"Louange à Dieu.
Prière et paix sur le Prophète, sa famille et ses compagnons.
Excellence monsieur le Président.
Majestés, Altesses, Excellences.
Mesdames et messieurs.
Il m’est très agréable d’adresser l’expression de mes sincères salutations et de ma profonde estime à mon illustre frère, son Excellence le Président Abdelaziz Bouteflika, et à travers lui au Peuple algérien frère qu’unissent au Peuple Marocain des liens solides de fraternité tissés par l’histoire et le voisinage. Nos deux Peuples ont également en commun les mêmes défis et se partagent les mêmes aspirations pour forger un avenir prometteur. Je n’en suis que plus fier d’être aujourd’hui dans ma deuxième patrie, l’Algérie sœur.
Je me fais également un devoir de rendre hommage à mon très estimé frère, son Excellence le Président Zine El Abidine Benali, pour les efforts considérables qu’il a déployés avec toute la sagesse voulue pour que les résolutions du sommet de Tunis prennent corps et produisent leur plein effet.
Je suis, par ailleurs, persuadé que, grâce à sa clairvoyance, son Excellence le Président Abdelaziz Bouteflika saura, au cours de son mandat à la présidence de ce sommet, impulser et moderniser l’action Arabe commune, aidé en cela par le soutien de nos frères les chefs d’état Arabes. Nous mesurons tous, en effet, l’ampleur des responsabilités qui s’imposent dans un contexte Arabe et international porteur de tous les périls.
En effet, outre le lot de différends exacerbés, certains pays Arabes vivent sous occupation, alors que d’autres sont menacés jusque dans leur existence en tant qu’entité, ou guettés par le spectre de la guerre civile. A quelques exceptions près, les niveaux de développement tant au plan national qu’Arabe accusent de larges disparités et offrent un panorama fortement contrasté. Pour pallier avec efficacité cet état de choses, les dirigeants et les forces vives de nos états ne cessent d’œuvrer à la concrétisation des aspirations légitimes de leurs Peuples, à un moment où le monde Arabe se trouve au cœur des enjeux politiques internationaux. Notre nation et le monde entier attendent de voir les initiatives que nous allons prendre pour relever ces défis.
En tant que dirigeants responsables investis de véritables pouvoirs décisionnels, et non de simples prérogatives avec tout loisir de critiquer, de faire des conjectures ou de formuler des argumentaires justificatifs, nous entendons, à travers le rappel de ce diagnostic connu de tous, parvenir à dégager une réponse collective et réaliste permettant de sortir notre nation de l’ornière de la faiblesse et de l’impuissance et de lui restituer sa force et son assurance.
Aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire d’affronter la situation avec la ferme détermination de conduire des réformes tous azimuts au sein du monde Arabe, pour la réhabilitation de ses composantes endogènes, la résorption de ses conflits internes et la récupération de ses parties spoliées. Il importe aussi de procéder à un réaménagement judicieux de notre maison commune qu’est la ligue Arabe, par une coopération renforcée et une solidarité dans l’effort de développement.
La réforme endogène, une affaire interne par principe, doit se décliner en fonction des particularités de chaque pays. De ce fait, je réaffirme la position immuable du Maroc, à savoir que, s’il s’interdit de s’ériger en donneur de leçons à ce propos, il refuse aussi d’en recevoir de quiconque. Qu’il soit des nôtres ou d’ailleurs, nul n’a le droit de nous dicter notre conduite en la matière.
Les différends interarabes doivent figurer en tête des obstacles qu’il faudra aplanir en premier pour réaliser les réformes escomptées, d’autant plus que leur règlement reste possible, pour peu qu’on fasse preuve de bonne volonté, de confiance mutuelle et d’esprit de fraternité.
Le redressement de la situation du monde Arabe ne saurait être complet sans la libération des territoires encore sous occupation étrangère. A cet égard, je réaffirme, en ma qualité de Président du comité d’Al-Qods Al-Charif, notre soutien actif à la lutte pacifique du Peuple palestinien frère, sous la conduite de notre cher frère le Président Mahmoud Abbas, pour l’établissement d’un état palestinien indépendant, viable et vivant côte à côte, dans la paix et en bonne intelligence avec Israël. Nous réitérons à notre frère Abou Mazen notre soutien à son action réformatrice et à son approche privilégiant la négociation, dans le cadre du respect de la feuille de route, de l’initiative de paix Arabe et de la légalité internationale. L’objectif final est d’établir une paix juste et globale, garantissant le recouvrement de l’ensemble des territoires Arabes spoliés. D’autre part, nous renouvelons notre soutien aux efforts internationaux visant à rétablir le Peuple irakien frère dans sa souveraineté pleine et entière et à préserver son unité nationale et son intégrité territoriale, dans le cadre d’un état démocratique où règnent sécurité et stabilité.
Excellence monsieur le Président.
Mes frères les chefs d’état Arabes.
La réforme de la maison Arabe, dans son volet politique, s’est étalée sur les soixante années d’existence de la ligue Arabe. Si cette lenteur s’explique objectivement par la conjoncture historique de l’époque, et même par les circonstances que traverse actuellement notre nation, les exigences qui fondent les nouveaux ensembles fédérateurs, autant que les attentes de nos Peuples frères, font de la réorganisation de la maison Arabe une nécessité impérieuse pour sa consolidation et son raffermissement.
A cet effet, une série de réformes ont été proposées et adoptées. De même qu’a été mise en place une multitude d’organes et d’institutions qui ont rendu pléthorique le système de la ligue Arabe. Aussi, et tout en ayant à l’esprit l’importance de l’action politique, la réforme de la maison Arabe passe-t-elle par sa réorganisation, en redéfinissant la mission de la ligue Arabe, de sorte à assurer à tous ses membres les conditions du développement global et de l’intégration économique, celle-ci étant le socle sur lequel reposent les unions et les rassemblements modernes.
Cet objectif n’est pas impossible à réaliser puisque nous disposons de ressources matérielles et humaines complémentaires et suffisantes à cet effet. Par ailleurs, il n’est pas nécessaire d’exiger d’attendre que la totalité des vingt deux pays remplissent les conditions de l’intégration souhaitée pour que celle-ci puisse voir le jour. Aussi est-il indispensable de veiller à l’adoption de la coopération renforcée dont le principe repose sur l’encouragement de toutes les initiatives économiques et des rassemblements régionaux, voire les unions sectorielles engageant deux pays ou plus. Ainsi se formeront les maillons d’une chaîne cohérente, en prélude à la concrétisation graduelle de l’intégration souhaitée.
A cet égard, nous réaffirmons notre attachement à l’union du Maghreb Arabe en tant que choix stratégique incontournable.
La solidarité en matière de développement nécessite, quant à elle, la mobilisation de toutes les énergies dans le combat majeur que le citoyen Arabe mène contre l’ignorance, la pauvreté, le chômage et l’exclusion. Seule une solidarité aussi concrète pourra le conforter au quotidien dans le sentiment que l’appartenance Arabe est synonyme de partage des conditions d’une vie digne, et ne constitue pas une simple expression de liens historiques séculaires, ni d’un slogan creux.
Pour une mise en œuvre - dans le cadre de programmes de développement - des principes de coopération renforcée et de solidarité agissante au sein de notre maison commune, il est nécessaire d’adopter les mécanismes dont l’efficacité a été éprouvée dans la construction d’unions fortes et puissantes.
Cela suppose le concours des états membres les plus avancés pour assurer la mise à niveau et le développement des membres les moins avancés, jusqu’à l’instauration des rapports de cohésion et d’équilibre parmi les composantes de cette entité.
Telle est la voie que nous empruntons pour ouvrir de nouveaux horizons et parvenir à restaurer et réorganiser notre maison commune et en faire un ensemble solidement bâti, tel cet édifice cohérent aux structures étroitement soudées les unes aux autres, évoqué dans le hadith de notre Prophète (paix et salut sur lui).
Wassalamou alaikoum wa rahmatoullahi wa barakatouh ".
22/03/2005
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