Cette année une promotion spécifique du tourisme en faveur des MRE a été
entamée. Les établissements hôteliers et les unités d’hébergement dans les
différentes régions et sites touristiques du Maroc, ont fait des efforts
promotionnels non négligeables, promotion signée « Kounouz Biladi »..
Les Marocains de l’étranger sont venus plus nombreux cet été au Maroc. Au
20 août 2003, les entrées dénombrées avaient atteint, selon les données de
la Fondation Mohamed V pour la solidarité, le chiffre record de 1.400..000
personnes, contre 1.100.000 en 2001, soit une hausse de 27%. Ils
représentent 56% de l’ensemble des Marocains établis à l’étranger, estimés
à 2,5 millions de personnes. Le nombre de véhicules s’est également accru,
les voitures « dernier cri », conduites par les jeunes, étant de plus en plus
ramenées pour la circonstance.
Nos compatriotes, venus par avion des pays plus éloignés d’Europe,
d’Amérique, du monde arabe et d’Afrique, ne cessent également de
s’accroître.
Revoir chaque année le pays des racines, consolider les liens affectifs et
institutionnels, s’enquérir sur place de ses progrès et de ses faiblesses,
s’informer sur les multiples manières de contribuer à son développement,
constituent les motivations principales, outre la motivation des vacances
bien entendu.
Sur l’année 2002, plus de 2 millions de personnes ont effectué un séjour au
Maroc.
Les MRE y exercent un impact touristique capital et constituent des
touristes de premier rang. En effet, ils traversent les espaces
géographiques variés du Maroc, visitent ses sites touristiques prestigieux,
ses plages, ses forêts, ses déserts, ses cités impériales, ses remparts et
ses douars, y savourent ses splendeurs culinaires, y séjournent plus
longtemps que les touristes étrangers, s’y ressourcent à loisir et, last
not at least, y animent des activités économiques, sociales, culturelles et
sportives ? La durée moyenne de séjour des MRE dépasse 22 nuitées par
personne, contre seulement 7 nuitées pour les touristes étrangers.
L’entrée de plus en plus massive de nos compatriotes de l’étranger n’est
pas le fruit de hasard. Elle est la résultante de changements positifs
profonds au Maroc, dans tous les domaines, mais aussi de l’amélioration des
dispositifs d’accueil et des prestations fournies à ce sujet par les
intervenants concernés. L’opération d’accueil est impulsée et directement
suivie par SM le Roi. Y participent notamment la Fondation Hassan II pour
les Marocains résidant à l’étranger, présidée par SAR la Princesse Lalla
Meryem, et, depuis l’été 2000, la Fondation Mohamed V pour la solidarité,
sous la Présidence de SM le Roi.
Grande, en effet, a été la satisfaction des MRE, transitant, sans attentes
et sans tracasseries, par les ports et frontières d’accueil au Maroc. Les
visites, sur place, de SM le Roi lui-même, et en été 2000, de SAR la
Princesse Lalla Meryem, ont profondément ému les MRE et impulsé le rythme
d’exécution des prestations d’accueil.
« ?Nous nous réjouissons de ce qu’ils sont de plus en plus nombreux à
visiter leur patrie, et du fait que ces afflux concernent, outre la
première génération, les deuxième et troisième générations ? Nous saluons,
au même titre, tout ce que symbolise cette grande affluence en termes
d’attachement à la patrie et de confiance dans son présent et dans son
avenir », a souligné le Souverain dans le discours du 20 août 2001..
La politique définie à l’occasion de ce discours, à l’égard de notre
communauté de l’étranger, vise à accompagner les mutations, à satisfaire
les aspirations et à « assurer une mise a niveau parfaite des organismes,
institutions et associations qui s’en occupent, afin de les hisser, au
niveau des enjeux vitaux que représente l’émigration pour le développement
du Maroc, pour sa modernisation et pour son rayonnement extérieur ».
La Fondation Hassan II pour les MRE a été, par la même occasion,
interpellée pour revoir ses structures, recentrer ses missions et améliorer
ses modes de fonctionnement. De même, au sein du gouvernement Jettou, un
ministère délégué chargé des Affaires des Marocains résidant à l’étranger a
été créé , confié à Nouzha Chekrouni, appelée à redynamiser ce département
qui avait été supprimé en août 1997.
En outre, tenant à mieux souligner l’intérêt accordé aux MRE, SM le Roi a
décidé d’instituer la journée nationale du migrant fixée au 10 août de
chaque année, la première ayant été tenue le 10 août dernier et célébrée
dans les différentes régions du Royaume.
D’après les premières informations sur la campagne ?Kounouz Biladi ?, la
promotion a eu un succès, une enquête étant actuellement en cours, lancée
par l’O.N.M.T. pour appréhender les atouts de cette opération, les
réticences éventuelles de certains professionnels, celles des MRE
éventuellement. L’enquête tirera les enseignements pour prendre des mesures
plus énergiques et régulières en faveur de la promotion du tourisme
permanent des MRE au Maroc.
L’implication des MRE dans le développement économique et social au Maroc
peut être perçue à trois niveaux :
• la consolidation des équilibres externes de l’économie à travers leurs
transferts ;
• la dépense nationale à travers leurs investissements et leur
consommation ;
• les projets sociaux et leurs actions humanitaires au Maroc.
La première des recettes en devises
La contribution aux équilibres externes de l’économie et à la consolidation
des avoirs extérieurs se révèle au niveau des transfert des MRE, dont le
montant a atteint 32 milliards DH en 2002. Ces transferts sont destinés,
pour l’essentiel, à l’autofinancement des investissements au Maroc, outre
le soutien de projets de solidarité familiale et la contribution aux
projets de développement local. Notons, à ce sujet, la participation non
négligeable des MRE aux opérations annuelles de solidarité, organisées par
la FondationMohamed V pour la solidarité.
Les transferts des MRE représentent plus de 16% des recettes du compte
courant des transactions de la balance des paiements et permettent, ainsi,
d’alimenter les avoirs extérieurs en devises. Parmi les fonds rapatriés,
les billets de banque étrangers destinés à la couverture des dépenses de
séjour s’intensifient.
Au 30 juin 2003, leur montant a atteint 11,3 milliards DH, soit 23
milliards DH pour toute l’année sur la base de la moyenne mensuelle du
premier semestre. Le montant de ces billets connaîtra une expansion en
2003. Sur une longue période, les fonds rapatriés par les MRE constituent
le premier poste de la balance des opérations courantes, suivi des recettes
de voyages inhérentes à l’activité touristique.
Cependant, le tourisme ayant été hissé au rang prioritaire des activités
économiques, depuis les premières assises touristiques tenues en début
d’année 2001 à Marrakech, il est fort probable que cette activité soit, à
terme, la première à générer des recettes en devises. L’objectif de 10
millions de touristes d’ici l’an 2010, se traduira par des recettes
touristiques d’environ 75 milliards DH (soit 7.500 DH en moyenne par
touriste, sur la base de la recette moyenne réalisée en 2000).
Demain : Diversifier et cibler la promotion
Source : L’Economiste