De nombreux artistes marocains dénoncent l’avidité des organisateurs de festivals à s’accaparer du cachet du chanteur en échange de l’inscription de son nom à l’un des évènements d’été. Ils appellent le ministère de la Culture à intervenir.
Entre culture d’origine et culture d’adoption, Sam Touzani, critique et amoureux, tel un funambule, nous propose un humour neuf, verbal et non verbal, montrant avec émotion et auto-dérision les limites de deux mondes opposés : le froid et le chaud, la Belgique et le pays Berbère. Deux mondes qui ont pourtant façonné sa vision de la vie, celle d’un enfant d’immigré.
D’entrée de jeu, “One human show” nous a séduit. En artisan, Sam Touzani nous raconte “son histoire” mille fois pensée, mille fois vécue avec sa tête d’immigré de la deuxième génération. Sam le Belgo-Berbère, avec l’aide de son ami Bernard Breuse à la mise en scène, revisite son passé d’enfant pauvre, d’adolescent déboussolé en l’égratignant d’un humour féroce et généreux ; un travail de belle facture, sans facilités démagogiques, attachant, plein de finesse et de tendresse.
Le public, de toutes origines socio-culturelles, a embrayé le pas immédiatement sans jamais économiser son rire et ses applaudissements. Tel un prince de l’humour, Touzani, recevra une ovation avant de nous quitter pour un repos bien mérité. Car il faut le souligner, sa prestation, toute en puissance et en force exige une énergie et une préparation quasi athlétiques.
Mêlant oralité et corporalité, Touzani ne se limite pas à un one man show statique. Il allie les qualités d’un danseur polyvalent à des jeux de mots percutants, parfois teintés de réflexions socio-politiques ; le tout s’harmonisant parfaitement pour le plus grand bonheur du spectateur.
Le jury du Festival international du rire de Rochefort 2002 ne s’y est pas trompé en lui décernant le prix de la Communauté Wallonie-Bruxelles.
Sommes-nous alors face à un chef-d’œuvre du genre ? Nous n’irons pas jusque là. “One human show” se perd parfois dans des réflexions légèrement partisanes ; Touzani et Breuse empruntant, au détour d’un mot d’esprit, un discours écolo de gauche très politiquement correct. C’est le seul bémol que nous soulèverons. Car globalement, nous ne pouvons que vous inviter à aller savourer cette excellente prestation.
P. Ch.
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