Les grands progrès réalisés par le Maroc dans les domaines politiques, sociaux et économiques ont été exposés et débattus au 2-ème Moussem interculturel franco-marocain actuellement en cours dans la célèbre ville d’Avignon, au sud de la France.
Ces débats ont eu lieu lors d’une table ronde organisée samedi dans le cadre du Moussem, avec la participation de trois intervenants venus du Maroc sur invitation de l’Association de la Jeunesse Franco-Marocaine (AJFM), organisatrice de l’événement.
Les efforts modernisateurs, menés par le Royaume sous la direction de SM le Roi Mohammed VI, ont ainsi été mis en exergue devant un parterre composé de Marocains résident à l’étranger et de nombreux Avignonnais et Avignonnaises amis du Maroc. Beaucoup de participants ont remarqué l’ouverture et la franchise avec lesquels les intervenants ont traité de divers sujets qui préoccupent les citoyens Marocains, qu’ils soient au Maroc ou en terre d’émigration.
Parmi les sujets qui ont retenu l’attention, celui de la réforme du code de la famille développé en particulier par le journaliste Jamal Berraoui qui a rappelé le consensus établi autour du projet de réforme. Pour illustrer le grand changement initié par le Souverain en faveur de la femme, il a donné en exemple l’invitation, pour la première fois, d’une conférencière aux causeries religieuses du mois de Ramadan.
Concernant la démocratisation, Jamal Berraoui a souligné toute la volonté de Sa Majesté le Roi à en mener à bien le processus, mais le journaliste reste d’avis que le Maroc a encore besoin de l’émergence de nouvelles forces politiques mieux engagées en faveur de ce projet de société. Selon lui, ces forces restent aujourd’hui "embryonnaires" et le seul recours demeure celui du "consensus positif et évolutif".
L’autre intervenant de la rencontre est Abdelali Ben Amour, président de l’Association "Alternatives", qui a centré son exposé sur les questions économiques. Malgré les progrès enregistrés dans ce domaine, a-t-il souligné, les retards encore présents, notamment en matière d’investissements, nécessitent d’autres efforts pour améliorer la gouvernance et renforcer la confiance.
Se disant favorable au concept de concilier démocratie et Etat fort afin d’éviter aux citoyens "de lorgner vers de mauvais exemples", l’orateur trouve que les partis politiques marocains ne parviennent pas à faire leur propre mue et qu’ils en restent affaiblis. Il en appelle aussi à une relève du pouvoir économique, déplorant notamment que l’élite marocaine se dirige davantage vers la grande Administration et les grands groupes, plutôt que vers la création d’entreprises.
Le troisième invité à cette rencontre est l’écrivain et poète Abdellatif Laâbi, qui a de prime abord souligné la présence aujourd’hui au Maroc d’un vrai débat de société.
"Les Marocains n’ont plus peur, ils parlent politique et avancent vers la conquête de la citoyenneté" a-t-il dit, avant d’évoquer à son tour les "couronnements" que sont, à son avis, le nouveau code de la famille et la reconnaissance de la culture amazigh. "Tout cela, a souligné l’écrivain, est bien au crédit du jeune Roi qui ne cesse d’émettre des signes de modernité".
Parlant de la démocratisation, M. Laâbi a estimé que le pays a besoin d’une reconstruction du camp des démocrates, estimant qu’il n’y a d’autre solution qu’une "refonte de la Gauche marocaine".
Outre les trois intervenants venus du Maroc, la Table ronde a été ouverte par un Avignonnais natif du Maroc, Jacques Simon, "ami passionné" du Royaume et président d’honneur de l’AJFM, qui a placé cette rencontre dans le contexte d’un "devoir de mémoire". Il a rappelé à ce sujet la bravoure des goumiers marocains qui avaient pris part à la libération de la France de l’occupation nazie en 1944.
"Nous devons reconnaître cette dette de sang", a-t-il lancé à l’adresse de ses compatriotes. Le programme du Moussem s’est poursuivi samedi dans la soirée par un récital de poésie d’Abdellatif Laâbi au Centre Européen de Poésie d’Avignon. Le poète y a lu des extraits de son dernier recueil "L’Automne promet", paru aux éditions La Différence.
Par ailleurs, et dans le cadre du même Moussem, une exposition du peintre Théophile-Jean, très inspiré par la Maroc, est ouverte jusqu’au 29 novembre. Un concert arabo-andalou, avec la chanteuse Behidja Rahal, est aussi prévu le 28 courant.
Présidée par Mohamed Senoussi, un originaire de Mohammedia, l’Association JFM a été créée en 1989 et vise à "rassembler les jeunes et leurs parents pour une meilleure intégration".
MAP
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