Conférence interparlementaire sur les droits de l’homme et la liberté de culte

21 février 2007 - 21h13 - 2004 - Ecrit par : L.A

"Louange a Dieu.

Que la paix et le salut soient sur le Prophète, sa famille et ses compagnons.

Mesdames et messieurs.

Il nous est agréable tout d’abord, d’exprimer mes sincères remerciements au secrétaire général de "l’institut de la religion et de la politique publique", monsieur Joseph Grieboski, ami du Maroc, qui nous a invite a nous adresser a vous en cette importante rencontre, qui constitue une initiative digne de louanges et d’encouragements, en ce qu’elle nous a offert a nous tous, une opportunité appréciable pour échanger nos points de vue et confronter les expériences que nos peuples ont pu accumuler des siècles durant, et qui se déclinent en des angles de vue divers et diversifies, qui sont en fait, autant de possibilités pour une large complémentarité entre les humains. Celle-ci est de nature a nous prémunir contre la pensée unique, contre le repli sur soi même qui pourrait tenter les uns vis-à-vis de la civilisation des autres, ou encore vis-à-vis de problèmes qu’il est possible de résoudre aisément pour peu que nous les ayons appréhendés sous d’autres angles découlant tout droit de la clairvoyance et des expériences d’autres civilisations.

Il est donc bien dans la ligne, que ce genre d’initiative, constitue une œuvre fondatrice d’une civilisation internationale ou la complémentarité entre les hommes se substitue a la confrontation, et ou la foi en l’impérieuse nécessite de la coopération prend le pas sur l’illusion de l’autosuffisance et de l’autarcie. Autant nous saisissons cette occasion pour féliciter les responsables de "l’institut de la religion et de la politique publique" pour leur vision pertinente sur tout le capital que pourrait générer un meilleur usage des principes et valeurs que les religions enseignent a leurs adeptes, autant nous tenons a attirer de nouveau l’attention, sur l’obligation pour tous de prendre toutes les mesures fonctionnelles nécessaires pour éviter une exploitation préjudiciable de ces valeurs a des fins destructrices, au même titre qu’on pourrait utiliser les potentialités qu’offre la nature pour les détruire plutôt que pour leur assurer épanouissement et continuité.

Dans notre monde d’aujourd’hui, la mise a profit des richesses que véhiculent les religions révélées, requiert tout naturellement un travail continu pour porter le savoir scientifique et la connaissance des êtres humains, ainsi que leurs conditions sociales, a un point qui permettrait a leurs identités culturelles et religieuses, de vivre en harmonie, a l’abri de toute velléité d’affrontement, un point qui fera que leur adhésion aux valeurs et principes des religions, émerge de leur intime conviction en les idéaux de tolérance et d’égalité entre les humains, loin de tout fanatisme, de repli sur soi même, ou de toute autre forme de haine.

Carrefour depuis des siècles, des civilisations méditerranéennes, orientales et occidentales, avec tout ce qu’elles recouvrent comme identités culturelles et religieuses dans leur diversité, le Maroc demeure un modèle de tolérance et d’ouverture de ces civilisations l’une vis-à-vis de l’autre, particulièrement sous la bannière de son état moderne aujourd’hui fonde sur la rénovation de ses concepts démocratiques, l’épanouissement des droits de l’homme, la culture du dialogue et de ses vertus, et l’interaction entre les civilisations.

Mesdames et messieurs,

Vous voila aujourd’hui réunis dans ce forum béni a Bruxelles, un choix qui porte en lui-même ses propres significations, pour débattre de ce thème important : les droits de l’homme et la liberté du culte dans un monde qui commence a percevoir dans toutes leurs dimensions, les dangers de l’obscurantisme, de l’ignorance, du fanatisme et de la violence. Il s’agit la d’un processus qui requiert de réelles motivations, dont la meilleure et la plus efficiente, consiste à soumettre l’examen de cette question problématique, a des représentants des parlements du monde entier, qui sont la composante centrale du pouvoir législatif international. Le but est de parvenir à une vision qui pourrait emplir les esprits, investir les consciences, et inspirer les législations au service de l’humanité toute entière, et en conformité avec ses intérêts immédiats et lointains.

Parmi les signes de ce processus tendant a scruter au loin, le fait que les recherches dans le domaine des droits de l’homme, ont atteint la troisième génération, ou la perception des droits de l’homme en tant qu’individu a été dépassée au profit d’une vision qui appréhende les droits des humains en tant que groupes vivant dans des contextes déterminés qui requièrent égards et respect, enjoignant une formulation de ces droits de telle sorte qu’il n’y ait entre ces droits, ni contradiction, ni incompatibilité.

Cette approche a permis la mise en avant d’obligations qui touchent a ces droits et qui les protègent.

Nul doute, qu’au regard de cette vision, la liberté du culte, ne peut en tant que l’un des droits de l’homme, être dissociée de l’obligation pour l’homme de sauvegarder cette liberté pour lui-même et pour les autres, en s’abstenant d’en faire un usage préjudiciable a lui-même et aux autres, en la défendant avec efficacité, bienveillance et de manière civilisée, et ce a travers l’ancrage de la culture des législations appropriées, bien en phase avec les besoins croissants de l’homme, et la multiplication des institutions qui contribuent a cet ancrage, comme s’y emploie si bien la votre.

Mesdames et messieurs,

Comme modèle des richesses et des apports des religions dans ce domaine, l’islam glorifie le concept de la famille unie des êtres humains dans le verset suivant : "o vous les hommes ! Craignez votre seigneur qui vous a crées d’un seul être, puis de celui-ci, il a crée son époux et il a fait naitre de ce couple un grand nombre d’hommes et de femmes" (coran).

Il précise le concept de l’unicité de l’origine et de l’unicité du destin final : "nous sommes à Dieu, et à lui nous retournons" (coran).

Il insiste d’autre part sur le principe de la responsabilité collective dans la gestion de la terre : "ne semez pas le désordre sur la terre après son façonnement" (coran).

En traitant de ces concepts fondamentaux, l’islam a déblayé le terrain pour l’enracinement d’un concept global autrement plus élargi, celui du besoin des humains des apports des uns aux autres a travers l’établissement de liens fondes sur l’ouverture civilisationnelle qui implique la reconnaissance aux autres de leurs expériences et de leurs œuvres, aux fins d’acquérir les compétences et le savoir qu’ils détiennent, fruit de leurs investigations et de leur travail interrogatoire de l’univers et de la vie a partir de leur propre vision. Ainsi le très haut a dit :

"O vous, les hommes ! Nous vous avons crée d’un male et d’une femelle. Nous vous avons constitue en peuples et en tribus pour que vous vous connaissiez entre vous. Le plus noble d’entre vous auprès de Dieu, est le plus pieux parmi vous". (Coran).

Le monde a pu jouir durant des phases éclatantes de son histoire, des fruits de cette ouverture civilisationnelle fondée sur la défense commune des libertés en matière religieuse, ce qui a conduit à la connaissance mutuelle entre les peuples, a l’établissement de relations amicales et de coopération mutuellement bénéfiques.

Le monde a pu constater le fruit de cet élixir de la modestie en matière de civilisation au Caire, a Damas, a Fès, a Cordoue, a Granada et dans d’autres régions qui en ont apprécié les bienfaits, ce qui administre la preuve qu’il est possible d’œuvrer dans ce sens d’autant plus que notre monde est appelé dans la cadre de la mondialisation, a une solidarité agissante pour surmonter ses problèmes chroniques qui ont pour noms, la pauvreté, la désertification, la pollution de l’environnement, le terrorisme, le fanatisme, autant de fléaux qui menacent la paix mondiale.

Et c’est ainsi que nous louons encore une fois, votre initiative pionnière, vous souhaitant plein succès, a notre monde une paix sauvegardée, et a nos peuples davantage de progrès et de prospérité.

Merci pour votre attention.

J’appelle sur vous la paix, la miséricorde et les bienfaits de Dieu".

05/08/2004

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