, parmi l’un des premiers que J’ai pu trouver, figure le général De Gaulle, que Dieu ait son âme, et Je me souviens de la visite officielle que J’ai effectuée en 1963 et au cours de laquelle il n’a essayé de m’entourer que de ses sentiments à travers lesquels Je sentais qu’il avait une sorte de tendresse quasi paternelle, car il était heureux de contempler l’œuvre de son compagnon de la libération, feu Mon père Sa Majesté Mohammed V, que Dieu ait son âme.

Et à travers les années, grâce à la coopération de beaucoup de pays, à la tête desquels Je place le vôtre, le Maroc a pu progresser dans divers domaines, avec des fortunes diverses, des accélérations parfois et certains arrêts d’autrefois, mais jamais d’hésitation, car chaque fois nous avons tracé notre route avec audace, volonté et opiniâtreté, vers le progrès, vers l’ouverture sur le monde, vers notre mise à jour par rapport aux autres Nations, sans pour autant rompre les liens qui nous sont chers et qui nous rattachent à nos traditions et à notre passé dont nous sommes fiers.

Pour terminer, il ne me reste plus qu’à souhaiter à la ville de Paris et à ses habitants que Dieu fasse que sa devise, qui est célèbre, garde durant les décennies à venir et les siècles à venir l’effet de son charme et que Paris continue de flotter joyeusement sans jamais sombrer."

07/05/1996

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