Plan de relance des entreprises : quid des mesures sociales ?

10 juillet 2020 - 21h00 - Economie - Ecrit par : P. A

Le projet de loi de finances rectificative, dont les orientations générales ont été présentées cette semaine en conseil des ministres par le ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, fait la part belle aux entreprises privées et publiques durement touchées par la crise.

Les nouvelles mesures d’accompagnement aux secteurs les plus touchés par la crise, seront dévoilées dès l’adoption, dans les prochains jours, du projet de loi de finance rectificative. Ceci, en vue de "préserver au moins 80 % des salariés déclarés à la CNSS".

De façon implicite, le gouvernement autorise ainsi les entreprises à se séparer de 20 % de leurs salariés, soit le quart ou le tiers de leurs effectifs.

Mais dans le cadre des mesures, le gouvernement concède un cinquième au lieu du quart ou du tiers. C’est l’option choisie par Royal Air Maroc dont le plan social prévoit le départ de 858 employés sur les 5 000 salariés de la compagnie, soit près de 18 % des effectifs.

"Quand l’activité baisse, il est normal de se séparer d’une partie de l’effectif pour assurer la survie de l’entreprise. C’est la loi du marché", affirment certains chefs d’entreprise qui approuvent la mesure de licenciements massifs.

Les secteurs qui connaitront cette vague de licenciements sont : l’hôtellerie, l’immobilier, les industries, les métiers de commerce et des services. Ces centaines de milliers de personnes qui se retrouveront sans emploi du jour au lendemain, iront grossir le nombre de chômeurs déjà en forte hausse. Un drame social !

C’est pourquoi certains économistes suggèrent que l’État, plutôt que d’encourager les licenciements massifs, mette en place, des mesures sociales pour réduire le choc que subiront ces nombreuses familles dans les prochains mois. Comme par exemple, la mesure des 2 000 DH accordés aux fonctionnaires en chômage partiel en raison du confinement, et financés par le Comité de veille économique (CVE) pourrait être prolongée.

La question sera sans doute au cœur des échanges lors du vote de la loi de finance rectificative et du dialogue social entre gouvernement et syndicats bloqué depuis quelques jours.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Royal Air Maroc (RAM) - Loi de finances (PLF 2024 Maroc)

Aller plus loin

Les entreprises marocaines craignent avant tout le Covid-19

La pandémie de Covid-19 reste le premier facteur de risques pour les entreprises en 2021, au Maroc ou ailleurs dans le monde. C’est ce que démontre le classement du Baromètre...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les taxes sur les cigarettes électroniques passent à 40%

Les droits d’importation des cigarettes électroniques devraient passer de 2,5 à 40 % dès l’année prochaine. La mesure est très mal accueillie par les commerçants.

Maroc : une aide directe pour les plus pauvres

Le gouvernement envisage d’accorder en 2023 une aide financière mensuelle directe à l’ensemble des familles démunies. Plus précisément, sept millions d’enfants et 3 millions de familles seront concernés.

Netflix, Spotify... Le Maroc serre la vis

Selon la loi de finances 2024, les fournisseurs de services non-résidents au Maroc ont désormais l’obligation de s’enregistrer sur la plateforme dédiée et d’obtenir un identifiant fiscal.

Maroc : les écoles privées veulent augmenter les frais de scolarité

Les écoles privées au Maroc menacent d’augmenter les frais de scolarité d’environ 5 %, ce qui leur permettra de récupérer le montant de l’Impôt sur le revenu (IR) pour les enseignants vacataires, qui est passé de 17 à 30 % depuis le 1ᵉʳ janvier de...

La majorité des avocats marocains ne payent pas d’impôts

Face à la polémique liée à l’imposition des avocats, annoncée dans le PLF 2023, le gouvernement a dévoilé des chiffres inquiétants sur l’évasion fiscale constatée au sein de cette profession libérale.

Royal Air Maroc : 200 avions prévus d’ici 2037

Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch et le Président-directeur général de la Royal Air Maroc (RAM), Hamid Addou, ont procédé mardi à Rabat, à la signature du contrat-programme 2023-2037. Objectif, améliorer l’attractivité de la destination Maroc et...

Le Maroc se prépare à un boum aéroportuaire d’ici 2040

Habiba Laklalech, directrice générale de l’Office national des aéroports (ONDA) dévoile les ambitions du Maroc pour booster sa capacité d’accueil aéroportuaire d’ici 2030 voire 2040.

Le Maroc va injecter 150 milliards de dirhams dans le Fonds Mohammed VI pour l’investissement

Lancé en 2020 sur instruction royale, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement sera renforcé pour le financement de certains grands projets, selon le ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des Politiques...

Le PLF 2023 adopté par le conseil de gouvernement

Au lendemain du conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI, le conseil de gouvernement s’est réuni à Rabat et a procédé à l’adoption du projet de loi de finances (PLF) au titre de l’année 2023 et les textes l’accompagnant.

Maroc : une contribution sociale de solidarité pour soutenir les plus pauvres

Le gouvernement envisage de réinstaurer en 2023, l’impôt de solidarité sur les bénéfices, pour assurer un meilleur financement du chantier de généralisation de la protection sociale.