Un MRE condamné à 20 ans de prison à Tétouan

21 novembre 2021 - 15h00 - Belgique - Ecrit par : P. A

Le beau-père de Théa, la petite fille de deux ans décédée en 2005 en Belgique, accusé du meurtre de celle-ci, a été condamné à 20 ans de prison au Maroc. Mounir Kiouh, d’origine marocaine, avait été déjà jugé en Belgique, mais avait fui au Maroc avant son procès en appel.

La petite Théa est morte le jour de son deuxième anniversaire, après avoir subi les coups de Mounir Kiouh, son beau-père. L’homme a été condamné en 2011 en première instance à 15 ans de prison. Il a fait appel de la décision, mais avant la tenue du procès, il a fui au Maroc, fait savoir RTL.

Longtemps recherché, il a été finalement localisé à Tétouan en 2018 par la famille de Théa. Les proches de la fillette se rendent dans la ville marocaine et déposent plainte contre lui. Le suspect a été appréhendé trois jours plus tard et présenté devant le juge marocain qui s’est déclaré compétent. « Selon l’article 707 du code pénal marocain, tout ressortissant marocain qui commet un crime à l’étranger mais qui n’est pas jugé définitivement, peut être jugé dans son pays pour le même fait. C’est cet article qui nous a sauvés », déclare Karine Gramtine, tante de Théa.

À lire : Le fils « de bonne famille » qui a tué une fillette dans un accident à Rabat arrêté

En détention depuis deux ans au Maroc, Mounir Kiouh vient d’être condamné à 20 ans de prison par la justice marocaine pour coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner. ll avait été jugé pour les mêmes chefs d’accusation en Belgique. « Il a nié purement et simplement les faits qui lui ont été reprochés. Devant cette attitude négative, nous on avait bien étudié le dossier et on l’a coincé avec neuf preuves irréfutables », précise Semlali Brahim, bâtonnier au barreau de Tanger.

À lire : Belgique : il y a 25 ans, le corps de Loubna Benaïssa était retrouvé

La famille de la petite Théa se réjouit que justice soit enfin rendue. « Je suis heureuse parce qu’on a fait un travail de titan pour arriver jusque-là. C’est un travail de longue haleine. C’est une souffrance pour notre famille aussi. Parce qu’à chaque fois nos allers-retours, pour notre famille c’était assez lourd aussi », assure Karine. « Le soulagement, il vient, mais tout doucement, tout doucement. Je remercie encore dix mille fois la justice marocaine », ajoute pour sa part, Claude, le grand-père de Théa.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Belgique - Droits et Justice - Enfant - Violences et agressions

Aller plus loin

Tata : Le corps d’une fillette disparue, retrouvée un mois plus tard dans une grotte

Alors que ses proches espéraient la retrouver saine et sauve, la petite Ibitissam âgée de 13 ans, disparue depuis le 22 février à Foum Zguid, dans la province de Tata, a été...

Casablanca : un « malade mental » arrêté pour le meurtre d’une fillette

Un homme présentant visiblement des signes de troubles mentaux a été arrêté par la police à Casablanca. Âgé d’une quarantaine d’années, il est soupçonné d’avoir tué à l’aide...

Maroc : le procès du MRE poursuivi pour l’assassinat d’un bébé reporté

La chambre criminelle de Tétouan a décidé de reporter au 3 mars prochain le procès en appel de Mounir Kiouh, un Marocain résidant à l’étranger (MRE) poursuivi pour l’assassinat...

Belgique : il y a 25 ans, le corps de Loubna Benaïssa était retrouvé

Loubna Benaïssa, petite fille marocaine de 9  ans disparue le 5 août 1992 à Ixelles en Belgique, a été retrouvée morte quatre ans plus tard. Elle a été enterrée à Tanger.

Ces articles devraient vous intéresser :

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Maroc : l’État «  adopte  » les enfants devenus orphelins après le séisme

Le Maroc va procéder au recensement de tous les enfants devenus orphelins après le séisme du 8 septembre et leur accorder le statut de « pupille de la nation ».

Accusé de viol, Achraf Hakimi se sent « trompé et piégé », selon ses proches

Achraf Hakimi a été mis en examen vendredi pour viol. Le défenseur marocain du Paris Saint-Germain (PSG), qui nie les faits, est soutenu par sa famille et son club. Selon ses proches, il dit se sentir « trompé ».

Plaintes de MRE : 96 % de satisfaction selon le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire

En 2022, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a traité près de 96 % des doléances présentées par les Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon un rapport de l’institution. Sur un total de 527 plaintes déposées, 505 ont été traitées par...

Maroc : révocation en vue des députés poursuivis par la justice

Les députés poursuivis par la justice pour détournement ou dilapidation de fonds au Maroc pourraient être déchus de leurs mandats. La Chambre des représentants s’apprête à voter des amendements dans ce sens.

Trafic de billets de match : le député Mohamed El Hidaoui interrogé par la police

Soupçonné d’être impliqué dans une affaire de vente illégale de billets au Mondial 2022, le député RNI, Mohamed El Hidaoui, a été entendu, vendredi, par la justice.

Deux fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone en prison

Accusés de détournement de fonds, deux anciens fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone ont été placés en détention, mercredi, par le procureur général du Roi près du tribunal des crimes financiers de Rabat.

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.