La CCME et Abdallah Boussouf veulent porter plainte contre El Mundo pour diffamation

17 juin 2019 - 16h50 - Espagne - Ecrit par : K.B

Il n’a pas fallu longtemps pour que le Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger (CCME) réagisse à l’article publié, le 9 juin 2019, dans le journal espagnol El Mundo. Il a décidé de porter plainte contre le quotidien et le rédacteur de l’article pour allégations portant atteinte à la réputation d’une institution et à l’honneur de son Secrétaire général, Abdallah Boussouf.

Dans un communiqué, le CCME déclare : "Nous regrettons que l’auteur de l’article ait, en toute mauvaise foi, détourné le texte fondateur de l’institution en faisant référence à une prétendue mission qui incomberait au Conseil de [superviser l’argent qu’envoie le Maroc à ses communautés en Europe]".

Selon l’article d’El Mundo, trois responsables marocains seraient impliqués dans des affaires de détournement des fonds envoyés par le Maroc pour la lutte contre la radicalisation en Espagne.

Expulsé du territoire espagnol, en 2013, pour "promotion du salafisme", Noureddine Ziane avait créé, en 2010, l’Union des Centres islamiques culturels de Catalogne, en charge de la coordination de 70 mosquées, dans la région. Cette instance bénéficie d’un soutien financier de l’État marocain, évalué à deux millions d’euros. Selon le quotidien espagnol, ces fonds finissent sur les comptes bancaires de Ziane et de son épouse, Atiqa Bouhouria Meliani.

En 2013, une agence de voyage, Aya Travel, a été créée, à Mataro, près de Barcelone, par Atiqa Bouhouria et par Naima Lamalmi, épouse du Responsable de la DGED chargé du contrôle des mosquées et des imams dans les pays comme l’Espagne et chargé de l’envoi d’agents à l’étranger. Une autre co-créatrice de l’entreprise est Naziha El Montaser, épouse du Secrétaire général du CCME, Abdallah Boussouf.

En parallèle, Noureddine Ziane, Abdallah Boussouf et le responsable de la DGED, Mohamed Belahrech, ont fondé une autre agence de tourisme à Rabat. Elle est dénommée Élysée Travel. Selon une source judiciaire espagnole, citée par El Mundo, "ce sont toutes des entreprises écrans utilisées pour détourner et blanchir l’argent confié à l’UCICC par le Ministère des Affaires religieuses".

A en croire le quotidien, plusieurs documents bancaires témoignent des virements effectués entre Ziani, son épouse et l’agence Aya Travel. Des "transferts ont été effectués entre les comptes en banque de Ziani, de son épouse et de l’agence Aya Travel. Une partie de la somme a ensuite été transférée vers l’agence de Rabat", ajoute le quotidien.

Mimon Jalich, le remplaçant de Noureddine Ziane à L’UCICC, a effectué un audit de l’Union entre 2012 et 2015. Ceci a révélé que l’utilisation des fonds reçus du Maroc n’était pas en compatibilité avec les statuts de l’UCICC. Plusieurs transferts sans justificatifs ont été réalisés du compte de l’Union vers celui de Ziani, entre 2011 et 2013.

Selon Jalich, "ils n’ont quasiment rien pu justifier [...]. Atika [Bouhouria, l’épouse de Ziane] a présenté de faux reçus. Par exemple, elle a exhibé celui délivré pour un cours d’arabe, qui aurait été dispensé le 31 février, un jour qui n’existe pas sur le calendrier".

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) - Abdellah Boussouf

Ces articles devraient vous intéresser :