"Louange à Dieu,
Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.
Excellence, Monsieur le Secrétaire Général de l’Organisation de la Conférence Islamique,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
C’est un motif de fierté pour nous que la 8ème session de la Conférence Islamique des Ministres de l’Information se tienne au Maroc, terre de dialogue et de rencontre des civilisations. Nous nous en réjouissons d’autant plus que cet événement important coïncide avec la commémoration de la tenue, voici quarante ans, du Sommet de Rabat dont est issue l’Organisation de la Conférence Islamique.
Nous sommes certains que le fait que notre pays abrite cette conférence, insufflera à vos assises cet esprit positif et sincère qui a présidé jadis au Sommet précité, et aidera à la poursuite de l’Action Islamique commune à tous les niveaux. Ceci s’impose d’autant plus que les défis auxquels nous sommes confrontés et les contraintes avec lesquelles nous devons composer se sont multipliés et amplifiés quantitativement et qualitativement au regard de ceux que connaissait le monde islamique voici quatre décennies.
Des blessures profondes ont été laissées par l’odieuse agression israélienne contre la bande de Gaza et le terrible carnage de populations innocentes, dont des enfants et des femmes. Ces plaies qui ne sont pas encore refermées, nous rappellent l’agression criminelle perpétrée contre la Mosquée d’Al Aqsa. Pour signifier son rejet de ce forfait, la Oumma s’est notamment employée à resserrer ses rangs à travers la mise en place de l’Organisation de la Conférence Islamique. Ceci nous place devant un défi tenace faisant du sur-place ou s’emballant dans un engrenage infernal et dramatique fait de péchés criminels, d’agressions et de violences et perpétué par plus d’un demi siècle d’opportunités de paix dilapidées ou détruites au Moyen Orient.
Nous saluons donc votre initiative de faire figurer la cause palestinienne et la question d’Al Qods Al-Charif, en tête de l’ordre du jour de cette conférence, surtout dans la délicate conjoncture que traverse actuellement le peuple palestinien meurtri.
A cet égard, Nous tenons à réaffirmer l’engagement du Royaume du Maroc à poursuivre ses efforts à tous les niveaux et dans toutes les instances et rencontres régionales et internationales, pour que soit mis un terme définitif à l’agression et à l’occupation, et que soit levé le blocus imposé au vaillant peuple palestinien. Le Maroc continuera à oeuvrer en faveur d’un règlement pacifique, juste, durable et global du conflit arabo-israélien, règlement qui passe par l’instauration d’un Etat palestinien indépendant, avec, pour capitale, Al Qods Al-Charif, sur la base de l’initiative arabe de paix et dans le cadre des résolutions de la légalité internationale.
Parallèlement aux démarches diplomatiques et aux actions politiques directes que nous avons entreprises, nous nous sommes attachés à faire parvenir au peuple palestinien toutes sortes d’assistance et de soutien. Nous avons ouvert, à cet effet, un pont aérien pour acheminer les aides humanitaires et médicales pressantes et urgentes, fournies dans le cadre du soutien matériel de l’Etat, ou par le biais de dons volontaires et de solidarité de la part de tous les marocains.
En Notre qualité de Président du Comité Al-Qods, Nous n’épargnerons aucun effort pour préserver le statut juridique de cette ville usurpée, défendre son identité spirituelle et civilisationnelle et ses symboles religieux sacrés et pour contrecarrer toute atteinte à l’inviolabilité et à la sacralité de la Mosquée d’Al Aqsa.
Animé par le même engagement, esprit de solidarité et sens des responsabilités, Nous avons veillé à ce que l’Agence Beït mal Al Qods poursuive, sous Notre impulsion, la mise en oeuvre de projets concrets de logement, de santé, d’éducation et à caractère social, en faveur de nos frères makdessis. Nous avons bon espoir de voir cette Agence recueillir un soutien accru de la part de tous les Etats et Organisations concernés.
Excellence, Monsieur le Secrétaire Général,
Excellences,
En passant en revue le contexte général dans lequel vous tenez vos assises, Nous voulons mettre en relief l’ampleur de la mission qui vous incombe, en tant qu’acteurs fondamentaux ayant à coeur la concrétisation des objectifs que poursuit l’OCI sur le front de l’information. Il vous appartient donc de formuler un discours médiatique rénové et objectif, en faisant appel à des modes de communication modernes, et en mettant au point des plans efficients permettant de faire entendre la voix du monde islamique, d’expliquer ses positions et de faire prévaloir ses causes justes. En effet, il s’agit pour le monde islamique de pouvoir contribuer au renforcement du dialogue des cultures et des civilisations, au service des idéaux et des desseins sublimes de l’humanité entière.
Ceci reste évidemment subordonné à la capacité d’ouverture sur l’évolution des technologies de l’information, et à la volonté d’interaction, mutuellement avantageuse, avec le monde développé. Il est tout aussi impératif de se prémunir des influences perverses et de dénoncer les intrigues et autres manŒuvres insidieuses, les tentatives d’aliénation sous toutes ses formes, et les velléités de conquête culturelle déguisée sous des slogans mystificateurs. Ceci d’autant plus que certains médias étrangers véhiculent souvent des clichés et autres images stéréotypées sur l’Islam et les musulmans, attisant, au passage, le fanatisme et l’extrémisme et sapant l’esprit de dialogue et d’entente.
Vous n’ignorez pas les profondes mutations qui s’opèrent dans le monde suite à son insertion dans l’ère du savoir et de la communication. Les interactions et les flux d’information y sont désormais des ingrédients essentiels dans tous les secteurs d’activité et les projets de développement.
C’est dire à quel point il est devenu impératif de mettre en place les mécanismes de base pour réduire la fracture numérique entre les pays avancés et les Etats membres de l’OCI. Il s’agit, en effet, de mettre à la disposition des citoyens le savoir qui constitue la pierre angulaire du développement, du progrès et de toute coopération ou action commune. Il est également essentiel d’accéder aux réseaux immatériels du savoir pour pouvoir s’inscrire dans un système d’information mondial, fondé sur la logique des connexions et des réseaux ayant pour fondements le savoir et la technologie avancée.
Pour donner corps à ces nobles desseins, il importe d’oeuvrer avec un sens élevé de professionnalisme, de se prévaloir d’une vision claire en la matière, tout en s’appuyant sur des projets et des programmes rigoureusement planifiés, lesquels doivent permettre de présenter sous leur vrai jour, l’image de l’Islam ainsi que la foi, le patrimoine et la civilisation des musulmans. Ils doivent également favoriser une plus grande réactivité par rapport aux différents développements et aux diverses crises susceptibles de survenir, notamment la capacité de s’opposer, avec la sagesse, la pondération et le professionnalisme requis, à quiconque cherche à accaparer, de l’intérieur, le monopole de l’Islam, ou s’évertue à en pervertir l’image à l’extérieur.
Vous n’êtes pas sans savoir que l’information est l’arme redoutable des temps présents, et que notre religion islamique tolérante incite à dispenser, dans la clarté et la transparence, une information fiable et plausible. A cet égard, Nous vous exhortons à redoubler d’efforts pour permettre aux médias des Etats-membres de l’Organisation de la Conférence islamique de rehausser le niveau de leur performance, dans le respect de la diversité et du pluralisme. Ils devraient pouvoir mener leur activité en toute responsabilité et en accord avec les règles déontologiques en la matière, sans jamais se départir du souci d’unité qui doit les animer dans la défense des valeurs, des ressources spirituelles et civilisationnelles et des intérêts supérieurs des sociétés islamiques.
Il ne fait aucun doute qu’au niveau médiatique, la force et l’efficacité de l’Action islamique commune dépendent de l’efficience des politiques et des supports d’information et de communication des pays islamiques. Elles tiennent aussi à la nécessité de considérer l’information comme un secteur productif qui a sa place dans la nouvelle économie du savoir et de la communication, et non comme un banal produit de consommation.
C’est dans cette optique que Nous avons tenu à entourer le secteur de l’information et de la communication de Notre constante sollicitude. A cet égard, Nous avons lancé un chantier de réforme ambitieux grâce auquel il a été possible de mener à bien la restructuration du pô-le médiatique public, dans toutes ses composantes, et d’assurer la mise à niveau de ses ressources humaines, la diversification de son offre et la valorisation de ses contenus. Cette action a également permis la libéralisation du paysage audiovisuel national et favorisé son ouverture sur l’initiative privée. De même qu’une instance supérieure a été créée pour prendre en charge la régulation de la communication audiovisuelle en veillant au respect de la liberté, de l’ordre public et du pluralisme et en garantissant l’égalité des chances.
Nous avons également donné Nos Hautes Instructions pour que soient assurées les conditions nécessaires en vue de la création d’institutions médiatiques professionnelles, libres et responsables, et de l’émergence d’une industrie médiatique ayant vocation à contribuer au développement du pays. Outre une révision du système d’aide publique à la presse écrite, la réalisation de cet objectif passe par le développement du dispositif juridique régissant cette profession et la nécessité de doter celle-ci d’une instance chargée de veiller à l’organisation du métier et de lui assurer l’encadrement nécessaire sur les plans juridique et éthique.
Nous partons en cela du principe que le secteur de l’information reste un partenaire incontournable pour l’ancrage des valeurs citoyennes, tant qu’il a les moyens d’oeuvrer dans un cadre démocratique fondé sur la primauté de la loi et l’exigence de professionnalisme, et ayant pour mission fondamentale de faire prévaloir les règles déontologiques et d’éclairer l’opinion publique dans un esprit d’objectivité.
Excellence Monsieur le Secrétaire général,.
Excellences,
Nous nous faisons, à cette occasion, un devoir de nous remémorer, avec la plus grande considération et une totale déférence, les insignes contributions qui furent celles des pères fondateurs de l’Organisation de la Conférence islamique et des pionniers de l’Action islamique commune, avec à leur tête, Notre Vénéré Père Sa Majesté le Roi Hassan II et le Roi Fayçal bin Abdulaziz, que Dieu perpétue leur mémoire.
Puisons, donc, dans la fidélité à l’esprit précurseur du Sommet constitutif de Rabat, la motivation nécessaire pour oeuvrer au raffermissement de la solidarité islamique, veiller à la défense des symboles sacrés de notre Oumma et faire triompher ses causes justes. Agissons également dans cet esprit pour prémunir la souveraineté et l’intégrité territoriale des pays de la Oumma et pour contrer les risques de balkanisation et de démembrement qui les guettent, surtout dans cette conjoncture internationale sensible où les contraintes se multiplient sous l’effet conjugué de l’accumulation des échecs et de la succession des revers, suite à l’aggravation des différends artificiels et à la dilapidation des énergies de la Oumma qui en découle.
En guise de conclusion, Nous exprimons Notre appréciation pour les efforts croissants que vous ne cessez de déployer en vue d’assurer la mise en oeuvre optimale des contenus du Programme d’action décennal et de donner corps au principe de réforme globale qui le sous-tend, ceci d’autant plus que vous vous y employez dans un souci de fidélité à l’esprit précurseur du Sommet de Rabat. Nous formons le souhait que cette session débouche sur des décisions et des recommandations à la hauteur de ce moment délicat de l’Histoire.
Nous souhaitons la bienvenue aux illustres hô-tes que vous êtes, dans votre deuxième pays, le Maroc, et prions le Très-Haut pour qu’Il couronne vos travaux de succès.
Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh".
27/01/2009
Ces articles devraient vous intéresser :