Abraham Serfaty est le plus célèbre des opposants marocains au régime du roi Hassan II. Son combat pour la démocratie au Maroc a été très cher payé : 15 mois de clandestinité, 17 ans de prison et 8 ans de bannissement. Après une vie de combat, Abraham Serfaty s’est éteint le 18 novembre 2010 à Rabat.
Abraham Serfaty est né à Casablanca, au Maroc, en 1926 dans une famille juive de la petite bourgeoisie de Tanger. Son parcours militant commence en février 1944 alors qu’il intègre la Jeunesses communistes marocaines, puis rejoint à son arrivée en France en 1945 le Parti communiste français. À son retour au Maroc en 1949, il adhère au Parti communiste marocain.
Son combat anticolonialiste lui vaut d’être arrêté et emprisonné par les autorités françaises en 1950, puis assigné à résidence en France jusqu’en 1956.
Il exerce des responsabilités importantes au lendemain de l’indépendance du Maroc. En tant que chargé de mission auprès du ministre de l’Économie (1957-1960), il est l’un des promoteurs de la nouvelle politique minière de Maroc indépendant. De 1960 à 1968, il est directeur de la Recherche-Développement à l’Office chérifien des phosphates.
De 1968 à 1972, il enseigne à l’École d’ingénieurs de Mohammedia. Parallèlement, il anime la revue Souffles dirigée par Abdellatif Laâbi.
En janvier 1972, il est arrêté une première fois. A nouveau arrêté en 1974, il est condamnés à perpétuité en 1977 pour "complot contre la sûreté de l’État". Il reste 17 ans prison avant d’être gracié et immédiatement banni du Maroc. Il s’installe en France avec son épouse, Christine Daure-Serfaty.
En septembre 2000, le jeune Roi Mohammed VI l’autorise à renter au Maroc. Il s’installe à Mohammedia avec son épouse, dans une villa de l’état et se voit attribuer une retraite.
Ces articles devraient vous intéresser :