Ces conflits ont mobilisé la moitié des effectifs des entreprises concernées et ont duré en moyenne 7,44 jours. Au total, 12.806 journées de travail perdues durant le mois de juin, en augmentation de 6,75% par rapport au mois précédent. Avec 10.747,5 journées de travail perdues, l’industrie, le commerce et les services demeurent les secteurs les plus pénalisés. C’est surtout l’industrie qui a enregistré le plus de conflits avec 16 grèves contre cinq dans le commerce et les services et quatre dans l’agriculture.
Les causes sont toujours les mêmes : non-respect de la législation du travail, paiement des salaires, déclaration à la sécurité sociale, licenciement ou encore amélioration des conditions du travail. Il s’agit pour la plupart du respect minimum des normes sociales. Des droits sur lesquels les syndicats reviennent à la charge à chaque round du dialogue social.
Le dispatching des grèves selon le nombre de salariés montre que les entreprises employant entre 1 et 9 personnes ont été épargnées par les grèves. Idem pour celles qui emploient plus de 500 personnes. En revanche, six conflits ont été déclenchés dans les entreprises qui comptent entre 251 et 500 salariés et celles dont l’effectif est compris entre 51 et 100 personnes. La majorité des grèves durant ce mois était concentrée dans la région du Grand Casablanca et d’Agadir (20%). Elles sont suivies par la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër (16%) et par celle de Doukkala-Abda (12%).
Ces mouvements ont été initiés par la Confédération démocratique du travail (CDT) qui est derrière 9 arrêts collectifs du travail contre cinq pour les sans appartenance syndicale (SAS) et 4 pour l’Union marocaine du travail (UMT). D’ailleurs, après le dernier round social, les syndicats sont montés au créneau et ont appelé conjointement à un mouvement dans le secteur public (lequel n’est pas pris en compte dans ces chiffres) avant que la CDT ne fasse cavalier seul et ne lance un appel à la grève générale. La centrale de Noubir Amaoui qui tente de redorer son blason à la veille des élections communales a essuyé un camouflet puisque les taux de participations étaient bas.
Source : L’Economiste - Khadija Masmoudi