
La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.
La chaîne de télévision espagnole "Antena 3" a diffusé, mercredi, des images inédites de gardes civils espagnols jetant un corps inerte, celui d’un Marocain, par-dessus la clôture séparant le préside occupé de Sebta du reste du territoire marocain.
Les images auxquelles a eu accès la chaîne privée remontent au printemps 2004 et ont été filmées par les caméras de surveillance installées le long de la clôture de séparation, quelques minutes seulement après une altercation entre des gardes civils et des présumés contrebandiers marocains.
L’enregistrement montre une patrouille de la garde civile espagnole qui s’approche du grillage, puis des éléments de ce corps de sécurité qui ouvrent le coffre du véhicule, sortent un corps humain inerte et le jettent par-dessus la clôture, avant de s’éloigner tranquillement du lieu de "l’opération".
Après la diffusion des images, la télévision espagnole a révélé la version des faits données alors au juge par les gardes civils qui ont participé à cette opération, version démentie par les caméras de surveillance, dont le "témoignage" n’a été rendu possible que deux ans et demi plus tard.
Dans leurs déclarations devant le juge, les gardes civils avaient alors affirmé que le ressortissant marocain a été arrêté à Sebta puis relâché de l’autre côté de la clôture de séparation dans une opération routinière. Ils ont assuré que l’homme en question était conscient, sain et sauf, ne souffrant ni lésions, ni blessures, à l’exception d’une légère égratignure.
L’un des gardes civils est allé même jusqu’à déclarer que l’individu les a insultés une fois de l’autre côté du grillage. Les images macabres n’ont suscité pour le moment aucune réaction de la part
des organisations espagnoles de défense des droits de l’homme.
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