Le chef du Polisario, Brahim Ghali, vient de décréter trois jours de deuil, après le décès vendredi d’un haut responsable militaire et trois miliciens dans une attaque marocaine.
La célébration cette année du 28ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte, conçue et organisée par Feu S.M. Hassan II en 1975. Cette épopée historique a mis fin à l’ère de la colonisation de notre Sahara par les forces d’occupation espagnoles et aux rêves d’hégémonie et d’expansion territoriale des détracteurs du Maroc qui cherchaient à l’étouffer et à le déstabiliser en créant une entité fantoche qui devait servir de lieu de subversion et d’agressions contre ses territoires.
Le 6 novembre 1975 est une journée inoubliable dans l’Histoire du peuple marocain et un événement qui restera gravé dans la mémoire des générations successives : 350.000 marcheurs, hommes et femmes, jeunes et vieux, sont venus de toutes les régions du Maroc pour relever le défi colonial et pour effacer les frontières factices qui séparaient arbitrairement le Maroc de ses provinces sahariennes.
Répondant à l’appel Royal, le peuple marocain s’est dressé comme un seul homme, dans un enthousiasme indescriptible, pour se porter volontaire et pour témoigner son unanimité, son attachement à l’intégrité territoriale du pays et sa volonté de consentir tous les sacrifices pour effacer les séquelles coloniales.
Armés du Coran et du drapeau national, 350.000 volontaires - et qui auraient pu être des millions - ont donné ce 6 novembre 1975 au monde entier une leçon de patriotisme, de courage et de foi rarement enregistrés dans l’Histoire contemporaine.
La Marche Verte, aussi bien en ce qui concerne sa conception, son organisation, son encadrement, sa logistique, son déroulement et son succès, a été une œuvre grandiose et a suscité l’admiration de l’ensemble de la communauté internationale qui a salué le génie de S.M. Hassan II et la symbiose du peuple marocain avec son Roi.
Qui pourrait croire, en effet, à cette époque que le Maroc, avec ses moyens modestes, allait affronter aussi héroïquement le colonialisme et le contraindre de façon pacifique à s’asseoir autour d’une table de négociations pour régler, conformément aux principes du droit international, un conflit colonial rendu complexe du fait des convoitises de pays voisins et des visées sur la région ? Qui pourrait croire à l’époque que le Maroc pouvait assurer le succès de cette Marche, réunir les conditions matérielles et humaines nécessaires à son déroulement et parvenir aux résultats escomptés ?
Pour ceux qui ne connaissent pas le Maroc, la Marche Verte était une sorte d’« utopie », un « coup de poker », une « aventure » irréaliste et dangereuse. Mais, le 6 novembre, le peuple marocain a donné la preuve qu’il était capable de réaliser des miracles et d’écrire des pages glorieuses grâce à sa foi, à sa détermination, à son courage et fort de ses droits légitimes reconnus par la Cour Internationale de Justice, qui a souligné dans son avis consultatif, rendu le 15 octobre, les liens d’allégeance existant entre les populations du Sahara et le Sultan du Maroc.
En franchissant, ce 6 novembre 75, les frontières artificielles en direction de Laâyoune, en faisant preuve de discipline et de sens de responsabilité, les 350.000 volontaires ont annoncé l’irréversibilité du processus de décolonisation du Sahara et de sa réintégration à la mère patrie.
C’était là la meilleure forme d’autodétermination et le référendum le plus expressif. D’ailleurs, une semaine après le coup d’envoi donné à la Marche Verte, les autorités espagnoles, en vertu des accords de Madrid du 14 novembre, ont déclaré leur volonté de décoloniser le Sahara pour le rétrocéder au Maroc et y mettre fin, de ce fait, à la présence et aux responsabilités de la puissance administrante. Ainsi donc, a été clos un des chapitres les plus tristes de la colonisation et d’occupation et une nouvelle ère a été créée entre le Maroc et l’Espagne qui ont pu résoudre ce différend colonial par les moyens pacifiques en attendant que soit réglé le différend sur Sebta et Mellilia et leur rétrocession au Maroc.
Mais dès l’annonce des accords de Madrid, les adversaires de notre intégrité territoriale ont montré leur hostilité au Maroc et lui ont déclaré une guerre ouverte sur les plans tant militaire que diplomatique. Les mercenaires ont mené des agressions armées contre notre territoire national, utilisant des armes sophistiquées fournies généreusement et sans conditions préalables par des puissances étrangères dans le but évident de déstabiliser la région du Nord-Ouest africain et d’en faire un foyer de tension permanente.
Mais, grâce à l’unanimité de notre peuple mobilisé derrière son Roi, grâce à sa détermination inébranlable, grâce au courage, à l’abnégation et aux sacrifices des Forces Armées Royales, les plans de nos adversaires ont échoué, les agressions ont été repoussées et les populations sécurisées.
Civils et militaires, hommes et femmes, tous les Marocains sont unanimes pour défendre l’intégrité de leur patrie et pour maintenir vivace l’esprit de la Marche Verte, symbole de courage, de détermination et de cohésion.
Aujourd’hui, en célébrant l’anniversaire de la Marche du défi, de l’unité et de la mobilisation, le peuple marocain demeure animé par le même enthousiasme qui a marqué sa marche triomphale du 6 novembre et demeure décidé à faire face aux complots de ses détracteurs, convaincu que la victoire couronnera son combat, que les provinces sahariennes resteront éternellement marocaines, connaîtront un avenir prospère et que tous les territoires encore sous domination étrangère réintégreront la mère patrie.
Mohamed Idrissi Kaïtouni pour L’Opinion
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