Mélilia cherche désespérément une alternative à son commerce avec le Maroc. L’amélioration de la situation des frontières étant jugée difficile, surtout dans cette phase, après les attentats de Casablanca, les responsables du préside tentent de mettre au point une nouvelle stratégie pour sauver l’activité commerciale de la ville.
Au milieu de semaine dernière, annonce le quotidien La Razon, gouvernement local et association des commerçants et des entrepreneurs se sont mis d’accord pour ouvrir un pont vers l’Algérie voisine via la ville d’Almeria.
La situation des frontières de Béni Anzar est certes revenue graduellement à son état normal, soutiennent les responsables de la ville, mais les intérêts du préside les obligent à ne plus se conformer à cette unique donne. L’accord vise, ainsi, à trouver une issue pour la crise que vit l’activité commerciale de la ville. Activité fortement affectée par le renforcement de plus en plus ferme des frontières avec le Maroc, et le marché algérien paraît "très prometteur". Aussi l’Algérie est-elle devenue une perspective sérieuse, d’autant plus que dans ce pays "il y a une grande demande de tout genre de produits".
De plus, des tractations auraient déjà été engagées avec une compagnie de transport maritime pour étudier la possibilité de revoir à la baisse les tarifs pratiqués sur l’axe Mélilia-Almeria-Oran. Les responsables du préside espèrent ainsi réduire les tarifs de la ligne à ceux d’une ligne directe Mélilia-Oran.
L’essentiel, explique le président de l’Association des commerçants de la ville, est de stimuler un intérêt auprès des entrepreneurs de la péninsule pour cette nouvelle stratégie en approfondissant le principe des règles d’origine et en mettant en place de nouvelles incitations fiscales pour notamment attirer de nouveaux investisseurs.
Toutefois, et malgré cette tentative d’ouverture sur le voisin de l’Est, le Maroc reste un élément incontournable dans la politique du développement du préside.
Deux jours à peine après la conclusion de l’accord entre le gouvernement local et les entrepreneurs et commerçant concernant l’exportation des produits de la ville en Algérie à travers la ville d’Almeria, les autorités du préside font savoir leur intention de créer des entreprises mixtes avec des hommes d’affaires marocains.
Ces entreprises installées au Maroc devraient se charger de fabriquer des produits semi-finis qui seront exportés dans la ville où ils seront finalisés "pour pouvoir porter la marque made in Melilia", et ce, pour respecter le principe des règles d’origine imposées par les instances de l’Union européenne, déclare un responsable du projet à Europa Press.
La ville n’étant pas dotée de moyens humains et d’espace pour assurer son essor industriel, faute aussi bien du terrain à même d’accueillir des entreprises industrielles que de main d’œuvre nécessaire, le gouvernement autonome a mis au point ce projet d’entreprises mixtes.
Et pour faire tenter de mettre en place de nouveaux rapports économiques sur la base d’une activité saine et légale, les autorités du préside ont lancé récemment une campagne de lutte contre la contrebande.
En plus d’une centaine d’opérations de lutte contre le commerce illégal entre le préside et le Maroc, lancées depuis le début de ce mois, la Guardia Civil du préside a pu saisir l’équivalent de plus de 41.000 euros de marchandises et arrêter 9 personnes, dont deux Espagnols. Ces opérations de lutte contre le trafic illégale de tout genre de marchandises, des cigarettes, des boissons alcooliques, des vêtements, des meubles et produits électroménagers, ne manque pas de dégénérer en confrontation entre les forces de l’ordre et les contrebandiers.
A plusieurs reprises, assurent des sources de la Guardia civil reprises par Europa Press, des agents de la police ont été agressés et parfois transportés à l’hôpital pour blessures à l’issue de certaines opérations de cette campagne.
Liberation.ma
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