Maroc : Les Italiens changent d’approche

2 avril 2007 - 00h46 - Monde - Ecrit par : L.A

L’Italie poursuit sa politique agressive pour se positionner sur le marché marocain. Non plus comme simple exportateur, mais surtout en tant que partenaire. C’est en tout cas ce qui a été affirmé par les différents représentants de la délégation d’hommes d’affaires en visite au Maroc du 27 au 29 mars.

Composée d’une trentaine d’entreprises du secteur électrique, électrotechnique et éclairage, la mission est conduite par Guidalberto Guidi, président de la Fédération des entreprises du secteur (Anie) et vice-président de la Cofindustria (Confédération générale des industries italiennes). « C’est une mission importante du fait même du profil des entreprises présentes ainsi que du secteur lui-même qui représente à lui seul 12% de l’ensemble des échanges entre l’Italie et le Maroc », souligne Umberto Lucchesi Palli, ambassadeur d’Italie lors d’une table ronde mercredi 28 mars à Rabat. Cette fois-ci, précise pour sa part le président de l’Anie, les opérateurs économiques italiens viennent au Maroc avec la ferme conviction de faire des affaires. D’ailleurs, les trois jours de la mission sont ponctuées de rencontres B2B. Rappelons que cette visite intervient quatre mois après la mission conduite par Emma Bonino, ministre du Commerce extérieur (www.leconomiste.com).

« L’Italie souhaite développer ses relations économiques avec le Maroc. L’idéal pour nous est d’en devenir un partenaire privilégié », affirme l’ambassadeur italien. Mais il faut dire que malgré sa position de troisième partenaire commercial du Maroc, l’Italie est encore à la traîne en termes d’investissements. En comparaison avec d’autres pays méditerranéens, ceux-ci sont en effet jugés encore faibles.

L’Italie n’est que le huitième investisseur au Maroc, souligne-t-on auprès de l’Institut italien pour le commerce extérieur (ICE). Les montants investis n’ont pas dépassé 286 millions de DH au cours des neuf premiers mois de 2006. Bien loin derrière la France qui demeure le premier investisseur au Maroc avec plus de 6 milliards de DH. Certes, les investissements italiens ont légèrement progressé (+1,5%) par rapport à la même période de 2005, où ils n’atteignaient que 174,7 millions de DH, mais les opérateurs économiques des deux pays s’accordent à dire qu’ils sont encore bien en deçà du potentiel offert de part et d’autre. Une situation découlant en grande partie de la composition du tissu économique italien dominé par des PME, tout comme celui marocain d’ailleurs. Ce qui limite les investissements au-delà des frontières.

Il n’empêche, les Italiens, attirés par le nouveau climat des affaires, la stabilité politique et les opportunités offertes notamment avec les grands chantiers lancés par le pays, sont déterminés aujourd’hui plus que jamais à changer d’approche. « Nous voulons sortir du schéma traditionnel de relations qui lient nos deux pays et qui se résument particulièrement à des exportations/importations », insiste le président de l’Anie. « Nous voulons que nos PME sortent à l’étranger. Des lignes de crédits et des facilités leur sont accordées pour les encourager », soutient pour sa part le représentant du Simest, organisme chargé de l’incitation aux investissements à l’étranger. De son côté, Hammad Kassal, vice-président de la CGEM affirme : « Nos amis italiens ont leur place au Maroc. Il est temps qu’ils abandonnent leur approche de vendeurs pour celle d’investisseurs », soutient-il.

Le Maroc, ajoute-t-il, regorge de potentialités et des partenariats gagnant/gagnant peuvent être noués entre opérateurs marocains et italiens. Ces derniers, précise-t-il, pourront profiter de toute l’aide nécessaire pour produire au Maroc. Pour leur part, les opérateurs marocains bénéficieront du soutien des italiens pour pénétrer le marché international.

Plus que le PIB du Maroc !

55 milliards d’euros, plus que le PIB marocain ! C’est le chiffre d’affaires du secteur électrique, électrotechnique et éclairage italien. A lui seul, ce secteur représente 47% de l’industrie italienne. L’Anie (Fédération nationale des entreprises électrotechniques électriques et éclairage) regroupe 1.200 entreprises employant un effectif de 350.000 personnes. Ce sont principalement des structures moyennes, dont le chiffre d’affaires est compris entre 100 millions et 500 millions d’euros.

L’Economiste - Khadija El Hassani

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Sujets associés : Italie - Exportations - Politique économique

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