Dans une interview, Jaouad Alloul, artiste pluridisciplinaire et entrepreneur créatif autodidacte d’origine marocaine, s’est livré comme jamais sur son nouvel album, sa crise conjugale et son rêve.
Ils sont sept, ils sont jeunes et ont la fusion dans la peau. Ce sont les membres de Zazz Band, le nouveau groupe qui rayonne sur la nouvelle scène musicale marocaine.
Leur musique : un mélange brillant du gnaoui, du jazz, du funk et des rythmes Reggae… Leurs chansons : des paroles engagées, chantées en darija et en français. Leur aventure musicale a commencé en 2006 quand deux guitaristes d’influences et de formations différentes se sont rencontrés. Aujourd’hui, le groupe compte sept membres.
Essentiellement amis avant d’être collaborateurs, les membres du groupe ont mis en avant leur lien fraternel pour consolider leur formation. Zazz Band commence alors par jouer sur des compositions qui lui sont propres. Les textes, quant à eux, sont signés par Imad et Idriss, les deux membres principaux de la formation.
Ils parlent du quotidien vécu, dénoncent les problèmes des jeunes marocains, décrivent leurs souffrances et proposent des solutions. Ce sont des chansons inspirées de la vie du Marocain quels que soient sa situation, son vécu et son histoire. Le tout, chanté avec un darija expressif et un français parlé et compris par la plupart des marocains.
Une fois le style défini et le parcours tracé, Zazz Band tente d’enregistrer un premier album. Mais en vain, manque de moyens, indisponibilité de studios d’enregistrement…sont autant de problèmes que les jeunes groupes ont rencontrés. Mais cela n’empêche pas nos jeunes musiciens d’aller de l’avant et de doubler d’efforts. Et c’était chose faite. Les répétitions musicales se sont enchaînées dans le temps. Ensuite, l’idée est venue de faire un pas de proximité avec le public marocain.
Zazz Band se présente une première fois sur la scène du complexe Sidi Belyout à Casablanca le 3 septembre 2006. Le « gros bébé casaoui » en fusion est né. Leur travail dur allié à leur persévérance et leur musique inédite ne passent pas inaperçus lors de leur première participation à la 9ème édition du festival L’Boulevard en 2007. Zazz Band remporte le premier prix de la catégorie Fusion. Aujourd’hui, le groupe cumule un historique musical riche. Il devient indispensable dans la programmation de nombreux festivals nationaux. Il réussit à attirer les foules où qu’il se produise. Zazz est un groupe qui démontre une extraordinaire originalité, ouvrant l’espace d’une scène nationale et internationale marquée par la floraison et l’épanouissement du style de la fusion.
Une mélodie rock qui se mixe à des percussions gnaouies, une musique funky qui se joue sur un fond chaâbi ou oriental, des sonorités jazzy qui se mélangent avec du raï et le répertoire des rways qui embrasse le style celtique européen ou le zook africain….c’est bien d’une fusion marocaine qu’il s’agit. Ce style inspiré largement de la World Music est très « in » au Maroc et les jeunes groupes l’adoptent de jour en jour. En effet, la scène de la fusion connaît une véritable effervescence.
Hoba Hoba Spirit, Darga, Mazagan, Ganga Vibes, Haoussa, Amarg Fusion, Gnaoua Click, Zazz Band…les groupes se multiplient et l’objectif reste unique, garder l’authenticité de la musique marocaine tout en lui donnant une dimension internationale. Chacun d’eux trouve alors sa touche pour donner à la fusion une nouvelle tendance. Espace de toutes les libertés, la fusion reste un genre qui a encore de beaux jours devant lui. « Cependant, il faut qu’il y ait plus de créativité et que les groupes soient accompagnés d’une politique d’Etat pour les aider à continuer sur leur lancée, surtout que la fusion est un style musical qui demande beaucoup de moyens et de techniques », nous confie Mohamed Merhari, fondateur du festival L’Boulevard. En attendant, les « fusionneurs » marocains doublent les efforts pour survivre sur une scène artistique pleine d’obstacles.
Source : Le Matin - S. D.
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