8ème sommet de la conférence islamique à Téhéran

31 décembre 2008 - 16h22 - 1997 - Ecrit par : L.A

"Louange à Dieu,

Que la prière et la bénédiction soient sur le Prophète Sidna Mohammed, Sa Famille et Ses Compagnons.

Majestés,
Excellences,
Altesses,
Mesdames et Messieurs,

C’est avec affection et fraternité, que Je me réjouis de m’adresser aux dirigeants des peuples islamiques frères pour leur faire part des sentiments de fraternité et de considération pour ce rassemblement béni et uni à l’occasion de la 8ème conférence islamique au sommet.

Il m’est agréable en cette circonstance d’exprimer à l’illustre guide de la République et à Son Excellence son Président, M. Mohamed Khatami, ainsi qu’au gouvernement et au peuple iraniens, les sentiments de considération et d’estime pour les efforts qu’ils ont déployés tous ensemble afin d’assurer la tenue de cette conférence dans les meilleures conditions et lui garantir le succès et la réussite.

Grands étaient notre désir et notre volonté de prendre part, par la volonté de Dieu, à ce 8ème sommet islamique pour échanger les points de vue, renouveler l’engagement avec nos frères chefs d’Etat et dirigeants des pays islamiques, et pour exprimer à la direction iranienne nos sentiments fraternels à l’égard du peuple iranien qui figure parmi les peuples les plus anciens compte tenu de sa civilisation, les plus renommés eu égard à son histoire, les plus attachés à l’Islam et les plus habilités à réaliser la renaissance souhaitée qui renforcerait les rangs islamiques, mais des empêchements conjoncturels sont venus contrarier ce désir et cette détermination.

Majestés,
Excellence,
Altesses
Messieurs

Trois années se sont écoulées depuis la réunion du 7ème sommet dans la ville de Casablanca, sommet que le Maroc a eu l’honneur d’abriter, et qui a été marqué par un ensemble de résolutions décisives devant per mettre la réparation de la Oumma islamique pour contribuer avec la communauté internationale à la consolidation d’un nouvel ordre mondial, fondé sur l’égalité entre les peuples et les Etats et le respect de la légalité internationale.

Ces trois années ont été marquées par de profonds changements dans le monde et des bouleversements imprévus qui nous incitent à y faire face avec la plus grande rationalité possible afin de préserver l’équilibre, favoriser l’ouverture sur le progrès et appréhender les groupements économiques et le processus de la mondialisation rampante, de façon à garantir à nos peuples les plus grandes chances de succès face aux défis qu’ils affrontent. Il faut à cet égard rendre hommage à ce qui a été proposé par la session extraordinaire de la conférence au sommet d’Islamabad, tenue dans le courant de cette année, comme axe fondamental de son action, à savoir la préparation du monde islamique à aborder le XXIème siècle, pour être en mesure d’assimiler les facteurs du progrès techno logique et du développe ment civilisationnel dans tous les domaines.

Sans prétendre nous substituer au rapporteur pour dresser le bilan de l’action du septième sommet et des efforts consentis par l’Organisation au cours de ces trois dernières années, nous estimons qu’il est opportun d’évoquer certaines questions spécifiques qui ont retenu notre intérêt et focalisé nos énergies, de part l’effort et la persévérance qu’elles requièrent.

Les causes d’Al Qods Acharif et de la Palestine ont toujours été au centre des préoccupations de la Conférence islamique, qui a de tout temps apporté son sou tien aux revendications du peuple palestinien de ses pleins droits à l’établisse ment d’un Etat indépendant sur son territoire national, avec Al Qods Acharif comme capitale, et à sa lutte, pour exercer ses pleins droits politiques et civiques inaliénables, dans le cadre d’une paix juste et globale fondée sur la légalité internationale et sur les conventions et arrangements conclus à Madrid, Oslo et Washington.

L’Organisation de la conférence islamique a, ainsi, soutenu le processus de paix au Proche-Orient sur la base des conventions et arrangements conclus lors des rencontres précitées. Néanmoins, ce processus a vite été stoppé dans tous ses volets en raison de l’intransigeance de l’actuel gouvernement israélien, qui s’est dérobé ou a totalement renié les engagements aux quels il a souscrit.

Il a ainsi emprunté la voie opposée à l’établissement de la paix en construisant de nouvelles colonies sur les territoires arabes occupés, en particulier dans la Ville Sainte d’Al-Qods Acharif qu’il s’est toujours employé à judaïser et à en dénaturer l’identité. Pis encore, il a persisté sur la même voie en creusant un tunnel en dessous d’Al Haram Acharif, qui a donné lieu à des événements douloureux. ce qui nous a incité, en notre qualité de Président de la septième conférence de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) et de Président du Comité Al-Qods, à adresser un message au secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies pour dénoncer cette action provocatrice, lui demandant d’adopter notre message comme document officiel de la cinquante et unième session de l’Assemblée générale de l’ONU et du Conseil de sécurité et d’en assurer la diffusion sur cette base afin que la communauté internationale assume sa responsabilité dans l’établissement du droit et s’oppose à toute mesure tendant à porter atteinte aux droits légitimes arabes et islamiques.

Nous avons également poursuivi nos contacts sur cette question avec les pays membres permanents du Conseil de sécurité ainsi qu’avec le Vatican.

Devant cette situation, l’Organisation se devait d’adopter une position ferme à la mesure de cette intransigeance. Pour ce faire, nous avons œuvré, au sein du Comité Al-Qods que J’ai l’honneur de présider, pour adopter plusieurs décisions réaffirmant la position immuable à l’égard de la cause d’Al-Qods Acharif et incitant les pays islamiques, qui avaient commencé, dans le cadre du processus de paix, à établir des relations avec Israël, à réviser leur position jusqu’à ce que les accords conclus et les engagements pris par les parties concernées par le processus de paix soient appliqués la résistance des habitants d’Al-Qods et de leur permettre de faire face aux plans d’Israël visant la judaïsation totale de la Ville Sainte, et en vue de réunir les moyens matériels pour la sauvegarde de la Mosquée Al-Aqsa et des autres Lieux Saints, il a été procédé, à notre initiative et grâce à la bénédiction de l’ensemble des pays membres, à la création de l’agence de « Beit Mal Al-Qods Acharif », ainsi qu’à l’adoption de son statut. Un directeur adjoint a été nommé pour cette institution et un siège a été mis à sa disposition avec tout l’équipement lui permettant d’entamer sa mission et d’assumer au mieux ses responsabilités.

Durant la période au cours de laquelle nous avons présidé le septième Sommet, la question de la Bosnie-Herzégovine a été également au centre des préoccupations de l’Organisation. Une responsabilité particulière a en effet incombé à l’Organisation de la Conférence Islamique concernant cette question qui a requis des efforts constants que l’Organisation a déployés à travers des conférences et des réunions successives.

Nul doute que le rôle joué par le groupe de soutien islamique en vue de mobiliser les aides des pays islamiques membres au profit de la Bosnie a débouché sur les résultats escomptés dans les domaines de l’urbanisation, de la promotion économique et de la réhabilitation sociale de ce jeune Etat islamique.

Il convient par ailleurs de rendre hommage au rôle joué par l’Organisation de la Conférence Islamique pour permettre de parvenir à un accord de paix définitif entre le Front national de libération Moro, d’une part, et le gouvernement de la République des Philippines, de l’autre, après que cette affaire ait constitué une pré occupation pour l’Organisation de la Conférence Islamique durant les vingt dernières années. Cet accord louable constitue un exemple des actions positives menées par l’Organisation de la Conférence Islamique dans les domaines de la défense des droits des collectivités et des minorités musulmanes dans les pays non membres, dans le cadre du respect de la souveraineté de ces Etats et de l’attachement aux principes du droit international.

Nous sommes au fait de l’existence d’autres minorités qui requièrent les mêmes efforts et qui nous incitent à entre prendre des démarches similaires pour la préservation de leur identité religieuse et culturelle et le renforcement de l’exercice de leurs droits sociaux et humains.

Majestés,
Excellences,
Altesses,
Messieurs,

La création de l’Organisation de la Conférence Islamique depuis plus d’un quart de siècle était sans nul doute une réponse sage et louable aux exigences qu’imposaient les défis aux quels notre monde musulman était confronté, sachant que ces défis ne sauraient être relevés et la Oumma islamique ne saurait occuper la place qui lui échoit sans l’instauration des principes de solidarité, de coopération, de concertation et de coordination entre les pays et les gouvernements islamiques dans les questions d’intérêt commun.

Devant les changements successifs intervenus dans le monde depuis la fin de la guerre froide et l’émergence des regroupements régionaux, notre Organisation se doit de renforcer la confiance et tisser les liens du dialogue et de la coopération entre ses membres, partant de la nécessité de réunir les conditions d’une véritable solidarité islamique et de consolider les capacités de nos peuples à faire face aux dangers et défis qui menaceraient leurs intérêts.

Nul n’ignore que la dimension économique de la solidarité islamique demeure en tête des priorités. C’est pourquoi l’Organisation de la Conférence Islamique doit accorder à la dimension économique une importance vitale dans son action constante pour la recherche de mécanismes garantissant l’ouverture des échanges économiques et commerciaux entre les peuples musulmans. Une telle ouverture demeurera parmi les plus grands facteurs favorisant des rapports et un rapprochement effectifs et l’émergence d’intérêts communs entre ses membres au plan régional, d’autant plus que les signes de regroupe ment et de globalisation économique se multiplient sans cesse au niveau mondial.

L’expérience acquise par l’Organisation et ses institutions spécialisées, ainsi que son action inlassable d’aide au développement des infra structures économiques des pays islamiques et de pro motion des échanges commerciaux entre eux, incite à l’optimisme et permet au système des institutions relevant de l’Organisation de la Conférence Islamique d’accomplir davantage de réalisations sur la base de l’adoption d’une stratégie de complémentarité économique progressive, fondée sur l’esprit de solidarité islamique.

Après l’évaluation des réalisations accomplies par l’Organisation et l’examen des perspectives d’avenir, il apparaît nécessaire de dynamiser le rôle de l’Organisation et de fructifier son action au service de pour cette raison qu’une équipe d’éminentes personnalités a présenté, conformément à une décision prise par le septième Sommet, un rapport global sur la situation actuelle de l’Organisation en vue de développer ses moyens d’action et de renforcer ses ressources. Il serait ainsi utile de trancher au sujet de ces propositions et réformes qui s’inscrivent dans le cadre des orientations des dirigeants de la Oumma islamique. Il convient de se pencher d’abord sur la question du manque de ressources de l’Organisation et du retard dans le paiement des cotisations au budget du secrétariat général et des organes qui en sont issus, afin de permettre aux organismes institutionnels de l’Organisation de la Conférence Islamique de poursuivre leur mission dans les meilleures conditions.

Je voudrais enfin exprimer de nouveau ma profonde gratitude à mes frères, Rois et chefs d’Etat des pays islamiques qui m’ont apporté toute la compréhension et plein soutien durant ma présidence de l’Organisation de la Conférence Islamique. Je tiens également à saluer l’œuvre accomplie par l’ancien secrétaire général de l’Organisation de la Conférence Islamique, Son Excellence Monsieur Hamid Al Gabid ainsi que celle qu’entreprend l’actuel secrétaire général, Son Excellence en leur rendant hommage pour leurs efforts constants qui témoignent de la compétence et du dévouement dont ils ont fait preuve dans la gestion des affaires de l’Organisation pour lui assurer succès dans sa mission et lui permettre ainsi de poursuivre sa marche avec une ferme détermination et une grande sagesse.

Je prie Dieu de nous assister tous et de guider nos pas afin d’œuvrer au service de notre Oumma islamique, de réaliser une solidarité exemplaire entre ses membres, d’assurer prospérité et progrès à ses peuples et de leur donner l’image réelle de l’Islam à travers ses valeurs de compréhension, de coexistence et de paix, s’inspirant du verset coranique suivant : « Puissiez-vous former une communauté dont les membres appellent les hommes au bien : leur ordonnent ce qui est convenable et leur interdisent ce a qui est blâmable : voilà ceux qui seront heureux ».

Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur vous."

09/12/1997

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