Selon l’article 5 du traité de Washington, les États membres de l’OTAN réagiront conjointement à toute attaque armée contre le territoire de l’un d’eux. Cette aide militaire ne sera applicable que lorsque ces attaques ont lieu en Europe ou en Amérique du Nord, ou dans les territoires insulaires de l’Atlantique au nord du Tropique du Cancer, précise l’article 6 du texte.
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Quelques jours après l’entrée massive de migrants marocains à Ceuta en mai, le parti Vox avait présenté à la commission de la Défense au Congrès une proposition demandant au gouvernement d’engager les démarches pour inclure les villes autonomes sous la protection de l’OTAN. La formation d’extrême droite déplorait le fait que ni Ceuta ni Melilla n’avaient une telle protection militaire pour faire face à « une éventuelle attaque ou invasion » du Maroc.
Abondant dans le même sens, le chef du Parti populaire (PP), Pablo Casado, a également demandé au gouvernement de soulever cette question auprès de l’Alliance atlantique afin que les villes autonomes de Ceuta et Melilla, faisant partie intégrante du territoire espagnol, soient « sous l’égide de l’OTAN ».
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Selon le site Newtral citant des sources de l’OTAN et des analyses d’experts, le fait que Ceuta et Melilla ne soient pas dans le traité, ne signifie pas que l’OTAN ne peut pas intervenir en cas d’attaque, en ce sens que « la décision d’invoquer l’article 5 en fin de compte est une décision politique qui se prend au cas par cas ». Dans un récent article, le Royal Elcano Institute insistait sur le fait qu’« une extension du concept d’« attaque armée » incluant Ceuta et Melilla serait d’une plus grande utilité dissuasive pour l’Espagne parce qu’elle étendrait indirectement la couverture du plus grand risque prévisible à l’intégrité territoriale espagnole. Dans ce cas, on pourrait invoquer la notion de « distance stratégique » avec une interprétation large de l’article 5 pour au moins appliquer la gestion de crise ».
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Pour sa part, Francisco Javier Ayuela Azcárate, colonel de l’infanterie de marine à la retraite, soutenait dans un article publié dans Global Strategy, que le concept stratégique de 2010, ainsi que les déclarations finales des sommets du Pays de Galles en 2014, de Varsovie en 2016, de Bruxelles en 2018, et de la réunion des dirigeants de l’OTAN à Londres en 2019, représentent l’expression de la volonté politique des alliés et contribuent à clarifier la situation actuelle de Ceuta et Melilla au sein de l’Alliance atlantique.