Maroc-France : Un sommet dominé par le transport

18 avril 2008 - 13h10 - France - Ecrit par : L.A

Le Premier ministre français arrive au Maroc aujourd’hui à la tête d’une forte délégation d’hommes d’affaires. Officiellement, François Fillon sera à Rabat pour participer au 9e séminaire intergouvernemental franco-marocain du 17 et 18 avril. Cette année, cette rencontre est placée sous le thème du « partenariat pour le développement durable des territoires ». Trois ministres et autant de secrétaires d’Etat l’accompagnent.

Le programme de cette visite est chargé. Outre une audience royale et un tête-à-tête avec son homologue marocain Abbas El Fassi, François Fillon devra intervenir vendredi matin à la réunion du groupe d’impulsion économique franco-marocain, coprésidé par Mustapha Bakkoury (CDG) et Jean-René Fourtou. Au menu également, des rencontres sectorielles entre ministres, et les signatures de près de 17 conventions. Il est incontestable que la France est fortement intéressée à coopérer avec le Maroc pour le développement de son secteur nucléaire civil et espère qu’Airbus sera retenu pour le renouvellement de la flotte d’Atlas Blue.

Une chose est sûre, ce séminaire sera dominé par le transport avec le TGV en tête. Une convention de financement, particulièrement la partie dons de 70 millions d’euros (près de 780 millions de DH), sera signée.

D’ailleurs, c’est pour finaliser ce dossier que Karim Ghellab s’est rendu à Paris mardi dernier. Il a coprésidé avec Anne-Marie Idrac, secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, le comité de suivi mixte chargé d’instruire et de veiller à la bonne exécution du projet de TGV. Il est à rappeler que l’annonce du projet a été faite à l’occasion de la visite du président français au Maroc en octobre dernier. Le coût du premier tronçon Tanger-Casablanca est estimé à 1,8 milliard d’euros dont la moitié sera financée par la France, soit 900 millions d’euros. 40% de ce financement sera en dons, le reste sous forme de prêts avec des conditions avantageuses, un taux d’intérêt de 1% et un délai de grâce de 10 ans.

Le tramway de Rabat sera également au menu. L’Agence d’aménagement de la vallée de Bouregreg a choisi Alsthom pour relier Rabat à Salé. La réalisation de ce projet est estimé à près de 3 milliards de DH.

Un autre accord concerne l’assistance apportée par l’Agence France Trésor au ministère des Finances au sujet de la gestion active de la dette extérieure et la Trésorerie publique. Il s’agit de l’échange d’expertise et de formation à Rabat et Paris.

L’aide au développement, conduite par l’Agence France développement (AFD), est dans le pipe. Une assistance concerne la formation professionnelle. Il sera également question de renforcement des capacités des collectivités locales. En outre, le Premier ministre sera sensible à l’INDH. Un geste est attendu dans ce sens.

Il est à noter que l’AFD a augmenté ses engagements annuels qui sont portés à 460 millions d’euros pour la période 2007-2009 contre 300 millions auparavant. Ce soutien se traduit sous forme de prêts concessionnels souverains, à hauteur de 360 millions d’euros et de prêts concessionnels non souverains (en faveur des établissements publics et des collectivités locales) pouvant atteindre 100 millions d’euros supplémentaires.

Premier client, premier partenaire

Il est clair que les relations entre le Maroc et la France sont au beau fixe. Ainsi, la France demeure le principal partenaire commercial du Royaume, représentant 20% (soit 47,9 milliards de DH) de ses transactions avec l’étranger. Elle est le premier client du Maroc dont elle absorbe 29,2% des exportations, évaluées à 27,36 milliards de DH et son premier fournisseur avec des importations de 33,89 milliards de DH, soit 16,2% du volume des importations globales. D’une manière générale, les échanges avec la France sont intenses puisqu’elle couvre à elle seule 38% du total des échanges du Maroc avec l’Union européenne. Idem pour les investissements étrangers avec 8,1 milliards de DH pour les 10 premiers mois de 2007, soit 35% du total des investissements étrangers directs.Ce sont plus de 500 entreprises françaises, employant plus de 65.000 personnes, qui sont présentes au Maroc. La moitié de ces entreprises sont recensées dans les secteurs du conseil, des biens de consommation, d’équipements industriels, du tourisme et de l’immobilier. Au cours de la même période, la balance commerciale a enregistré un déficit de l’ordre de 2,48 milliards de DH, au détriment du Maroc.

Source : L’Economiste - Mohamed Chaoui

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Karim Ghellab - Transport ferroviaire - Transports

Ces articles devraient vous intéresser :

Du nouveau pour le TGV Marrakech-Agadir

Dans le cadre de son accord avec l’Office national des chemins de fer (ONCF), le gouvernement marocain va continuer à financer les études et l’acquisition de biens immobiliers liés à l’extension du réseau de ligne à grande vitesse (LGV) vers les villes...

Le grand chantier du TGV Kénitra-Marrakech démarre

Le projet de Ligne à grande vitesse reliant Kenitra à Marrakech est entré dans sa phase active. L’Office national des chemins de fer (ONCF) vient de confier à six entreprises les travaux de déblaiement et de préparation du tracé de la ligne, pour un...

L’astuce d’une entreprise française pour gagner l’appel d’offres de l’ONCF

Redoutant l’impact négatif du refroidissement des relations diplomatiques entre le Maroc et la France, une entreprise française charge sa filiale espagnole de se lancer dans la concurrence pour le mégacontrat de l’Office national des Chemins de Fer...

Un enfant de 4 ans meurt à la gare de Rabat-Agdal : réaction (tardive) de l’ONCF

Plusieurs semaines après la mort d’Omar, garçonnet de 4 ans, à la gare Rabat Agdal, l’ONCF a finalement décidé de réagir.

Maroc : du nouveau pour la LGV Marrakech – Agadir

La Ligne à grande vitesse reliant Marrakech à Agadir comprendra trois stations destinées aux passagers et une dédiée aux marchandises, a annoncé le chef de la délégation de la société chinoise CRDC, en charge des études du projet.

Maroc : Un pas de géant dans le projet de TGV Kenitra-Marrakech

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch vient de franchir un pas vers la réalisation de la ligne grande vitesse Kenitra-Marrakech. Prévu dans le plan Rail Maroc 2040, ce projet représente un enjeu stratégique dans la poursuite du développement du réseau de...

La CTM rachète Africa Morocco Link

Le groupe d’Othman Benjelloun, O Capital Group, redistribue les cartes dans le secteur du transport maritime marocain. La Compagnie de Transports au Maroc (CTM) s’empare en effet de la participation majoritaire (51 %) d’Africa Morocco Link (AML)...

Le rail marocain au cœur d’une rivalité internationale

Les géants mondiaux du ferroviaire vont se livrer une rude concurrence pour le mégacontrat de l’Office National des Chemins de Fer (ONCF). Celui-ci a lancé un appel à concurrence pour acquérir 168 nouveaux trains, dont 18 trains à grande vitesse.

Le Maroc va investir de plus de 13,4 MMDH dans le chemin de fer

L’Office national des chemins de fer (ONCF) a prévu un investissement de plus de 13,4 milliards de DH durant la période 2023-2025.

Maroc : 1300 km de nouvelles lignes TGV

Le ministre du Transport et de la logistique, Mohamed Adeljalil, a présenté mardi à la Chambre des conseillers, le point des actions menées par l’Office national des chemins de fer (ONCF) en vue de renforcer et de moderniser le transport ferroviaire...