Conseil supérieur des MRE : Le CCDH poursuit ses tractations

9 mai 2007 - 18h43 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le CCDH (Conseil consultatif des droits de l’homme) devrait être en mesure de rendre son avis consultatif sur la création du Conseil supérieur représentatif de la communauté marocaine résidant à l’étranger dans le courant du second semestre de l’année en cours. Dans tous les cas, les préparatifs s’intensifient et les réunions et contacts à travers les pays d’accueil accélèrent la cadence. La décision de création de cette instance par le Souverain, est attendue avec enthousiasme par les associations de MRE les plus influentes dans les pays d’accueil.
Driss Benzekri, président du CCDH.

Il y avait du beau monde au séminaire organisé par le CCDH dans le cadre du programme de rencontres et de débats, le samedi 28 avril à Rabat, avec un parterre de choix de représentants de tous âges, tous genres et toutes professions, de nos ressortissants à l’étranger qui ont pu suivre et échanger sur des thématiques animées par le Conseiller du Souverain, André Azoulay, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Taoufiq, le recteur de l’IRCAM, Ahmed Boukous, le sociologue et politologue Mohamed Tozy et tant d’autres. Sans oublier la présence remarquée, dans la salle, du ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa et de son secrétaire général, Saâd Hassar.

Le secrétaire général du CCDH (Conseil consultatif des droits de l’homme), Mahjoub El Hiba, a mis l’accent sur l’approche participative et le rôle facilitateur que joue l’instance consultative dans la coordination et la réunion des conditions de mise en place, du Conseil supérieur de la communauté marocaine résidant à l’étranger (CSMRE). Certains délégués en place s’inquiétaient, à juste titre, d’un manque des équilibres nécessaires à observer entre toutes les sensibilités représentatives de la diaspora, craignant que certains réseaux ou groupes influents, ne s’accaparent du monopole des futures instances du Conseil national. El Hiba s’attacha à les rassurer en expliquant que le CCDH privilégie une approche consensuelle à travers un maximum de couverture des pays d’accueil, en multipliant les contacts entrepris qui sont étendus aux pays d’accueil hors des limites géographiques des seuls espaces traditionnels d’émigration que représentent la France, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, la Hollande ou encore l’Allemagne, les Etats-Unis, le Canada mais aussi les pays arabes, Tunisie, Jordanie, EAU, Sultanat d’Oman et Arabie Saoudite, sans oublier la Tunisie et l’Algérie, sont des étapes incontournables, aussi.

Une vocation d’écoute

CCDH a su prendre en charge, la continuité de l’IER en adoptant, d’ailleurs, le même président. Celui-ci se compose de diverses sensibilités représentatives du monde politique, culturel, associatif versé dans la défense des droits humains. Et qui, sous la houlette de Driss Benzekri, s’applique à traduire dans ses pratiques les recommandations du discours Royal du 6 novembre 2006, invitant le CCDH à « mener de larges consultations avec toutes les parties concernées, en vue d’émettre un avis consultatif concernant la création de ce nouveau Conseil, qui se doit d’allier, dans sa composition, les exigences de compétence, de représentativité, d’efficacité et de crédibilité ».
En dressant l’état d’avancement du programme d’activités du CCDH, Driss Benzekri a relevé que « ces séminaires ont réuni de 150 à 200 personnes. Ils ont, à chaque fois, permis de découvrir combien l’émigration marocaine est riche en potentialités souvent méconnues, qui, de manière volontaire et désintéressée, aspirent à participer, selon leurs moyens, au développement économique, social, culturel et démocratique du Maroc, pourvu que la défiance diminue et que la confiance s’installe ». Déjà 3 séminaires, au rythme d’un par mois et dont le dernier, dans le courant de ce mois de mai, portera sur le thème du « patriotisme et citoyenneté », activisme d’un groupe de travail tenant, depuis décembre 2006, des réunions mensuelles entre chercheurs, experts et acteurs de la société civile MRE. Les étapes suivantes ciblent des contacts avec les membres représentatifs, décrits comme des acteurs associatifs les plus influents et dûment identifiés, ainsi que les chercheurs et les personnalités les plus actifs au sein de la communauté des Marocains résidant à l’étranger.

Une certitude : toutes les doléances et toutes les suggestions de nos compatriotes, questionnaires à l’appui, seront prises en ligne de compte et pèseront de tout leur poids dans l’élaboration du rapport final qui accompagnera l’avis consultatif

demandé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Benzekri persiste et signe : « notre démarche participative a un double objectif : aboutir à un avis éclairé et reposant sur une connaissance aussi rigoureuse que possible de dynamiques et des réalités migratoires marocaines. C’est à nos yeux une condition déterminante pour que la composition du futur Conseil, ses missions et son mode de fonctionnement soient, en adéquation avec ces réalités ». Un CSMRE, donc, avec deux missions stratégiques et prioritaires : amplifier leur contribution dans le développement démocratique du pays d’une part, et défendre les intérêts des populations marocaines installées à l’étranger, d’autre part.

Marocains expulsés d’Algérie : Réparation morale et matérielle

Entendu que l’une des principales missions qui seront dévolues au Conseil supérieur des MRE, consiste en la défense des intérêts de nos concitoyens résidant à l’étranger, il ne faudra surtout pas oublier que l’un des dossiers que cette nouvelle instance doit mettre en chantier, concerne l’ouverture d’une enquête en bonne et dûe forme, sur l’expulsion arbitraire de près de 50 000 MRE d’Oran, suite au conflit algéro-marocain sur l’affaire du Sahara. Faut-il rappeler ce crime ignoble perpétré, en 1975, dans des conditions réprouvées par la communauté internationale, lorsque les forces de la junte militaro-fasciste au pouvoir, à l’époque de Boumédiène, avaient embarqué manu-militari des milliers de nos ressortissants, en les dépossédant de tous leurs biens, pour les conduire comme du bétail aux frontières, en vue de leur rapatriement en catastrophe au Maroc. Il aura fallu attendre plus de 30 années après ce hold-up de l’Algérie officielle, pour que des voix s’élèvent pour dénoncer la mascarade « sécuritaire » de nos voisins et pour que se crée une association des victimes de cette expulsion arbitraire, réclamant que justice soit faite. Celle-ci demande que l’Algérie reconnaisse ses torts et demande pardon, tout en restituant leurs biens spoliés ou en indemnisant les victimes.

La Gazette du Maroc - B.M

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