Immobilier : L’arnaque des promoteurs

11 septembre 2007 - 00h18 - Economie - Ecrit par : L.A

Letorchon brûle entre le fisc et les promoteurs immobiliers. Sujet de discorde, la récupération de la TVA par les professionnels de l’habitat. Rappelons que, dans le cadre des encouragements accordés aux promoteurs immobiliers qui se lancent dans des programmes de logements sociaux, une exonération de TVA et d’IS leur est accordée, et ce en vertu de l’article 19 de la Loi de finances 2000.

Les promoteurs ont donc la possibilité de récupérer les montants payés en TVA en amont de leur activité. La TVA payée sur l’achat des matériaux de construction et autres frais de bâtiment doit ainsi leur être restituée. La loi donne au fisc un délai maximal de quatre mois pour que le promoteur immobilier perçoive son dû.

Les promoteurs immobiliers dénoncent des retards de paiement qui pénalisent leur comptabilité

Mais, sur le terrain, la situation est loin d’être aussi claire. De plus en plus de promoteurs ont vu leurs dossiers rejetés par les Impôts qui refusent de rembourser la TVA acquittée. Et pour cause, ce dernier met en avant la valeur réelle de la vente de ces logements qui dépasse les 200 000 DH déclarés.

Si l’Etat, en vertu de conventions signées avec lesdits promoteurs, accorde de tels avantages fiscaux, c’est qu’il demande en contrepartie un prix de vente plafonné à 200 000 DH. Mais il se trouve que nombre de promoteurs ne respectent pas cette clause. Un logement social, et ce n’est un secret pour personne, se négocie aux environs de 250 000 DH aujourd’hui, les 50 000 DH supplémentaires se négocient sous le manteau et ne sont donc pas déclarés au fisc - raison pour laquelle, d’ailleurs, l’Etat entend revoir le plafond à la hausse.

Le fisc considère donc ces stratagèmes comme une violation directe des termes de la convention de partenariat public-privé. Résultat : il décide tout bonnement d’arrêter les remboursements de la TVA pour de nombreux promoteurs. Cette décision n’arrange pas les affaires de ces derniers. « Il faudrait d’abord prouver que ces logements ont été vendus à des prix supérieurs à 200 000 DH, ce qui est loin d’être facile », explique ce promoteur qui attend un remboursement de TVA depuis près d’une année et demie.

Au sein de la FNPI, on met également en exergue les retards dans le traitement de dossiers « normaux ». « Des retards qui grèvent la comptabilité des professionnels et handicapent leur capacité à investir dans de nouveaux projets », explique pour sa part ce membre de l’association professionnelle qui mise beaucoup sur les négociations entre la CGEM et le fisc.

Pour ce qui est du logement de standing, il est à signaler que c’est un autre système qui est appliqué. Les promoteurs achètent leurs matériaux en payant différents taux de TVA et vendent des logements en appliquant aux acheteurs une TVA de 14%. La différence entre TVA payée et TVA encaissée est constituée de crédits de TVA qui peuvent être défalqués sur d’autres opérations.

La vie éco - F.G.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Corruption

Ces articles devraient vous intéresser :

Terres soulaliyates : mise en garde du ministère de l’Intérieur

La légalisation des signatures portant sur des transferts de propriété de terres soulaliyates est « illégale » et peut donner lieu à des poursuites judiciaires, a rappelé le ministère de l’Intérieur aux présidents des collectivités territoriales.

Immobilier au Maroc : les notaires contrôleront la provenance de l’argent

Les notaires marocains ont décidé de prendre une part active dans la lutte contre le blanchiment d’argent dans l’immobilier.

Maroc : où en est l’aide au logement ?

Des discussions sont en cours entre les parties prenantes pour finaliser le décret relatif à l’aide directe au logement en vue de sa présentation au Conseil de gouvernement dans les prochains jours.

Aide au logement : un vrai succès chez les MRE

Près de 20% des potentiels bénéficiaires du nouveau programme l’aide au logement lancé par le roi Mohammed VI en octobre dernier sont des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

L’activité immobilière au Maroc ralentit fortement

La crise semble s’installer. Les ventes de ciment, principal indicateur de l’activité immobilière continue de baisser au Maroc. À fin août dernier, ces ventes ont diminué de 7,2 % en rythme annuel, selon la Direction des études et des prévisions...

Maroc : l’aide au logement booste le marché de l’immobilier

Au Maroc, le nouveau programme d’aide à l’acquisition de logements est susceptible d’apporter une bouffée d’oxygène au marché immobilier.

Maroc : les MRE font grimper les ventes immobilières

Les transactions immobilières sont en hausse au Maroc en ce début d’été, avec la forte demande des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et notamment en Europe, qui affluent vers le royaume pour y passer leurs vacances.

Constructions illégales au Maroc : un guide pour les bonnes pratiques

La ministre de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, du logement et de la politique de la ville, Fatima Zahra Mansouri, a fait part aux directeurs des agences urbaines des difficultés notées dans la mise en œuvre de la procédure de...

Maroc : l’aide au logement crée des mécontents

Alors que les primo-acquéreurs ont favorablement accueilli le nouveau programme d’aide au logement, les promoteurs immobiliers, eux, préfèrent jouer la carte de la prudence. Ils invitent le gouvernement à revoir les conditions pour rendre l’offre plus...

Immobilier au Maroc : où en est l’aide directe aux primo-accédants ?

Alors que c’était annoncé pour décembre, puis pour janvier 2023, le décret fixant le montant et les modalités d’attribution de l’aide financière directe aux primo-accédants au logement accuse du retard. Cette aide était initialement annoncée dans la...