50ème anniversaire de l’indépendance

19 février 2007 - 00h31 - 2005 - Ecrit par : L.A

"Louange à Dieu.

Paix et salut sur le Prophète, sa famille et ses compagnons.

Altesses, Excellences,
Cher Peuple,

De cet endroit pétri d’histoire et chargé de souvenirs indélébiles, et à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance, nous nous adressons à toi, en notre nom propre et au nom de tous les membres de l’illustre famille royale chérifienne, parents, enfants, princes, princesses, petits-enfants et arrière-petits enfants, descendants de notre vénéré grand-père, Sa Majesté le Roi Mohammed V, que Dieu sanctifie son âme. Certains parmi eux ont été rappelés auprès de Dieu, notamment notre auguste père, Sa Majesté le Roi Hassan II, notre regrettée grand-mère Lalla Alba, feu notre oncle, son altesse royale le prince Moulay Abdallah et notre tante bénie, son altesse royale la princesse Lalla Nezha. Pour les autres, nous prions le tout-puissant de leur accorder longue vie et de maintenir leur progéniture sur la voie du bien et de la vertu.

Nous nous adressons donc à la nation pour exprimer au Peuple marocain, toutes générations et toutes catégories confondues, jeunes et vieux, hommes et femmes, qu’ils vivent dans les villes ou les campagnes, au Sahara ou en montagne, nos remerciements et notre reconnaissance pour la loyauté qui ne s’est jamais démentie, dans les heurs comme dans les malheurs, à l’égard de leur Roi et du glorieux trône alaouite.

Cette loyauté, tu en as donné la plus belle illustration par une fidélité et un dévouement sans faille, tout au long de l’épreuve de l’exil que notre famille royale qui est aussi la tienne, a dû endurer lorsque notre vénéré grand-père s’est résolu à sacrifier son trône pour que la patrie retrouve sa liberté et la nation sa souveraineté.

C’est un moment fort de grande émotion où nous évoquons avec toi la parfaite symbiose qui t’unit à ton trône, lequel te voue des sentiments de fidélité et de sincérité à l’égal de ceux que tu éprouves pour lui. Nous exprimons, par ailleurs, notre profonde reconnaissance aux hommes et aux femmes du mouvement national, de la résistance et de l’armée de libération qui ont tant donné pour défendre la patrie et le symbole de sa souveraineté.

Que Dieu bénisse leurs martyrs et accorde la meilleure rétribution à leurs militants, dont le tout-puissant dit à juste titre : " il y a, parmi les croyants, des hommes qui ont été fidèles au pacte qu’ils avaient conclu avec Dieu. Tel d’entre eux a atteint le terme de sa vie, tel autre attend, tandis que leur attitude ne change pas ". Véridique est la parole de Dieu.

Nous souhaitons, par ailleurs, la bienvenue à nos illustres invités et aux éminentes personnalités étrangères, qui se joignent à nous pour la célébration de cet événement historique. Nous saluons en particulier ceux qui ont réconforté la famille royale dans son exil, et l’ont aidée à supporter l’épreuve de la séparation et de l’éloignement, ainsi que ceux qui ont appuyé le combat de notre Peuple et la légitimité du retour du sultan Mohammed Ben Youssef à son trône. Ceux-là, nous les considérons tous comme des marocains, tant étaient sincères leur solidarité avec le Peuple marocain et leur sympathie pour son combat.

En réalité, la symbolique de l’événement ne concerne pas que le Maroc, elle s’étend également à leurs pays respectifs, tant il est vrai que ce qui nous unit à leurs dirigeants et à leurs Peuples, participe de la fraternité, de l’amitié et de la solidarité pour le triomphe de la liberté et de la dignité.

A cet égard, nous tenons à saluer et à assurer de toute notre considération et notre reconnaissance, nos grands amis, leurs majestés le Roi Don Juan Carlos et la Reine Donia Sofia, son Excellence le Président Jacques Chirac et son honorable épouse Mme Bernadette Chirac, pour l’affection profonde et le soutien sincère qu’ils manifestent à l’égard du Maroc. Nous nous félicitons également de la sympathie et du soutien de son Excellence le chef du gouvernement espagnol, M. José Luis Rodriguez Zapatero et de son Excellence le premier ministre français, M. Dominique de Villepin.

Dans le même esprit, nous saluons vivement la représentation de haut niveau de nos chers frères, son Excellence le Président Abdoulaye Wade et son Excellence le Président Marc Ravalomanana. Ces gestes de leur part sont la meilleure démonstration des liens de fraternité africaine qui unissent leurs pays respectifs au Maroc. Pour Madagascar, Dieu a voulu, en effet, que l’épreuve de l’exil tisse entre nous des liens historiques, qui resteront à jamais gravés dans la mémoire collective des Marocains. Avec le Sénégal, nous entretenons des relations privilégiées, qui constituent un modèle à suivre en matière de solidarité et d’unité africaine.

Altesses, Excellences,
Cher Peuple,

La célébration d’aujourd’hui est un hymne aux idéaux que Mohammed V -que Dieu ait son âme- incarnait, notamment celui de la liberté, dont il fit la clé de voûte de sa doctrine politique, militant ainsi pour ceux qui en avaient été privés, sans distinction de race, de religion ou de statut social, et témoignant sa solidarité avec les mouvements de libération au Maghreb et en Afrique. Nous ne saurions oublier non plus la position courageuse et mémorable qu’il a prise en s’engageant aux côtés du monde libre face au nazisme et au fascisme.

Aussi réaffirmons-nous notre détermination à consolider les bases du partenariat privilégié franco-hispano-marocain, nous inspirant en cela de ce flair politique civilisé et avisé qui conduit à se défaire du complexe du colonisé. Cette attitude émancipatrice traduit, en effet, l’une des plus belles vertus dont firent preuve, avec pertinence et sagacité, le libérateur de la nation, notre grand-père, Sa Majesté le Roi Mohammed V, et son compagnon de lutte et bâtisseur de l’état marocain moderne, notre père Sa Majesté le Roi Hassan II, bénis soient-ils.

En évoquant ces épisodes rayonnants de l’histoire du Maroc, notre intention n’est pas de nous livrer à un exercice d’éloge ou de glorification.

Il s’agit plutôt pour nous de tirer les enseignements et les leçons des succès et des revers enregistrés, de nous imprégner des significations profondes de l’héritage politique national, et de prendre la juste mesure des efforts et des sacrifices considérables qui ont été consentis de génération en génération.

C’est également l’occasion d’apprécier à leur juste valeur les acquis avant-gardistes réalisés par notre pays grâce au concours de tous les Marocains, qui, chacun à partir de sa position, nous ont légué un Maroc libre et souverain.

Sachons, donc, puiser dans cet élan une puissante motivation pour aborder l’avenir avec autant de volontarisme, d’assurance et d’ardeur, et pour adhérer collectivement au processus de renforcement de la démocratie et du développement. Nous y parviendrons assurément, d’autant plus que nous sommes mus par un nationalisme sincère, érigeant l’amour de la patrie en acte de foi et se fondant sur l’attachement aux constantes sacrées, notamment ta symbiose sans faille avec ton trône. Si je suis l’incarnation et le dépositaire de ce trône qui représente l’une des monarchies les plus anciennes, je considère qu’il repose, telle une couronne, sur la tête de chaque Marocain, et que la garde en incombe à chacun comme elle nous incombe à nous.

Tu trouveras, cher Peuple, en ton premier serviteur, un Roi citoyen, attaché à tes causes et dévoué au service de notre chère patrie, fidèle en cela au pacte d’allégeance qui nous lie mutuellement.

La voie que nous emprunterons de manière irréversible est celle du renforcement de la citoyenneté pleine et entière au profit de tous les Marocains, que je considère comme étant tous égaux, où qu’ils se trouvent, et quel que puisse être leur statut social. Il n’est, donc, point de distinction entre eux, si ce n’est par la sincérité de leur patriotisme, leur sens du devoir et leur volonté de représenter honorablement leur pays. Nous sommes fiers d’y appartenir et d’œuvrer collectivement pour préserver son unité et rehausser sa stature et son rayonnement. Les marocains -et je suis fier d’être un des leurs, ainsi que leur premier serviteur-, sont égaux pour moi, en droits et en obligations inhérents à la citoyenneté, devant Dieu, la nation et l’histoire.

Wassalamou alaikoum wa rahmatoullahi wa barakatouh ".

16/11/2005

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