« Nous n’en pouvons plus ». C’est un appel à l’aide lancé par la directrice générale de la protection de l’enfance et de la famille du gouvernement des Canaries. Interrogée début février par l’agence de presse espagnole Efe, Iratxe Serrano invite le gouvernement à s’impliquer davantage pour le bien-être des jeunes, parmi lesquels, des Marocains accueillis en janvier sur l’île de Lanzarote. Avec près de 2 800 jeunes, les centres d’accueil pour mineurs des Canaries sont totalement saturés, rapporte infomigrants.net.
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Qui dit saturation dit manque de ressources et difficultés de fonctionnement. « Je ne sais plus où chercher, on a écumé tout le secteur immobilier, il n’y a plus de ressources », a alerté Iratxe Serrano. La responsable a aussi lancé un appel aux municipalités canariennes, qui refusent d’accueillir des mineurs sur leur territoire, car « elles estiment qu’ils sont conflictuels ». L’autre difficulté, selon la conseillère pour les droits sociaux, l’égalité, la diversité et la jeunesse du gouvernement des Canaries, Noemí Santana, ce sont les personnes majeures qui se déclarent mineures.
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Depuis plusieurs années, l’archipel réclame l’aide des autorités espagnoles pour gérer l’accueil des migrants. En mai 2021, le ministre des Droits sociaux avait promis qu’un accord serait trouvé pour assurer la répartition des mineurs dans d’autres régions. Mais l’archipel continue de faire face, seul, à la prise en charge de ces jeunes.
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Pour le sénateur de l’île de La Gomera, Fabián Chinea, si le gouvernement « n’agit pas dans l’urgence, de nombreux mineurs seront contraints de dormir dehors en raison de l’incapacité de ceux qui n’ont pas pu prendre de décision pour résoudre un problème extrêmement grave ».