L’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze retrouve son confrère Ramzy Bedia dans le cadre d’un nouveau projet pour Canal+. Le duo est connu pour son rôle dans la série à succès H (1998-2002).
« Artisanat du Maroc », la formule est simple mais ô combien évocatrice de rêves, d’excellence et de savoir-faire authentiques et millénaires ! Un label qui ambitionne de faire de notre artisanat national un produit haut de gamme, pensé, réfléchi et « marketé ».
Le pari du ministère du Tourisme et de l’Artisanat semble être en passe de réussir. De vastes opérations de communication, une stratégie marketing qui positionne le produit dans le haut de gamme… et puis cette opération de prestige avec le grand magasin Le Printemps. Une vitrine, décorée de mille et une merveilles de l’artisanat marocain, aussi surprenantes que drôles (couscoussières, théières et poteries, le tout animé comme le veut la tradition des vitrines de Noël) et à partir du 23 novembre, un espace de vente de 150 m2, dédié aux produits de l’artisanat. Décoration, produits du terroir, bijoux, tapis et tissages, habillements, accessoires… Toutes les filières y seront représentées.
Pour situer l’importance de l’opération, il faut savoir que les vitrines du Printemps ne comptent pas moins de 40 millions de visiteurs de toutes nationalités pendant la période des fêtes de fin d’année et que quelque 11 millions de personnes franchissent le seuil du magasin. « Avec cette opération, nous touchons une cible bien plus importante qu’une campagne dans le meilleur des médias », déclare à L’Economiste Abdellatif Maâzouz, directeur général de La Maison de l’Artisan. Une occasion inespérée… Le magasin a eu son idée au même moment où le ministère du Tourisme et de l’Artisanat décidait de lancer le label officiel de l’artisanat haut de gamme du Maroc. « Nous avions pris un ensemble de contacts depuis juin avec de grands magasins parisiens, pour un référencement permanent de nos produits, quand nous avons rencontré les responsables du Printemps qui avaient le projet de créer un événement à Noël autour des « ‘‘Milles et une nuits’’ », précise Maâzouz.
Le projet initial incluait différents pays. « Nous avons réussi à avoir l’exclusivité de l’opération grâce à notre rapidité de réaction et à la qualité des produits que nous proposons », ajoute fièrement Maâzouz. Exit donc l’Inde, Dubaï, l’Egypte… « Nous voulons situer le Maroc avec une image à part, qu’il n’y ait aucune confusion » conclu-t-il. Fatim-Zahra Zerrad, chef de cabinet du ministre, ajoute : « Les responsables du Printemps ont été réellement impressionnés par le professionnalisme et la créativité de nos artisans. Cela a complètement changé l’image archaïque qu’ils avaient du Maroc ». Une nouvelle image donc du produit, qui se veut vecteur des valeurs marocaines, mais répondant aussi aux nouvelles tendances internationales. De l’excellence dans le savoir-faire combinée à des lignes plus épurées et à une créativité contemporaine.
Les responsables se sont appuyés autant sur la pléiade de nouveaux créateurs-artisans qui ont émergé ces quelques dernières années que sur les maîtres artisans dépositaires d’un savoir-faire incontestable. Les germes du succès sont déjà là. Une opération similaire est déjà programmée dans la Principauté d’Andorre, et des prospections pour le marché anglo-saxon sont en cours. On parle, aussi, de Harold’s ou du Liberty’s.
Au-delà de l’opération promotionnelle, il y a aussi un objectif commercial, avec un chiffre d’affaires immédiat pour les artisans. Ainsi, un montant de 1,4 million de dirhams a été mobilisé par le distributeur local et un autre million par le magasin Le Printemps. Le chiffre d’affaires réalisable est estimé à 450.000 euros (près de 5 millions de dirhams). Et ce, sans compter le réassort , l’opération durant deux mois, les responsables, augurant de son succès certain, s’y sont préparés en amont. Des stocks sont d’ores et déjà disponibles pour assurer un éventuel réapprovisionnement.
Amine Boushaba - L’Economiste
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