23ème anniversaire de la Marche Verte

17 décembre 2008 - 18h48 - 1998 - Ecrit par : L.A

"Louange à Dieu,

Que la paix et la bénédiction soient sur le Prophète, sa famille et ses compagnons,

Cher peuple,

Voici vingt-trois ans que nous célébrons le 6 novembre de chaque année, l’anniversaire de la Marche Verte. En fait, il ne s’agit pas d’une seule marche, puisque le Maroc a vécu depuis ce jour, deux marches : une au niveau international et l’autre au plan intérieur. Notre marche au niveau international a abouti, comme tu le sais, cher peuple, à l’accord de Madrid qui a été enregistré aux Nations Unies à New York.

Par la suite, le Maroc a répondu aux souhaits de pays frères et amis, qui lui avaient demandé d’organiser un référendum confirmatif pour clore définitivement ce dossier. C’est ainsi que nous nous sommes rendus à deux reprises aux réunions de l’O.U.A. à Nairobi, où nous avions annoncé notre acceptation d’un référendum au Sahara avec la participation de l’Onu et l’élaboration, en accord avec cette dernière, du processus de déroulement de cette consultation référendaire. Nous n’avions pas encore achevé ces discussions à Nairobi, et celles de l’après Nairobi que nous avions été poignardés au dos par certains frères africains, qui ont été contraints d’écouter, voire de se soumettre aux ordres qu’ils ont reçus du bloc communiste de l’époque, au moment ou la guerre froide battait son plein. Ils ont alors reconnu ceux qu’on leur avait dit de reconnaître. Le Maroc a été par conséquent, contraint de quitter l’Organisation de l’Unité Africaine tout en gardant intacte sa volonté tendant à l’élaboration d’un plan pour l’organisation d’un référendum où l’Onu sera partie incontournable.

Il était alors loisible pour le Maroc de dire : j’organiserai moi-même le référendum comme ce fut le cas dans plusieurs pays, et j’inviterai des observateurs étrangers qui viendraient de pays connus par leur neutralité et leur honnêteté. J’organiserai donc, moi le Maroc, ce référendum dont la sincérité et la transparence, seront attestées par tous ceux qui l’auront suivi. Mais, pour ne laisser aucune place à la contestation et à la polémique stériles, nous avons renoncé a cette approche et avons plutôt opté pour un référendum sous les auspices de l’Onu. Les historiens attesteront que les démarches du Maroc à chaque étape de sa marche, étaient frappées du sceau de la légalité et du droit international.

C’est dans cet esprit et anime de ce souci que nous n’avions donne l’ordre d’organiser la marche verte le 16 octobre 1975, qu’après que la cour internationale de justice se soit prononcée sur le dossier du Sahara, reconnaissant l’existence depuis toujours, de liens historiques d’allégeance entre le Maroc, son Sahara et ses habitants. Ce fut également la même démarche au sein de l’Organisation de l’Unité Africaine, aux sommets de Nairobi I et Nairobi II. Quant à la troisième étape, elle a porté sur l’élaboration point par point, aux cotés de l’Onu, du plan de règlement. Depuis lors, l’évolution de la situation a connu des hauts et des bas. A chaque fois que nous nous approchons du référendum, il est soit retardé soit ajourné. Il s’agit là, nous en sommes convaincus, de manoeuvres de nos adversaires dont le but est d’entamer notre sagesse et notre sérénité. Nous nous sommes armés de patience et nous continuerons à le faire, puisque celui qui détient un droit, connaît la quiétude et reste ferme dans la conviction inébranlable que ses droits seront préservés. Dans les tous prochains jours, nous allons recevoir son excellence Monsieur Kofi Annan, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Avec la franchise qui nous est connue, nous l’entretiendrons de ce dossier. Nous l’évoquerons avec lui, en toute clarté et en toute honnêteté. Je suis convaincu que cet homme qui a été choisi par la communauté internationale pour diriger l’Organisation des Nations Unies, a la sagesse, la clairvoyance et la patience qui doivent constituer les qualités de l’homme qui assume une telle fonction. Ce fils de l’Afrique, Monsieur Kofi Annan, a démontré à l’occasion de plusieurs crises, dont certaines étaient très graves, qu’il était armé de patience et d’esprit d’équité, qualités qui doivent être celles de tout homme exerçant une telle responsabilité.

L’autre marche que nous entreprenons cher peuple a été lancée depuis 1975. Elle n’était certes pas aisée, mais elle était inscrite dans notre coeur, en ce sens qu’il s’agissait de la marche vers la prospérité de nos fils au Sahara. depuis donc, l’année 1975 nous n’avons cessé d’édifier, de tracer des routes, de construite des ports et des aéroports, des hôpitaux, des dispensaires, des jardins d’enfants, des écoles, des internats nous y construirons, par la grâce de Dieu, une université- et d’améliorer chaque jour le niveau de vie de nos fils au Sahara, hommes et femmes. Ils sont, Dieu soit loué, des gens raisonnables qui savent fort bien comment conduire leurs affaires. Quiconque croirait qu’ils échangeraient ce qui est bon contre ce qui est vil, ne fait que perdre son temps. Nos fils au Sahara sont parfaitement conscients qu’ils vivent au sein d’une société sereine, paisible et organisée. Ils savent qu’ils vivent dans une société régie par des lois et jouissant de droits : ils vivent dans des municipalités, des communes rurales, des provinces et des régions ou règne la justice et où prévalent des droits individuels et collectifs. Ils jouissent du pluralisme, de la sécurité qui leur garantit la protection de leurs personnes, de leurs biens et de leur dignité. En plus de tous ces droits et garanties, nous sommes soucieux de préserver l’identité, les qualités et le génie propres à chaque tribu sur l’ensemble du territoire marocain. Ils savent également qu’ils vivent au sein d’un système de monarchie constitutionnelle qui fait qu’aucun citoyen ne peut se prévaloir de privilèges par rapport à un autre, et que le tribalisme et le sectarisme tribal sont bannis chez nous, de sorte que si quelqu’un se présente dans un commerce, une usine, une école ou se rend à son bureau, il ne peut faire valoir son identité, ses droits, et sa liberté que sur la base de la carte nationale qu’il détient et qui fait de lui l’égal des autres citoyens.

Nos fils au Sahara sont-ils prêts à sacrifier tous ces droits et ces garanties dont ils bénéficient ? Je ne le pense pas. Je pense au contraire, que ceux qui le croient, les sous-estiment et font montre de mépris à leur égard. Comme je l’avais dit : est-ce qu’ils échangeraient ce qui est bon contre ce qui est vil ? Non, je ne le crois pas. Leur avenir réside plutôt dans la continuité de leur présent et leur passé comme ils l’ont vécu et comme leurs aïeuls l’avaient vécu.

Je suis convaincu que nous continuerons à oeuvrer ensemble au cours des prochains mois en faveur de leur région, dans le cadre du prochain plan. Ce plan doit accorder une grande importance à nos provinces sahariennes qui, parties de rien, sont parvenues -par la volonté de Dieu- et grâce aux infrastructures mises en place, à égaler et même à dépasser plusieurs régions du Nord du Royaume. Il s’agit là, cher peuple, de certains aspects de la situation prévalant actuellement sur la scène internationale et, au niveau national, dans nos provinces sahariennes. Sur le plan international, nous demeurons attachés à la légalité et nous tenons à ne pas y renoncer. Nous sommes attaches à ce que chaque sahraoui bénéficie de son droit à être inscrit et à être habilité à voter. Car il faut distinguer entre le fait d’être inscrit et celui d’être habilité à voter. Ensemble, nous devons veiller à ce que le plus grand nombre possible de nos fils sahraouis, répondant aux critères retenus par le plan onusien, soient inscrits et habilités à voter.

Au niveau national, le Maroc poursuit sa marche avec ses fils au Sahara sans se soucier de ce qui se dit ça et là, sachant pertinemment que les sahraouis ne voudront en aucun cas revenir au Moyen-Age. Ils veulent plutôt poursuivre leur marche avec leurs frères du nord du royaume, dans la sérénité et la quiétude, sur la voie du développement, en envisageant leurs rapports avec le monde dans le cadre de la mondialisation. Comment pourront-ils faire face à cette mondialisation s’ils choisissent une autre voie ? Comment pourront-ils se frayer un chemin pour accéder à de nouveaux marchés et conclure des accords avec de nouveaux partenaires, qu’il s’agisse des pays du Nord ou du Sud, de l’Est ou de l’Ouest ? Ils ne pourront le faire, bien entendu, que dans le cadre d’un Maroc unifié ou règnent la quiétude, la justice sociale, l’égalité devant la loi et l’égalité des droits.

Cher peuple,

soyons tous, de Tanger à Lagouira, rassurés et faisons preuve de sérénité, cette sérénité que Dieu répand sur les coeurs de ceux qui sont attachés à leur droit, qui accomplissent leur devoir et demeurent soucieux de la pureté de leur âme et de leur conscience. Nous prions le Très Haut de nous accorder davantage de capacités d’endurance, davantage de pondération, de clairvoyance et de sérénité. De cette sérénité à défaut de laquelle rien ne peut être entrepris, Dieu a dit : ’’C’est lui qui a fait répandre sa quiétude dans les coeurs des croyants pour raffermir leur foi. A Dieu appartiennent les armées des cieux et de la terre. Dieu est omniscient. A lui appartient la sagesse’’.

06/11/1998

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