Dans un podcast, l’universitaire et activiste amazigh Ahmed Assid s’est prononcé sur plusieurs sujets dont la répression des voix contestataires au Maroc, la liberté d’expression ou encore la laïcité.
Où en est l’amazighité six ans après le discours royal d’Agadir ? Discours qui marque aussi la naissance de l’Institut royal de la culture amazighe (Ircam). Le bilan de cette expérience, initiée en 2001, a été présenté par Ahmed Boukouss, président de l’Institut, vendredi dernier à Rabat. Ce fut ainsi l’occasion de détailler les différentes actions menées par l’Ircam pour la sauvegarde et la promotion de la langue et culture amazigh au sein de la société marocaine.
Pour l’heure, les efforts ont notamment porté sur l’intégration du berbère dans deux secteurs stratégiques : l’enseignement et les médias. Auparavant, un travail académique a été réalisé par les chercheurs de l’Ircam en matière de codification et de standardisation de la graphie tifinagh, authentique alphabet amazigh. La mission a été menée en partenariat avec le ministère de l’Education nationale (MEN) avant d’être validée à l’échelle internationale en 2004. Sur le volet de l’intégration de cette langue dans le système éducatif national, plusieurs actions ont été engagées.
Actuellement, le tifinagh est enseigné aux 5 premiers niveaux du primaire, dans quelques académies. Selon un responsable de l’Institut, l’opération sera généralisée à l’échelle du Royaume en 2008. Les manuels et les formateurs sont fin prêts. En effet, quelque 130 personnes ont été formées depuis le lancement de cette opération dans les différentes académies du royaume. Toujours dans le même registre, signalons l’organisation de nombreux séminaires de formation des encadrants au niveau de l’Institut. Ce programme de formation a également touché également les membres d’un certain nombre d’associations et de journalistes portant le nombre des bénéficiaires à 4.000.
L’intégration de l’amazigh dans l’enseignement supérieur figure également parmi les préoccupations de l’équipe de Boukouss. L’expérience est en cours depuis une année à l’Université Ibn-Zohr d’Agadir. Suivront les universités de Fès et d’Oujda, à partir de la rentrée scolaire 2008-2009.
En dépit de ces avancées, la tâche est immense par rapport à la situation administrative et pédagogique des formateurs auxquels on a confié cette mission. Certains commencent à refuser cette tâche supplémentaire. Pour résoudre cette difficulté, un membre de l’Ircam propose la mise en place d’un système de formation des enseignants identiques à celui adopté pour les autres langues. L’objectif est de préparer des professeurs maîtrisant parfaitement la langue amazighe avant de généraliser son enseignement au niveau des collèges et lycées.
Médias
L’intégration de la langue amazighe dans les médias a été aussi la priorité de l’Institut royal de la culture amazighe (Ircam). Ainsi, depuis 2004, un important travail a été mené dans ce sens avec la collaboration du ministère de la Communication. Cela a permis d’améliorer les présentations du journal amazigh sur la RTM et le lancement d’un autre par 2M. L’extension du volume horaire de la radio amazighe (désormais 16 heures) figurait aussi au menu. Mais la création d’une chaîne amazighe reste un objectif prioritaire. Le cahier des charges a été transmis par l’Institut au ministère de tutelle le 13 octobre dernier.
L’Economiste - Nour Eddine El Aissi
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