Depuis 1948, Jean-Louis Thau collectionne les bijoux artisanaux du Maroc, imprégnés de traditions régionales : Rif, Haut Atlas, Tafilalet, Sahara, Vallée du Draa, Tan Tan, etc... Ces objets, pour la plupart en lourd argent massif, sont sculptés ou sertis de pierres et d’émail. Ils ont une valeur sociétale, car leur richesse décorative était le symbole de la fortune de ceux qui les possédaient.
Autant dire que certains de ces colliers, boucles d’oreilles, anneaux de cheville, bracelets et autres parures, toujours anciennes et d’une grande qualité d’orfèvrerie, sont des pièces dignes d’un musée. Celui, notamment, du Quai Branly, pourrait légitimement en préempter quelques uns. On trouve la même richesse ornementale dans les objets, boites à fard, amulettes, fioles à parfum ou fibules à cabochons.
Les lots, souvent composés de plusieurs pièces, sont pour la plupart déjà répertoriés dans des ouvrages spécialisés et leur origine unanimement reconnue (les collectionneurs parlent de "pedigree") en font des objets aux prix élevés, mais justifiés. Pour un simple ensemble de neuf pendentifs ou sept fibules, les estimations avoisinent les 2.000 euros. Pour un collier d’amazonites ou une paire d’anneaux de cheville, il faut compter aux alentours de 5.000 euros.
Quant aux pièces les plus prestigieuses, la barre des 20.000 euros devrait logiquement être dépassée. C’est, par exemple, le cas d’un anneau de cheville Khalkhal, d’Essaouira, d’une parure de tête de l’Anti-Atlas ou d’un diadème en trois plaques de Tiznit, toutes pièces du XIXème siècle en parfait état.