Le rappeur marocain Morad a été récemment aperçu dans les rues du Maroc à bord d’une Lamborghini Urus, une SUV de plusieurs dizaines de milliers d’euros.
L’esprit de jeunesse, le besoin de rébellion, le sentiment d’appartenance et la création d’une identité ne sont que des prétextes pour se faire de l’argent.
Résultat : des pseudo-contestataires, prêts à rebondir sur une formule dorée. Le rap chez nous n’est contestataire qu’en paroles. Mais pas en affaires. Dopés par une avalanche de sponsors, les rappeurs du cru se sont convertis à « l’ultralibéralisme ». Désormais, ils affichent sans complexe leur ambition : profiter au maximum du système. Revanche sociale d’« ex-pauvres » ou arrogance de « nouveaux riches », la course aux royalties excite les jalousies dans l’entourage des artistes. Dire que les rappeurs de la « Nayda » sont complètement décomplexés vis-à-vis de l’argent est un doux euphémisme.
De quoi estomaquer les chefs de produits, les manitous du marketing et les organisateurs d’événementiels et festivals qui se croyaient seuls habilités à profiter de la manne financière ainsi générée.
Fnaïre, supposé leader du rap traditionnel, inexistant dans le jargon hip-hop universel, l’atteste. Devant se produire sur la scène Qamra, dimanche dernier, dans le cadre du Festival Mawazine, les Marrakchis ont refusé de le faire.
Pourquoi ? Pour du fric. Fnaïre, quelques jours avant le concert, exige la coquette somme de 80.000 DH au lieu de 45.000 DH, comme prévu. Ce spectacle, devrait durer environ une heure. C’est-à-dire que la participation de Fnaïre aurait coûté 1400 DH la minute ! N’est-ce pas trop ?
Source : Libération - Ayoub Akil
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