Les ossements d’un dinosaure volés au Maroc en vente en France
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C’est fait, Tazoudasaurus aura un chez-lui dans son pays natal. La première pierre symbolique pour la construction d’un musée dinosaurien vient d’être posée, jeudi soir, dans la région où il a été découvert il y a dix ans de cela, à Iminoulawen, dans la province de Ouarzazate.
Les habitants de cette belle vallée ayant constitué, autrefois, une source d’inspiration pour l’artiste français Jacques Majorelle, n’en croient pas leurs yeux. Après moult craintes et doutes, les multiples visites et réunions viennent d’être traduites en actes concrets. Le musée verra ainsi le jour d’ici 18 mois. Tout indique que les démarches de cette initiative ont été suivies méticuleusement. Le terrain sur lequel le musée sera mis en place a été procuré récemment par la commune rurale, le nerf de la guerre (5 millions de DH) ayant été mobilisé grâce à un partenariat entre le Conseil provincial, la commune rurale et la famille du paléontologue français Du Riqlès ; enfin, une association pour la gestion du musée à été créée.
Les populations qui veulent bien croire que Tazoudasaurus Naimi sera un facteur allant dans le sens de l’amélioration de leur mode de vie, attendent impatiemment son retour « at home ».
Les travaux relatifs au relevé topographique, à l’étude géotechnique et aux plans de construction, sont déjà en cours. Et les travaux proprement dits démarreront début août prochain. Pour les populations, la cadence est tellement accélérée qu’elles ne réalisent pas vraiment. Le cachet architectural local est déjà pris en compte dans les premières ébauches de plans présentées par deux architectes locaux connus pour être soucieux de cet aspect. « On ne peut réussir un projet de la sorte que si on réalise une certaine harmonie entre les standards internationaux requis dans la construction des musées et le cachet architectural local séculaire », a souligné Mamoun Zaagouch, l’un des deux architectes. En attendant la fin des constructions, un processus de formation des ressources humaines compétentes sera enclenché et s’étalera tout au long des premières années de gestion.
En parallèle, les initiateurs s’attelleront à assurer un marketing concurrentiel et à préparer un document scientifique pour la sensibilisation des donateurs. Quand on sait la valeur d’un dinosaure vieux de plus de 180 millions d’années pour la communauté scientifique et culturelle, on ne peut que prévoir un fort engouement sur ce créneau dans les années à venir. Iminoulawen a donc toutes les chances de son côté.
Restent seulement les ingrédients qui doivent accompagner ce nouveau-né. Les autorités sont fermes : pas de constructions anarchiques et informelles dénaturant le site ; et toute construction doit avoir préalablement l’aval de l’agence urbaine de Ouarzazate.
En 1998, les autorités se sont rendu compte qu’un habitant du village vendait de manière presque permanente des ossements aux touristes. Un correspondant d’un quotidien avait formulé, sous les moqueries de ses collègues de la rédaction centrale, la thèse de l’existence d’un dinosaure. Une équipe internationale conduite par le paléontologue français Philippe Taquet, s’était alors rendue sur place pour vérifier puis annoncer officiellement la découverte : il s’agit ainsi d’un squelette fossilisé de 9 mètres et 5 tonnes baptisé Tazoudasaurus Naimi.
Le mythe s’est donc transformé en réalité, et il faut l’ériger en un levier de développement, soulignent les différents acteurs. Parrain scientifique du projet, Philippe Taquet, membre de l’Académie Hassan II des sciences et des techniques, estime que ce dinosaure aura un impact social, économique et scientifique certain. La communauté scientifique internationale, notamment, devrait se ruer sur le site de Tazouda. Une aubaine en perspective.
Vie de famille
Vieux de plus de 180 millions d’années, Tazoudasaurus a certainement de la famille dans les parages. Les paléontologues ont découvert, dans la foulée, entre 2005 et 2007, un deuxième quadrupède sauropode carnivore, le Berberosaurus. Et il suffit de relier Iminoulawen à la belle vallée des Aït Bougemmaz par ce qui est appelé par les spécialistes le « chemin des dinosaures » pour que Tazoudasaurus puisse retrouver un parent, vieux lui aussi d’un peu plus de 160 millions d’années, et qui jouit déjà d’un foyer muséal à Azilal : l’Atlasaurus.
Source : L’Economiste - Ali Rachdi
Aller plus loin
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C’est une découverte qui va ravir les scientifiques et les passionnés. D’importants gisements de dinosaures ont été découverts par une équipe de scientifiques de l’Université...
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