E-gov : Le Maroc à la traîne

12 décembre 2008 - 11h17 - Economie - Ecrit par : L.A

« SI les progrès effectués en administration électronique sont indéniables, le chemin à parcourir est encore long. On est en retard par rapport à d’autres pays arabes ». Lors du quatrième forum sur l’administration électronique, Ahmed Chami, ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, a été catégorique. Le Maroc accuse un sérieux retard en matière de e-gouvernement.

En cause, l’absence notamment d’une instance centrale, ainsi que la faiblesse des infrastructures. D’où l’urgence de revoir la stratégie étatique en ce domaine.

À cet égard, le gouvernement a élaboré un plan stratégique pour la période 2009-2013. Plusieurs piliers sont prévus dont la création de pôles d’excellence, le soutien aux petites et moyennes entreprises, ainsi que la progression de l’Internet à haut débit. La création d’un conseil national des technologies de l’information et de la communication (TIC) est également envisagée. Un décret à ce sujet serait en cours d’élaboration.

Il ne faut cependant pas perdre de vue les progrès déjà accomplis en ce domaine. À ce titre, Mohamed Abbou, ministre de la Modernisation des secteurs publics, a rappelé l’avancement effectué dans plusieurs chantiers, parmi lesquels le paiement électronique de l’IS ou encore le développement de la CIN biométrique. Ces avancées sont notamment la conséquence du programme Idarati, concocté pour la période 2005-2008.

Néanmoins, le développement des services en ligne requérant des compétences techniques avancées, des partenariats avec le secteur privé sont nécessaires. Mohamed Horani, président de l’Apebi (Association des professionnels des technologies de l’information), l’a bien souligné, tout en insistant sur l’importance de la synchronisation public-privé, ainsi que du dialogue intra-administratif. En outre, « La création de consortiums, afin de permettre l’émergence de champions nationaux, est également souhaitable, car les entreprises marocaines sont des PME pour la plupart », indique Horani.

Une fois l’aspect technique maîtrisé, un problème de taille se pose, celui de l’accessibilité du citoyen aux services électroniques. 80% des communes marocaines étant rurales, la culture des TIC y est quasiment inexistante. Par ailleurs, « il est difficile de donner la priorité aux TIC quand on a une voirie en mauvais état, ou des lampadaires qui ne fonctionnent pas », indique Youness Sekkouri Oubahessou, directeur de programme à la Direction générale des collectivités locales, avant d’insister sur le développement d’une mutualisation des infrastructures ainsi qu’un business plan sur la logique des e-services.

Source : L’Economiste - A. B.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Administration - Hi Tech - Informatique - Ahmed Reda Chami - e-gouvernement - Ministère de l’industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc en guerre contre les « fonctionnaires fantômes »

La ministre déléguée chargée de la Transition numérique, Ghita Mezzour, a déclaré que le Maroc dispose d’un important arsenal juridique pour lutter contre le phénomène des « fonctionnaires fantômes ».

Maroc : ces régions oubliées de l’internet

Lors d’un débat organisé par le Parti Authenticité et Modernité (PAM), Ghita Mezzour, ministre de la transition numérique et de la réforme de l’administration, a révélé la part du territoire marocain sans couverture internet.

Des voitures de luxe acquises par le ministère de la Transition numérique ?

Ghita Mezzour, ministre déléguée en charge de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, a démenti l’acquisition d’une voiture de luxe pour 2,48 millions de dirhams et d’une autre pour 1,27 MDH.

Aïd El Fitr 2024 : une bonne surprise pour les fonctionnaires marocains ?

La ministre déléguée chargée de la réforme de l’administration et de la transition numérique, Ghita Mezzour, propose au gouvernement de décréter un congé exceptionnel de trois jours au lieu de deux à l’occasion de l’Aïd Al-Fitr 2024.

Voici le nombre de fonctionnaires civils au Maroc

Les données inscrites dans le rapport sur les ressources humaines accompagnant le projet de loi de finances (PLF) de l’année 2023 indiquent que le Maroc compte 565 429 fonctionnaires civils cette année.

Le Maroc s’oriente vers une administration sans papier avec une nouvelle plateforme numérique

Le ministère délégué chargé de la Transition numérique entend développer une plateforme dénommée « le compte numérique de l’usager » pour améliorer la qualité des services de l’administration aux usagers.

Maroc : l’Amazigh reconnue officiellement comme une langue de travail

Les autorités marocaines ont procédé mardi au lancement officiel des procédures qui vont permettre l’intégration de l’Amazigh dans les administrations publiques. La cérémonie a été présidée par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch.

Maroc : une nouvelle hausse des salaires en discussion

Une nouvelle hausse des salaires pour les fonctionnaires marocaines serait actuellement en discussion au sein du gouvernement. La nouvelle a été confirmée par le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des...

Coup d’accélérateur pour le TGV Kénitra-Marrakech

L’Office national des chemins de fer (ONCF) a lancé un appel d’offres pour la construction d’une voie ferrée à grande vitesse de 375 kilomètres reliant Kénitra à Marrakech.

Marrakech veut en finir avec la mendicité et les SDF

La ville de Marrakech mène une lutte implacable contre la mendicité professionnelle et le sans-abrisme, qui porte déjà ses fruits. À la manœuvre, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la brigade touristique.