Dîner en l’honneur du président italien Oscar Luigi Scalfaro

20 novembre 2007 - 23h24 - 1997 - Ecrit par : L.A

Louange à Dieu,

Monsieur le Président de la République Italienne,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

C’est avec une très grande satisfaction et une joie profonde que nous vous souhaitons la bienvenue, Monsieur le Président de la République italienne, à l’occasion de la visite d’Etat que vous effectuez au Maroc. Il nous plaît de vous faire part de notre estime et de notre considération et d’exprimer à l’Italie l’expression de notre admiration, en sa qualité de pays dont les racines se perdent dans la nuit des temps et qui a participé avec efficacité à l’élaboration de la civilisation humaine à travers les siècles. Et quel historien qui se préoccupe de la civilisation des hommes n’est pas obligé de s’arrêter avec admiration et de consacrer une réflexion profonde sur les merveilles que votre peuple a enfantées ou fabriquées, au cours des vingt derniers siècles, depuis Cato jusqu’à Michel Ange ?

La réception que le Maroc vous consacre aujourd’hui n’est à la vérité que le couronnement des relations qui existent et le renouvellement des relations historiques qui se sont manifestées, durant des siècles, entre les deux pays, au cours d’étapes civilisatrices, ou dans des traités d’amitié et de coopération. Bien plus, de multiples institutions ont cristallisé cette collaboration à travers notre histoire commune, puisque nos relations diplomatiques remontent au douzième siècle, du temps de la dynastie Almoravide marocaine et des républiques maritimes italiennes.

Les archives de villes Italiennes, comme Gênes ou Venise, sont riches de traités conclus et des correspondances diplomatiques échangées, surtout sous le Règne du Sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah. La preuve de l’amitié permanente manifestée par l’Italie unifiée à l’égard du Maroc, nous la trouvons dans l’ambassade de Scovasco, adressée par le Roi Humberto premier à notre ancêtre le Sultan Hassan premier pour le féliciter, à l’occasion de son accession au Trône en 1876, ce Sultan qui a donné à la collaboration entre les deux pays sa véritable portée, en renouvelant les relations bilatérales et les échanges de délégations. Dès lors, nous ne faisons aujourd’hui que procéder à la reprise de ces activités, afin que notre histoire commune se perpétue au service de l’épanouissement des deux pays et de la continuité de leur collaboration qui doit servir de modèle aux pays de la Méditerranée. La meilleure preuve de notre volonté de persévérer dans cette voie réside dans le fait que, dès que le Maroc a réalisé son indépendance, le premier voyage que Notre regretté père, que Dieu L’ait en Sa Sainte Miséricorde, a effectué à l’étranger l’a conduit Il y a 40 ans en Italie, dans le but de développer les relations bilatérales et d’en définir les champs d’action. Depuis cette date, la collaboration n’a cessé de s’intensifier. C’est ainsi que les années écoulées ont enregistré la conclusion de multiples conventions, l’échange de nombreuses dé légations et des consultations permanentes entre les responsables gouvernementaux, à côté de la création d’institutions culturelles et de réalisation d’équipement. Ce processus à été couronné, ces dernières années, par la conclusion d’un traité d’amitié et de coopération qui est intervenue lors du voyage officiel que nous avons effectué en votre pays accueillant, en novembre 1991, ce traité qui définit à juste titre nos rapports bilatéraux comme des rapports exemplaires.

Il est certain que ces rapports exemplaires ne sont pas le fait du hasard. Ils étaient exemplaires parce qu’ils s’appuyaient sur un capital historique et diplomatique commun aux deux pays, caractérisé par une considération mutuelle permanente entre eux.

Le persévérance de nos deux pays sur la voie de la collaboration bilatérale, dans les domaines politique, économique, culturel et scientifique nous est dictée, plus qu’en d’autres temps, par des impératifs universels qui imposent le renforcement de la collabo ration, la consolidation de ses moyens, la diversification de ses champs d’action, surtout entre les pays méditerranéens. Le Congrès de Barcelone, tenu en novembre 1995, a été une manifestation convaincante qui a donné la preuve de la prise de conscience des pays riverains de la Méditerranée, quant à la nécessité de promouvoir une collaboration totale entre eux. Et notre espoir est grand de voir cette orientation se traduire par la réalisation d’une association effective entre les deux rives du Nord et du Sud.

Comme vous pouvez le constater, le Maroc poursuit avec détermination sa marche afin de parfaire son organisation politique, en consolidant ses institutions démocratiques, en préparant son économie à participer à l’expérience d’intégration dans la zone de libre-échange, et en créant le climat indispensable aux investissements, dans sa conviction que les secteurs privé national et international peuvent jouer un rôle primordial dans le développement économique et social. Et si cette orientation impose au Maroc de se préparer avec un maximum d’efforts, il attend de ses amis de l’Union européenne une collaboration par Votre excellence de la volonté de l’Italie d’apporter son soutien à la réalisation de cet objectif est la meilleure garantie de la création et de la consolidation d’un espace méditerranéen pacifique, dans le cadre d’une coopération économique et culturelle. Il m’appartient dans ce contexte de relever la présence effective de la communauté marocaine en Italie et sa participation dans l’économie italienne. Cela donne à nos rapports une dimension sociale et culturelle qui les consolide et à laquelle nous accordons notre totale sollicitude.

Nous profitons de cette circonstance pour exalter la politique italienne à l’égard de l’immigration et des immigrés marocains, cette politique qui doit être considérée comme exemplaire.

Excellence, En ce moment même, le Moyen-Orient connaît des événements qui constituent une menace pour le processus de paix et risquent l’avortement de tous les espoirs nés des négociations qui ont eu lieu entre Palestiniens et Israéliens, après les accords de Madrid, Oslo et Washington.

C’est pourquoi, nous avons un besoin vital de volontés décidées et solidaires pour soutenir la paix et la coopération et faire revivre un espoir sur le point de disparaître, ce lui d’imposer une coexistence pacifique et civilisatrice, basée sur la confiance en l’avenir, sur le sentiment d’équité et sur le respect des engagements et des conventions internationales, ainsi que sur leur application.

Ce sont des espoirs évidents qui sont devenus des nécessités vitales pour les peuples de la région. Pour notre part, nous continuerons à persévérer dans notre voie et à considérer que le dialogue demeure le seul moyen de parvenir aux solutions susceptibles de résoudre les conflits.

Nous considérons que votre visite, Monsieur le Président, au Maroc et les discussions qui ont eu lieu constituent un acquis de plus, dans les relations maroco-italiennes exemplaires. Nous nous félicitons de cet acquis énorme, comme nous entendons le faire fructifier pour le plus grand bien des deux pays amis et pour le bien de l’espace méditerranéen.

Nous vous prions, Excellences, Mesdames et Mes sieurs, de vous lever avec nous, en signe de considération et d’estime à l’égard de Monsieur le Président de la République italienne, auquel nous souhaitons santé et bonheur, comme nous souhaitons au peuple italien prospérité et bonheur et à la collaboration ainsi qu’à l’amitié entre nos deux pays plus de profondeur, de solidité et de permanence.

19/03/1997

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