Conférence internationale de levée de fonds pour l’université virtuelle africaine

"Louange à Dieu.

Paix et salut sur le prophète, sa famille et ses compagnons.

Excellences, Messieurs les ministres de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Afrique,
Excellences, Messieurs les représentants des chefs d’état et de gouvernement du groupe des 8, et les représentants des organisations et institutions internationales,
Monsieur le président directeur général et Messieurs les membres du conseil de tutelle et du conseil d’administration de l’université africaine virtuelle,
Mesdames et Messieurs les recteurs des universités africaines,
Mesdames et Messieurs,

Nous sommes heureux de vous souhaiter la bienvenue au Maroc, pays africain qui est fier d’accueillir et de soutenir les projets voués au développement et à l’essor des Peuples de notre continent. C’est donc avec joie que nous parrainons et entourons de notre sollicitude cette rencontre internationale destinée à mobiliser les soutiens en faveur de l’université africaine virtuelle. Nous tenons, à cet égard, à assurer de toute notre estime les personnes que vous êtes, autant que les états, les groupes et les institutions que vous représentez. Nous saluons les efforts louables et généreux que vous déployez et qui nous donnent à penser et espérer que cette université pionnière constituera au jalon solide pour renforcer l’édifice culturel de l’Afrique et conforter le rayonnement des civilisations qui sont les siennes.

Nous portons un intérêt tout particulier à la création de cette université, d’autant plus qu’elle montre que les Peuples, les leaders et les élites d’Afrique ont tous conscience que dans leur communauté de destin, leur essor est tributaire de l’intérêt que nous portons à l’homme africain et à la valorisation des ressources humaines que recèle notre continent. Il est également subordonné à notre aptitude à doter ces hommes et ces femmes des capacités leur permettant de relever les défis du développement durable et de résorber leur retard historique par rapport à la révolution industrielle, et ce en s’investissant fortement dans la révolution numérique en cours. Ils auront ainsi la faculté de bâtir un véritable projet sociétal, en se prévalant des outils de l’éducation, du savoir, de la communication et des échanges, et en s’appuyant sur la démocratie, la participation citoyenne et l’ouverture, la finalité étant l’émergence d’un homme qualifié à la dignité assurée.

Dans notre volonté d’inscrire notre pays dans cette démarche émancipatrice, nous avons placé, en tête des priorités de nos politiques publiques, la réforme du système d’éducation et de formation. Ce processus, mis en œuvre dans le cadre d’une charte nationale décennale, procède d’une vision globale et intégrée et s’articule autour de desseins objectifs et réalistes. La concrétisation de ces objectifs passe par l’adoption de méthodes modernes et évolutives et par leur mise en application dans le cadre d’une dynamique requérant la contribution de tous et l’implication de chacun dans ce chantier national salutaire. A cet égard, nous avons à cœur de mobiliser tous les moyens et toutes les potentialités qui sont de nature à favoriser la réalisation des objectifs assignés à ce vaste mouvement de renaissance intellectuelle et technologique nationale.

Le soutien que nous apportons aujourd’hui à l’université africaine virtuelle s’inscrit précisément dans la logique de cette stratégie nationale. Il procède aussi de l’engagement ferme du Maroc d’appuyer ce qui constitue un des piliers les plus solides sur lesquels repose l’initiative du nepad, à savoir la réforme du système de l’éducation et de la formation dans nos pays d’Afrique.

Par les outils technologiques avancés qu’il mettra en œuvre, ce projet d’université africaine avant-gardiste permettra, nous en sommes persuadés, d’introduire un changement radical dans la difficile équation du coût-efficacité de l’enseignement. Il s’agit, en fait, d’un défi fondamental qui se pose pour tous les projets de réforme concernant l’enseignement et la recherche scientifique dans nos pays.

Ce projet audacieux, nous y croyons avec d’autant plus de foi et de conviction qu’il est porteur de précieuses opportunités pour les pays africains de communiquer et d’interagir entre eux, de faire connaître le savoir-faire et les potentialités de leurs hommes de sciences et de multiplier les échanges d’expériences entre eux. Experts et spécialistes parmi eux s’emploieront, avec une saine émulation, à former et mettre à niveau une jeunesse africaine assoiffée de savoir et de connaissances. Ils lui permettront ainsi d’être en phase avec les progrès en cours, capable de relever les défis et de s’intégrer pleinement dans la dynamique du développement durable.

Au delà de cette perspective, en apportant notre appui à cette institution, nous aurons, en fait, contribué à la réussite d’un projet civilisationnel africain de grande envergure. Son ambition est de se prévaloir des différentes possibilités qu’offrent les nouvelles technologies de l’information et de la communication, pour mettre le savoir universel à la portée et au service de nos jeunes générations. Nous comptons, pour cela, sur un partenariat construit dans le cadre d’une coopération efficiente et féconde, induisant l’émergence d’un environnement propice à un développement durable authentique, un développement adapté aux spécificités de nos pays, respectueux des cultures de nos Peuples et apte à conforter l’universalité des droits humains.

Le Maroc restera, comme toujours, parmi les premiers à soutenir de tels projets africains, dans le cadre de la coopération sud-sud, mobilisant, à cette fin, les moyens et les potentialités de ses universités qui, du reste, ont toujours partagé leur expérience et leur savoir-faire, avec leurs homologues africaines et internationales.

En vous renouvelant nos vœux de bienvenue, nous tenons, Mesdames et Messieurs, à adresser un hommage particulier et chaleureux à un africain hors-pair, illustre savant qui fait la fierté de tous les africains. Nous avons nommé le professeur émérite cheikh Modibo Diarra, recteur de l’université africaine virtuelle, ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco.

Nous tenons à saluer l’initiative qu’il a prise, de concert avec notre chère sœur, son Altesse royale la princesse Lalla Meriem, d’appeler à la tenue de cette importante manifestation dans notre pays.

Nous voudrions vous dire, monsieur le professeur, Mesdames et Messieurs les membres des conseils de tutelle et d’administration, combien le Maroc se réjouit d’abriter cette importante rencontre de soutien et d’appui à cette université. Nous vous renouvelons l’assurance que nous n’épargnerons aucun effort pour que cette institution soit un vecteur efficient d’éducation, de savoir et de communication, qu’elle constitue un pilier pour bâtir notre projet démocratique moderne de développement, un vivier pour la culture et l’épanouissement des ressources humaines et un capital inépuisable pour les générations à venir. Nous prions le tout-puissant de vous prêter aide et assistance dans l’œuvre que vous avez engagée pour répandre les lumières du savoir et féconder le brassage entre les cultures et entre les civilisations. Nous vous souhaitons plein succès dans vos travaux.

Assalamou alaikoum wa rahamatoullah wabarakatouh".

28/04/2003