Voici le texte de la déclaration, faite ce lundi par M. Mohamed Benaissa, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération au sujet de l’îlot marocain de Leila :
"L’îlot Leila a tout temps fait partie intégrante du territoire marocain. L’histoire est en effet pleine de faits démontrant la marocanité de cet îlot. Après la signature du traité de paix maroco-espagnol de 1860 (qui ne fait aucune mention de Leila), des incursions avaient eu lieu de temps en temps de la part des Espagnols sur l’îlot qui ont été contrecarrées par le sultan Hassan Ier comme le démontrent les lettres adressées par le Sultan Hassan 1er au Pacha de Tanger les 26/11/1887, 28/09/1888 et le 25/11/1892.
Il a été libéré en 1956, à l’occasion de la fin du protectorat espagnol sur la zone Nord du Royaume du Maroc. Depuis, les forces de sécurité marocaines y ont assuré une présence jusqu’à 1970. A partir de cette date, elles y ont été déployées chaque fois qu’il a été nécessaire, en fonction des exigences de la sécurité dans la région.
L’îlot se situe au pied du Mont Moussa, à une distance de 150m de la terre marocaine, à 4 Km à l’ouest de Sebta et à 40 Km à l’Est de Tanger. Sa superficie est de 13,5 Ha avec une longueur de 300m. Il s’agit d’un rocher aride et inhabitable, utilisé exclusivement pour l’élevage sauvage de caprins par les populations marocaines du Mont Moussa.
L’îlot est inclus dans les eaux territoriales marocaines telles qu’elles ont été délimitées par le décret 275-311 du 21/7/1975 déterminent les lignes de fermetures de baies sur les côtes marocaines et les coordonnées géographiques de la limite des eaux territoriales marocaines.
Les services du cadastre espagnol ont délimité par décret viziriel, publié dans le Bulletin Officiel de la ’’Zone del protectorado espagnol en Marruecos’’ du 24/01/1949 une zone lisière entre le domaines de Sebta et le reste du territoire marocain. Cette zone, qui a été dénommée ’’zone natural de Sebta’’ ne fait aucune mention de l’îlot.
Par ailleurs, le décret espagnol N.267/1976 du 5/3/1976 relatif à la délimitation des espaces maritimes espagnols en Méditerranée, ne fait aucune référence à l’îlot Leila en tant que territoire espagnol.
Bien plus, lorsque le gouvernement espagnol avait envisagé, en 1986, d’inclure Leila dans le ’’territoire municipal’’ de Sebta, le Maroc avait réagi officiellement auprès des autorités espagnoles par une note verbale, en date de janvier 1987 et cette mention a, depuis, été abandonnée.
Il convient de préciser que les instruments juridiques des deux pays concernant la délimitation de leur espace maritime respectif ont été dûment enregistrés au Secrétariat Général de l’ONU et portés donc à la connaissance de tous les Etats membres de cette organisation.
L’îlot Leila ne fait donc pas partie du contentieux territorial subsistant entre le Maroc et l’Espagne au sujet des enclaves qui demeurent sous occupation espagnole sur la côte Nord du Maroc. La présence d’un groupe réduit d’éléments des forces de sécurité marocaine sur l’îlot ne saurait en rien constituer une modification des données dudit contentieux.
Les mesures de surveillance déployées le 11 juillet 2002 sur l’îlot Leila entrent donc dans le cadre de l’exercice de la souveraineté de l’Etat marocain sur son territoire national. Elles s’inscrivent dans le cadre de la lutte engagée par les autorités marocaines sur l’ensemble du territoire national en général et dans le détroit de Gibraltar en particulier contre le trafic de drogue, l’émigration clandestine et les autres activités illégales.
Il n’y a donc d’autres lectures à faire que celle d’une simple opération de surveillance, dans une zone sensible où, particulièrement dans les circonstances actuelles, l’intérêt commun commande une vigilance accrue.
Le Royaume du Maroc demeure résolument attaché aux principes fondamentaux de la légalité internationale et en particulier à la défense de l’intégrité territoriale de tous les pays.
Notre pays réitère également son profond attachement aux dispositions de la Déclaration Conjointe maroco-espagnole du 7 avril 1956 et au Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération de 1991.
Le Gouvernement de Sa Majesté le Roi continue de souhaiter que les relations maroco-espagnoles puissent être fondées sur des bases saines, constructives et de respect mutuel et demeure convaincu que le dialogue franc, ouvert et serein reste la meilleure voie pour bâtir ensemble l’avenir de ces relations".
Source : MAP
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