Des groupes de travail hispano-marocains formés jeudi à Rabat

Les trois premiers groupes de travail mixtes hispano-marocains destinés à régler les différends entre les deux pays, seront constitués jeudi à Rabat par le ministre délégué marocain aux Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri, et le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères, Ramon Gil-Casares, a-t-on appris mardi de sources diplomatiques.

Ces premiers groupes de travail seront chargés de l’immigration, des questions politiques, et de la délimitation des eaux territoriales dans la zone des îles Canaries. Deux autres groupes doivent être formés ultérieurement : coopération économique et rapprochement des sociétés civiles.

La création de groupes de travail avait été décidée, le 11 décembre dernier à Madrid, lors de la rencontre des ministres des Affaires étrangères espagnole et marocain, Ana Palacio et Mohamed Benaïssa.

Ana Palacio a annoncé lundi que sa prochaine réunion avec son homologue marocain, à Rabat, était prévue pour le 30 janvier et le premier signe attendu d’une amélioration des relations entre les deux pays, est l’annonce du retour des ambassadeurs des deux pays.

Depuis plus d’un an, les relations hispano-marocaines sont en crise, avec le rappel à Rabat, en octobre 2001, de l’ambassadeur du Maroc à Madrid, puis, l’été dernier, celui de l’ambassadeur d’Espagne à Rabat à l’occasion de la querelle sur le statut d’un îlot rocheux inhabité, Perejil/Leila, où des gendarmes marocains s’étaient installés avant d’être délogés par des militaires espagnols.

Le contentieux entre les deux pays porte notamment sur la pêche, l’immigration clandestine, le trafic de drogue à travers le détroit de Gibraltar, la prospection pétrolière entre les côtes marocaines et l’archipel des Canaries, et le conflit du Sahara, le Maroc jugeant que Madrid est favorable au Front Polisario.

Les relations entre Rabat et Madrid se sont détendues à la mi-décembre après l’offre du roi Mohammed VI d’octroyer, à titre exceptionnel, une possibilité d’accès aux eaux marocaines aux navires de pêche relevant des régions espagnoles sinistrées par la marée noire provoquée par le pétrolier libérien Prestige.

AFP