"Louange à Dieu.
Prière et Salut sur le Prophète, Sa Famille et Ses compagnons.
Monsieur le Président.
Excellences.
Mesdames, Messieurs.
Le Royaume du Maroc est fier d’accueillir le Congrès mondial de la Chambre de Commerce Internationale dont les débats sur l’état de l’économie mondiale et ses perspectives d’avenir, devraient permettre de situer le rôle des entreprises dans le partage équitable des fruits de la mondialisation. C’est, en effet, aux entreprises en particulier qu’il revient de conférer un visage humain à cette mondialisation en servant de vecteurs d’un co-développement durable, d’une meilleure gouvernance et d’une économie mondiale solidaire. Ce faisant, elles traduiront et assumeront au niveau international, la vocation d’entreprises citoyennes qui est la leur au niveau national.
Certes, pour progresser dans ce sens, il est impératif d’aller de l’avant vers la concrétisation des objectifs arrêtés ici-même, à Marrakech, en 1994, lors de la création de l’Organisation Mondiale du Commerce.
A cet égard, s’il est permis de se féliciter des progrès dans le respect du droit dans les relations économiques internationales, force est de constater qu’il y a encore beaucoup à faire pour l’éradication de la pauvreté et de l’exclusion et pour une participation active et démocratique des pays en développement au processus de décision au sein des organismes financiers internationaux. Aussi, peut-on s’interroger sur la pertinence d’un développement économique qui enrichit les riches, mais appauvrit les pauvres.
C’est pourquoi les recommandations de votre Congrès sont attendues avec beaucoup d’intérêt, car vous êtes les mieux habilités à ausculter l’état de l’économie mondiale.
Monsieur le Président,
Fermement attaché aux nobles valeurs de démocratie, des droits de l’homme, de tolérance et de paix et grâce à la Vision sage et clairvoyante de Notre Auguste Père, Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu ait son âme en Sa sainte miséricorde, le Maroc fut l’un des premiers pays en développement à opter pour un système de pluralisme politique et de libéralisme économique.
Nous avons veillé à donner une forte impulsion à la politique d’ouverture et de libéralisation. Notre souci demeure de veiller à la mise en place des mécanismes démocratiques qui permettent une redistribution égalitaire des richesses créées.
Cette vision stratégique perspicace s’est notamment traduite par le lancement de grandes réformes ayant permis d’asseoir sur un socle solide notre projet d’édification d’une société démocratique et moderniste qui, au niveau économique, consacre l’Etat de droit dans les affaires et crée un cadre institutionnel et juridique incitatif à l’investissement privé, ainsi que de nouvelles instances ayant compétence en matière d’arbitrage commercial et répondant aux conventions et normes internationales les plus exigeantes.
Parallèlement à ces réformes, y compris l’adoption d’une politique macro économique rigoureuse qui prend en charge la dimension sociale, nous poursuivons l’action visant le raffermissement de l’ancrage démocratique du Maroc et la consolidation des grandes avancées réalisées en matière de droits de l’Homme. D’autres réformes sont en cours et concernent notamment la Justice, la moralisation de la vie publique et la restructuration et la modernisation du secteur public.
C’est donc avec sérénité et détermination à aller de l’avant dans la construction d’un Maroc uni, moderne et démocratique, que nous abordons cette nouvelle page de notre histoire millénaire, forts de la confiance placée en nous par un nombre sans cesse croissant d’entreprises étrangères qui, par leurs investissements productifs et leur esprit citoyen, participent à nos côtés au combat contre l’ignorance, l’exclusion sociale et la pauvreté. Pour y parvenir, nous avons procédé à une réforme en profondeur et une mise à niveau du système éducatif et de formation, en vue de favoriser une intégration parfaite du Maroc à l’économie du savoir et de la communication. C’est notre arme stratégique dans la lutte que nous menons en commun et sans relâche contre les fléaux de l’ostracisme, de la haine et du terrorisme, là où ils se trouvent.
Dans ce même élan, le Maroc se prépare aux échéances commerciales de la prochaine décennie. Les Accords de libre-échange conclus avec l’Union Européenne et les Etats-Unis d’Amérique, ainsi qu’avec nos partenaires du Sud de la Méditerranée, dans le cadre de la Déclaration d’Agadir de 2001 produiront leurs effets d’ici le début de la décennie 2010.
En effet, sans une priorité accordée à la qualification des ressources humaines dans les pays du Sud et sans un flux financier conséquent pour aider ces pays à progresser, il serait illusoire de parler de prospérité partagée, de solidarité et de mondialisation à visage humain.
Nous mesurons à quel point l’apport du monde des affaires peut contribuer à la réalisation du développement intégré. A ce titre, Nous estimons que la tenue de votre Congrès dans notre pays, est un témoignage de son ouverture sur la mondialisation. Elle traduit avec force l’importance de l’économie dans l’interaction entre les civilisations et les peuples. Elle est surtout un message d’espoir qui conforte l’ensemble des Nations oeuvrant pour le triomphe des valeurs universelles de paix, de liberté, d’égalité, de dignité, de tolérance et de fraternité entre les Hommes. Elle prouve que les créateurs de richesses que sont les entreprises, sont, grâce à leur action citoyenne, à l’avant-garde de notre combat qui place l’Homme au coeur de notre aspiration à une prospérité partagée, dans un nouvel ordre mondial plus équitable.
Nous vous renouvelons Nos souhaits de bienvenue au Maroc et Nos voeux de plein succès dans vos travaux.
Wa Salamou Alaïkoum Wa Rahmatoullah Wa Barakatouh".
06/06/2004
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