L’humoriste marocain Gad Elmaleh, 52 ans, s’est confié sur le « jugement permanent » dont il a souffert toute sa vie.
Pour sa troisième édition, le Festival « Ciné-Agadir » remet à l’honneur le cinéma d’immigration. Plusieurs talents marocains d’ailleurs, cités comme un modèle d’intégration dans leurs pays d’accueil, sont invités.
Ils s’appellent Saïd Taghmaoui (acteur), Yasmine Kassari (réalisatrice), Gad El Maleh (humoriste)... Ils vivent à l’étranger, et ils ont surtout fait de brillantes preuves dans leurs pays d’accueil. « Un modèle réussi d’intégration », pour reprendre un terme en vogue. Parfaitement intégrés dans leurs pays d’adoption, ces bons éléments de l’immigration savent également qu’ils ont une dette vis-à-vis du pays qui leur a donné le jour : le Maroc.
C’est dans cet esprit qu’ils feront le déplacement, du 13 au 18 décembre 2005 à Agadir pour participer aux travaux de la troisième édition du Festival « Ciné-Agadir, cinéma et immigration ». Un rendez-vous incontournable pour le cinéma marocain, d’autant plus qu’il met en relief la contribution que nos cinéastes établis sous d’autres cieux, réalisateurs et talents compris, apportent à leur pays, en terme d’image mais aussi et particulièrement en termes de retombées pour le cinéma national.
L’émergence d’une pléiade de cinéastes marocains à l’étranger, auréolés de distinctions internationales prestigieuses, a permis à un cinéma marocain, il y a quelque temps balbutiant, de se faire une place parmi des pays de grande tradition cinématographique, dans le monde arabe ou même en Europe et aux Etats-Unis. « Le cinéma marocain se voit servir ces dernières années par une jeune génération de cinéastes issus pour la plupart de l’immigration. Il est normal que ces cinéastes, qui ont pour la plupart grandi ou qui vivent à l’étranger (Ismaël Ferroukhi vit depuis l’âge de 3 ans en France, Hassan Legzouli vit actuellement à Lille, Noureddine Lakhmari vit en Norvège, Yasmine Kassari réside en Belgique... réalisent des films différents qui ne sont pas faits uniquement pour un public local mais qui ont une dimension internationale », nous dit Boubker Hihi, cité par la revue « Ciné. Ma ». C’est une réalité cinématographique nouvelle qui est venue se confronter à celle des réalisateurs continuant à faire du cinéma à domicile, ce qui a eu pour conséquence (heureuse) de stimuler le débat sur la pratique cinématographique nationale.
Etablis à l’étranger, ces cinéastes sont invités chez eux à chaque occasion de festival pour confronter leurs idées à celles des « pionniers ». D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si plusieurs festivals destinés à nos talents d’ailleurs ont été créés dans le Royaume. On peut citer, à titre d’exemple, le Festival des créateurs marocains à l’étranger (Rawafid) et bien entendu le Festival « Ciné-Agadir ».
Placé sous la présidence de Fadila Laânan, ministre de la Culture et de la Jeunesse à la communauté française de Belgique, « Ciné-Agadir » invite également une figure marquante du cinéma français : l’actrice franco-algérienne Isabelle Adjani. Côté projections, les organisateurs (Initiative culturelle) proposent de revisiter une sélection de films portant la signature de grandes figures du cinéma de l’immigration : « Gone du Chaâba » de Christophe Ruggia, « Il était une fois dans l’oued » de Djamal Bensalah, « L’Enfant endormi » de Yasmine Kassari, « Comment conquérir l’Amérique en une nuit » de Dani Laferrière, « Terfaya » de Daoud Oulad Syad, « Ici et ailleurs » de Mohamed Ismaïl et « Le Grand voyage » d’Ismaël Ferroukhi.
A voir et revoir absolument...
M’Hamed Hamrouch - Aujourd’hui le Maroc
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