Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, a été reçu en audience vendredi, par le garde des Sceaux, ministre de la Justice. Accompagné du nouvel aumônier national des prisons, Mohamed Loueslati, il a présenté à Eric Dupond-Moretti « l’état des lieux de l’aumônerie musulmane pénitentiaire ».
Au cours de l’audience, le président du CFCM a demandé une relecture du statut des aumôniers et de « revoir les moyens dont ils disposent ». « Avec 270 aumôniers en majorité bénévoles, les interventions dans les 187 établissements pénitentiaires ne sont pas assurées dans des conditions satisfaisantes », indique-t-il dans un communiqué publié sur le site de l’institution.
Mohammed Moussaoui a aussi demandé au ministre de « renforcer l’interaction entre l’aumônerie nationale et les aumôneries régionales pour un meilleur suivi et partage d’expériences », ajoutant que « l’aumônerie musulmane souffre d’un déficit important en matière de formation pour faire face aux phénomènes de radicalisation au sein des prisons »
Le président du CFCM a aussi saisi l’occasion pour demander au Garde des sceaux « d’envisager rapidement, dans le cadre plus général d’une réflexion sur le statut des aumôniers, un plan de formation théologique et profane ».
En réponse à ces doléances, Eric Dupond-Moretti « a réaffirmé son souhait d’accompagner une réflexion sur l’aumônerie pénitentiaire », fait part le communiqué qui ajoute qu’il a rappelé « la nécessité d’accentuer les efforts en matière de réinsertion des détenus et de lutte contre la radicalisation dans les prisons ». Il a aussi « exprimé sa volonté de maintenir un dialogue ouvert et soutenu entre les aumôneries et l’administration pénitentiaire, un dialogue qu’il considère comme essentiel pour l’amélioration des conditions carcérales ».