Abdessamad Aziz, citoyen canadien, a normalement accès à la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), ce qui n’est pas le cas de son épouse Latifa, qui a un statut de visiteuse dans le pays. Lui est arrivé au Saguenay–Lac-Saint-Jean en 2004 et a ensuite obtenu la nationalité canadienne. Sa femme Latifa est venue lui rendre visite en 2019, avant la survenue de la pandémie du Covid-19. Avec la crise sanitaire, son séjour s’est prolongé et elle est tombée enceinte et a dû accoucher au Québec, rapporte Radio-Canada.
Mais la grossesse n’était pas couverte par la RAMQ, ni par l’assurance privée d’Abdessamad. Le bébé n’a été pris en charge par les assurances de son père qu’après sa naissance. « Un Québécois citoyen qui est né ici, qui vit ici et qui va se marier avec une étrangère, il va vivre le même problème que moi. Je ne dirais pas que c’est discriminatoire, mais c’est un peu injuste envers les papas, parce que c’est mon bébé autant que c’est le bébé de la maman. C’est elle qui le porte, mais il vient de moi. Pourquoi il ne compte pas sur moi ? », se désole le Marocain.
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Après la naissance sans complications du petit Adam, le jeune papa a dû payer plus de 11 000 dollars à l’hôpital pour les frais liés aux divers examens subis par sa femme et l’accouchement. La femme est à nouveau enceinte et devrait accoucher en juin. Le couple devra encore payer pour ce deuxième accouchement, la situation de son épouse n’étant pas toujours régularisée. « Je comprends que le gouvernement fait ça pour protéger le système des personnes qui abusent, qui veulent profiter et accoucher ici, mais des personnes qui ont leur citoyenneté, c’est un peu difficile », lâche-t-il.
Le Jonquiérois confie qu’il a pu se sortir de cette situation grâce à soutien financier de son employeur. « Le plus difficile aura été de naviguer dans la bureaucratie. J’espérais qu’on me redirige vers des organismes et tout, mais je n’ai rien trouvé. La seule aide que j’ai reçue et que je remercie, ce sont mes patrons », déplore-t-il.