Chamakh, l’incontournable

29 octobre 2007 - 23h09 - Sport - Ecrit par : L.A

Alors que Laurent Blanc se plaint du manque de caractère de ses troupes, on peut s’interroger sur le fait qu’il s’appuie aussi peu souvent sur Marouane Chamakh. Quatre titularisations en Ligue 1 et six fois remplaçants avant cette 12e journée, c’était peu. Pourtant, s’il en est un qui possède un mental inoxydable, une foi inébranlable et un goût prononcé pour le combat, c’est bien l’international marocain. Il a même peu d’égal dans ce domaine si ce n’est Franck Jurietti. Et peu importe s’il n’est pas encore un buteur patenté, une fine gâchette, un « tueur » froid devant la cage. Dans le contexte actuel où les Girondins attaquent leurs matches avec tant de fragilité et de fébrilité, de nonchalance et d’apathie, la présence et l’exemplarité d’un tel guerrier ne pourraient qu’être profitables au reste de l’équipe.

Il sonne la révolte

Il faut bien reconnaître que sa présence, samedi face à Valenciennes, a autant surpris que coïncidé avec une première période plus solide, à défaut d’être plus brillante, qu’à l’accoutumée. Même si le scénario, réagir au lieu d’agir, s’est encore répété. Cette fois, plus par la faute d’un arbitrage très inconsistant de M. Ruffray oubliant un penalty évident pour un plaquage de Ducourtioux sur Alonso (20e). 49 heures plus tôt, face à Galatasaray en coupe UEFA, à la pointe d’une équipe hybride, il fut le seul à sonner la révolte et à remettre le groupe dans le sens de la marche après la pause. Alors que Bordeaux sombrait corps et âme dans une première période d’une rare médiocrité, il a revêtu la tunique et le masque de Zorro pour se muer en sauveur, en héros de la patrie. Une passe décisive et un but ont alors scellé un succès que plus personne n’envisageait alors.

Et dire que deux jours plus tôt, il partageait au Palais Royal de Marrakech le dîner officiel organisé à l’occasion de la visite du président de la République française en compagnie du Roi Mohamed VI et de Nicolas Sarkozy. Il n’est rentré que la veille de la rencontre avec pas mal de fatigue dans la soute. Cela ne l’a pas empêché d’aller au bout de lui-même et d’achever la partie éreintée, exténuée. L’homme qui s’apprête à affronter l’équipe de France, le 16 novembre prochain au Stade de France, n’en est pas à son coup d’essai.

Au bout de lui-même

Exténué pourtant à l’issue de son périple et du match plein livré face aux Turcs, on l’attendait davantage sur le banc qu’à la pointe d’un trident offensif.

« Même si j’ai été un peu surpris d’être titularisé, avouait-il après coup, je me suis préparé en me disant que le mental devrait absolument prendre le dessus. J’ai fait en sorte de donner le maximum jusqu’au moment où je ne pouvais plus avancer. C’était plus difficile en première période car j’étais seul. A la reprise, on a eu plus d’espaces à deux mais là j’ai vraiment ressenti la fatigue. Même si on n’a pas réalisé un grand match, on est content d’avoir renoué avec la victoire. C’était vraiment l’essentiel ». Deux succès en moins de trois jours avec Chamakh, monstre d’exemplarité, de courage et d’abnégation, sur le terrain, faut-il vraiment s’en étonner ?

Rappelons qu’à Strasbourg, le week-end précédent, il avait été lancé dans le grand bain juste après le repos afin de relancer une formation en pleine déprime, menée 1-0, et au bord de la rupture. Si le technicien girondin a procédé en même temps à un remaniement tactique, la présence de son jeune attaquant s’est avérée déterminante. De par son pressing incessant sur les derniers défenseurs, la qualité de ses percussions, ses replis défensifs très utiles, il a rendu une âme à sa troupe. En outre, il a initié le bon tempo, lancé enfin des flèches incisives et servi les desseins de ses partenaires. Tout le monde lui a alors emboîté le pas. C’est peut-être plus facile quand on vous montre le chemin.

Un exemple à suivre

Sans oublier, bien sûr, la cuisante défaite concédée à domicile face à Lyon (1-3). Son entrée en deuxième période a encore changé la face d’un match engagé cette fois sur la voie de l’humiliation (0-2).

Accroché au dos de la montagne rhodanienne, il a planté son piolet, s’est battu sans renoncer et s’est hissé au sommet sans rendre les armes, accompagné par une cordée enfin plus déterminée. Sur un ballon récupéré par ses soins, Chamakh a offert la réduction du score à Jussiê. 1-1 lors du second acte, l’honneur était sauf. Alors, pourquoi n’est-il pas plus souvent titulaire ? On lui reproche une finition trop approximative, un manque de lucidité et d’adresse dans l’ultime geste. Exact. Seulement, son exemplarité dans le don de soi, sa faculté à se sublimer, à se dépasser valent bien tous les buts du monde. Et lorsqu’on lui demande êtes-vous prêt à rejouer demain, il répond dans un éclat de rire : « Pas de souci ! Non, là, je suis mort ! »

Sud Ouest - Alain Goujon

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Marouane Chamakh - Football

Ces articles devraient vous intéresser :

Equipe olympique : voici le salaire de Tarik Sektioui

Changement de cap à la tête de l’équipe olympique marocaine de football. La Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) a annoncé, jeudi 29 février, la nomination de Tarik Sektioui comme nouvel entraîneur, en remplacement d’Issam Charaï. Cette...

Neil El Aynaoui évoque le rôle clé de son père dans sa carrière

Dans une interview, Neil El Aynaoui, l’international franco-marocain qui évolue au poste de milieu de terrain à Nancy se confie sur le rôle clé de son père dans le développement de sa carrière footballistique.

Un documentaire exclusif de Netflix sur l’exploit du Maroc à la Coupe du monde

Netflix va produire un documentaire sur la Coupe du monde Qatar 2022 avec un contenu exclusif. La plateforme de streaming réserve à ses abonnés de nombreux moments inédits et inoubliables de cette compétition, comme la performance du Maroc qui a...

Achraf Hakimi plus rapide que Kylian Mbappé

L’international marocain Achraf Hakimi est cité parmi les 10 joueurs les plus rapides du Mondial 2022. Le Lion de l’Atlas a même dépassé au classement son ami et coéquipier au Paris SG, Kylian Mbappé.

La cote de Yahya Attiat-Allah monte, nouveau club en prévision

Après Azzedine Ounahi, Sofiane Boufal ou encore Sofyan Amrabat, c’est au tour du joueur Yahya Attiat-Allah de tirer profit du parcours du Maroc au Qatar.

Équipe du Maroc : des surprises dans la liste de Walid Regragui

Walid Regragui a dévoilé, ce jeudi 9 novembre, la liste des 25 joueurs qui porteront le maillot des Lions de l’Atlas pour l’entame des qualifications pour la Coupe du Monde 2026.

À Rabat, la fille du roi Pélé séduit par sa maîtrise de l’arabe

Kelly Cristina Nascimento, fille de la légende du football Pélé, est une amoureuse du Maroc, un pays qu’elle considère toujours comme l’un de ses endroits préférés dans le monde. Actuellement en séjour dans le royaume, elle en a profité pour apprendre...

CHAN 2023 : Fouzi Lekjaa déplore la non-participation du Maroc

Le feuilleton autour de la participation du Maroc au championnat d’Afrique des nations (CHAN) est finalement terminé.La compétition a démarré vendredi en Algérie sans la présence de la sélection marocaine, double tenante du titre. Une situation «...

L’ambition d’Achraf Hakimi pour le Maroc

Le latéral droit marocain Achraf Hakimi dévoile le rêve qu’il entend accomplir avec les Lions de l’Atlas pour le Maroc l’année prochaine.

Sheffield United fait une offre pour Azzedine Ounahi

Grande révélation du Mondial 2022, l’international marocain Azzedine Ounahi déchaine depuis quelques jours les passions sur le marché des transferts. Dans le viseur de plusieurs clubs européens, il pourrait surprendre, en signant à Sheffield United, un...