Maroc : les producteurs et vendeurs dénoncent la baisse du prix de la pastèque

22 juin 2021 - 10h20 - Economie - Ecrit par : P. A

Les producteurs et les vendeurs de pastèque au Maroc ont du mal à écouler leurs marchandises. Les récentes publications sur les réseaux sociaux faisant état d’anomalies diverses (graines génétiquement modifiées, fruit anormalement rouge, moins sucré, granuleux, présence de contaminants, conservateurs…) seraient à la base de ce désamour subi pour ce fruit pourtant très apprécié en période estivale.

La polémique sur la qualité de la pastèque produite au Maroc a entraîné une méfiance des consommateurs et une baisse de la demande, malgré les assurances de l’ONSSA. Dans un communiqué, l’Office a soutenu que « la pastèque marocaine est conforme aux normes de sécurité sanitaire des aliments et ne contient pas de contaminants ». Il n’y a pas de « contaminants dans ce fruit, à savoir les résidus des pesticides, des métaux lourds (plomb et cadmium) et des bactéries (salmonelles et coliformes) », rassure l’ONSSA après analyse de plusieurs échantillons.

À lire : Pas d’engrais à « base d’excréments humains », affirme l’ONSSA

De ce fait, le prix d’un kilogramme de pastèque a sensiblement chuté, pour s’établir entre 40 et 50 centimes de dirhams au marché hebdomadaire (souk) d’Oulad Al-Nama (région de Beni Mellal-Khénifra), alors qu’elles coûtent entre 1 et 1,10 €/kg sur le marché de Rungis ou allemand et européen.

À lire : Maroc : les semences de pastèque ne sont pas génétiquement modifiées

Selon Abdellatif El Smouzy, un cultivateur de pastèques dans la périphérie de la province de Béni Mellal, cette baisse des prix n’est pas due aux dénigrements dont fait l’objet la pastèque sur les réseaux sociaux. « Le produit respecte pleinement les normes de sécurité sanitaire », affirme l’agriculteur pour qui la baisse des prix vient plutôt du fait que la quantité sur le marché marocain est supérieure à la demande. « La disponibilité de la production en abondance dans cette circonstance particulière est due à l’arrivée continue de la pastèque de Zagora sur les marchés locaux en plus du produit local », confie-t-il à Hespress.

Youssef El Omari, l’un des professionnels de la vente de la pastèque sur les marchés locaux de Fkih Ben Saleh, précise pour sa part que cette baisse est inédite. À l’en croire, le commerce de la pastèque n’est plus rentable et ne permet pas aujourd’hui de couvrir les charges liées à sa culture et à son transport. Ce qui suscite la colère de certains agriculteurs qui invitent les autorités à prendre leurs responsabilités afin de permettre aux professionnels de la région d’améliorer leurs revenus, après plusieurs mois de cessation d’activités du fait de la crise sanitaire.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Agriculture - Consommation

Aller plus loin

Les Marocains boudent la pastèque

Les prix de la pastèque marocaine sont en forte baisse sur le marché local et international alors que la campagne de récolte bat son plein. En cause, plusieurs facteurs dont le...

Maroc : les semences de pastèque ne sont pas génétiquement modifiées

Les semences végétales utilisées au Maroc dans la culture des pastèques ne sont pas génétiquement modifiées. C’est l’assurance donnée par les autorités de la Sécurité Sanitaire...

Europe : la pastèque marocaine supplante celle d’Almeria

En 2020, la pastèque marocaine a supplanté le produit d’Almeria sur les marchés français et néerlandais. C’est ce qu’indiquent les données élaborées par Hortoinfo à partir des...

Les producteurs espagnols de melon et de pastèque dénoncent la concurrence marocaine

Les associations de producteurs de fruits et légumes d’Almería, Coexphal et Aproa, vont manifester ce vendredi pour protester contre la chute des prix du melon et de la pastèque...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : des stations de dessalement pour sauver l’agriculture

Le ministère marocain de l’Agriculture a adopté le dessalement de l’eau de mer à des fins d’irrigation. Dans cette dynamique, le département de Mohamed Saddiki a prévu la construction de nouvelles stations de dessalement dans certaines zones agricoles.

Tomate au Maroc : production en chute, prix en hausse

Les producteurs de tomates rondes au Maroc alertent sur une baisse significative de la production et une inflation des prix. Voici leur explication.

Maroc : l’huile d’olive devient un luxe

Au Maroc, le prix de l’huile d’olive augmente fortement. En cause, la sécheresse et les vagues de grande chaleur qui ont touché la production de ce petit fruit indispensable aux saveurs des mets des Marocains.

Les prix de la viande au Maroc résisteront-ils à la sécheresse ?

Les prix de la viande connaîtra-t-il une augmentation au Maroc à cause de la sécheresse qui touche le Maroc depuis quelques années ? Voici la réponse d’un expert du secteur.

Maroc : les agriculteurs rattrapés par l’impôt

Au Maroc, les petits agriculteurs exploitants agricoles exonérés d’impôts réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions de dirhams, doivent désormais remplir une déclaration de revenus, a récemment rappelé la Direction générale des impôts (DGI).

Maroc : quand le thermomètre monte, la consommation électrique s’envole

La consommation électrique au Maroc a atteint un niveau record, s’établissant à 7 310 mégawatts, selon le ministère de la Transition énergétique et du développement durable.

Maroc : l’inflation atteint des records (+7,8%)

Après 6,3 % au deuxième trimestre, l’inflation s’est accélérée au Maroc, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP) qui table sur 7,8 % au troisième trimestre 2022.

Interdiction d’abattage des vaches laitières : le gouvernement s’explique

Face à une polémique qui enfle, le gouvernement a apporté des clarifications concernant la décision d’interdiction d’abattre les vaches laitières.

Trop chère, les Marocains diminuent leur consommation d’huile d’olive

Le marché de l’huile d’olive subit de plein fouet les conséquences de la sécheresse qui sévit au Maroc et la hausse des prix à l’international. La baisse de la production d’olive liée au faible rendement a entrainé une flambée du prix et, par...

La « chebakia », la pâtisserie marocaine incontournable lors du ramadan

Lors du ramadan au Maroc, la « chebbakaa », des petits gâteaux traditionnels au miel, est proposée tous les jours sur les tables pour les dîners de rupture de jeûne.