Ceuta : des mineurs retournent dans la rue pour échapper au rapatriement

17 août 2021 - 20h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

L’opération de rapatriement des mineurs marocains lancé vendredi dernier par le ministère espagnol de l’Intérieur, a provoqué un effet inattendu. Les mineurs, de peur de retourner au Maroc, s’évadent des centres d’accueil pour se retrouver à errer dans les rues de Ceuta.

Les mineurs marocains préfèrent devenir des sans-abris à Ceuta que de retourner au Maroc. Redoutant leur rapatriement, ils fuguent des centres d’hébergement comme celui de Santa Amelia pour retourner dans la rue. Depuis le début de l’opération, 55 mineurs de moins de 16 ans de ce centre qui en abritait 234, ont été déjà rapatriés. Mais seulement 43 y séjournent encore, le reste s’étant évadé et errant à nouveau dans les rues, fait savoir Ceuta al dia.

À lire : Ceuta : des mineurs s’évadent pour éviter un retour au Maroc

Abdallah, 15 ans environ, fait partie de ceux qui ont réussi à s’échapper samedi du centre sportif de Santa Amelia. Désormais, il dort dans la rue et fait la manche, aux côtés de Zacharias et Hamza, deux autres mineurs âgés de 16 ans. Tous les trois sont originaires de Fnideq, précise la même source. Un autre mineur, Yahya, âgé aussi de 16 ans et originaire de Tétouan où il vivait avec sa famille avant d’arriver à Ceuta en mai, traîne aussi dans la rue depuis samedi lorsqu’il s’est évadé du centre où « les chambres sont très sales, il n’y a pas de vêtements, il n’y a pas de couvertures, il n’y a rien et ils nous font sortir dans la rue seulement une fois par semaine ».

À lire : Mineurs marocains : l’ONU dénonce une violation du droit international

Comme ces mineurs, beaucoup d’autres dorment maintenant dans la rue, généralement non loin du port de Ceuta. Une dizaine d’entre eux, tous originaires de Tétouan, se cachent depuis samedi dans la zone portuaire proche des frontières du brise-lames, fuyant la police. Certains parmi eux ont le torse nu parce qu’ils affirment s’être enfuis seulement avec ce qu’ils portaient. Oussama, 7 ans, le plus jeune du lot, porte une chemise, mais pas de chaussures. « Nous avons besoin de vêtements et de nourriture », déclare Omar, 17 ans, le plus âgé. Malgré les épreuves, ils ne comptent pas retourner dans les centres, encore moins au Maroc.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Ceuta (Sebta) - Enfant - Rapatriement

Aller plus loin

La justice espagnole suspend l’expulsion de certains mineurs vers le Maroc

Un tribunal espagnol a suspendu lundi, le rapatriement vers le Maroc d’un groupe de mineurs arrivés dans l’enclave espagnole de Ceuta, lors de la vague migratoire enregistrée en...

Ceuta : les mineurs marocains s’évadent des centres par peur d’être expulsés au Maroc

Depuis le lancement vendredi de l’opération de rapatriement des mineurs, les rues de Ceuta s’emplissent de plus en plus de ces garçons qui s’évadent des centres d’hébergement,...

Mineurs : l’Espagne refile la patate chaude au Maroc

Le deuxième vice-président de Ceuta, Carlos Rontomé, donnant des détails sur l’opération de rapatriement au Maroc des mineurs arrivés en mai dans la ville autonome, a déclaré...

Les parents de Monim, rapatrié, regrettent son retour au Maroc

Monim Almaymoni fait partie de la première vague de mineurs du centre sportif de Santa Amelia rapatriés au Maroc. Ses parents, qui l’ont poussé à partir, regrettent son retour....

Ces articles devraient vous intéresser :

Enfants de Dounia Batma : Mohamed Al Turk dénonce une exploitation sur les réseaux sociaux

Mohamed Al Turk, l’ex-mari de Dounia Batma actuellement en détention, reproche à la sœur de l’actrice marocaine, Ibtissam, de chercher à gagner la sympathie des Marocains en publiant des photos de leurs filles, Ghazal et Laila Rose, sur les réseaux...

Des Marocains à la rue : la détresse d’une famille en Espagne

Un couple marocain et ses trois filles mineures âgées de 12, 8 et 5 ans sont arrivés clandestinement à Pampelune en provenance du Maroc il y a un mois, cachés dans une remorque chargée de légumes. Sans ressources ni aide, ils sont à la rue depuis...

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Éric Ciotti met en avant les liens « très puissants » entre le Maroc et la France

Le président du parti Les Républicains, Éric Ciotti, a plaidé pour la réparation des erreurs passées et critiqué le manque de considération envers le Maroc. Dans une déclaration à la presse, M. Ciotti a souligné l’importance des liens « très puissants...

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

La justice espagnole sépare une famille marocaine : Nasser Bourita réagit

Suite à la décision de la justice espagnole de retirer la garde des enfants à une famille marocaine établie dans le nord du pays, le ministère des Affaires étrangères a tenu à commenter cette décision et fournir quelques détails.

Maroc : les femmes divorcées réclament des droits

Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.

Hiba Abouk, séparée d’Achraf Hakimi, trouve du réconfort auprès de ses enfants

Affectée par sa séparation avec Achraf Hakimi et la polémique liée à leur divorce, Hiba Abouk continue de garder le moral haut et le sourire grâce à ses enfants Amin (3 ans) et Naïm (1 an).

Le mariage des enfants légalisé au Maroc ? une photo sème le doute

La publication d’une image montrant des fillettes prétendues marocaines en robe de mariage tenues par la main par des hommes âgés est devenue virale sur les réseaux sociaux. Certains affirment que cela s’est produit au Maroc. Qu’en est-il vraiment ?