Voici pourquoi le Maroc figure dans la liste du GAFI

5 mars 2021 - 15h41 - Maroc - Ecrit par : J.K

Suite à l’actualisation des statuts des pays membres du Groupe d’action financière international (GAFI) spécialisé dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le Maroc s’est retrouvé dans la liste des pays « sous surveillance accrue » . Le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader, aborde les implications de ce rang pour le Maroc.

Annoncés le 25 février dernier, le Maroc, le Burkina Faso, les Îles Caïmans, le Sénégal et autres pays sont actuellement dans la liste des pays sous haute surveillance. Mais, contrairement à la liste noire dont font partie l’Iran et la Corée du Nord, être sur la liste grise du GAFI, n’est pas synonyme du non-respect des normes mises en place par le groupe, mais que les pays sous surveillance intense s’engagent à améliorer leurs dispositifs de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Ainsi, « comme le précise la déclaration publique du GAFI, le Royaume du Maroc s’est engagé, en février 2021, politiquement à haut niveau à travailler avec le GAFI et le GAFIMOAN pour renforcer l’efficacité de son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). La même déclaration précise également que depuis l’adoption de son Rapport d’Évaluation Mutuelle en 2019, le Maroc a fait des progrès au niveau des lacunes venues dans ledit rapport, en vue d’améliorer la conformité technique et celle en matière d’efficacité, notamment en coordonnant les activités et les objectifs de toutes les autorités compétentes en matière de LBC/FT », a expliqué le ministre de la Justice, à Medias24.

Approuvées par l’ONU, la Banque mondiale, le FMI et toutes les instances internationales, les 40 recommandations du GAFI définissent les principales mesures que les pays devraient adopter pour mieux lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Dans ce sens, le Maroc a adopté plusieurs mesures dont la dernière, en date du 25 novembre 2019, concerne un nouveau projet de loi ayant pour objectif la révision de la définition de blanchiment de capitaux et l’alourdissement des sanctions actuelles. Deux points sur lesquels le GAFI invite le Maroc à travailler.

Bien que le projet soit ne soit pas encore en vigueur en raison d’un retard législatif, son examen reprendra dès la prochaine session parlementaire et son entrée en vigueur permettra au Maroc de réussir au prochain examen du GAFI et de sortir de cette liste grise, conclut Ben Abdelkader.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Terrorisme - Ministère de la Justice et des Libertés - Blanchiment d’argent

Aller plus loin

Blanchiment d’argent : le Maroc épinglé

Quatre pays dont le Maroc ont été placés sous surveillance par le Groupe d’action financière (GAFI). Il leur est reproché leurs manquements dans la lutte contre le blanchiment...

Maroc : tout montant supérieur à 100 000 dirhams doit être déclaré à la douane

Les autorités marocaines changent de stratégie dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Désormais tout voyageur sortant du Maroc ou y...

Blachiment d’argent : le Maroc sort de la liste grise (GAFI)

Après évaluation des dispositifs mis en place par le Maroc pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le groupe d’action financière (GAFI) a...

Blanchiment de capitaux : le Maroc veut à tout prix éviter la liste noire du GAFI

Le Maroc pourrait tomber dans la liste noire du Groupe d’action financière (GAFI), risquant ainsi une dégradation de sa notation. Conscient de cette situation, le ministre de la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Réforme du Code pénal au Maroc : un ancien prédicateur salafiste à la rescousse

L’ancien prédicateur salafiste, Abdelwahab Rafiki, plus connu sous le nom d’Abou Hafs, est dorénavant conseiller du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, selon une source proche du ministère.

Maroc : présenter un acte de mariage dans les hôtels c’est fini

L’obligation de présenter un contrat de mariage lors de la réservation de chambres d’hôtel au Maroc pour les couples aurait été annulée. Cette décision survient après la colère du ministre de la Justice, Adellatif Ouahbi.

Maroc : vers l’égalité des sexes dans les contrats de mariage

Le ministre marocain de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a réaffirmé son engagement en faveur de l’égalité entre les sexes lors de la conclusion de contrats de mariage et autres actes juridiques.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Décès de Malika El Aroud, « La Veuve noire du Jihad »

Malika El Aroud, condamnée pour terrorisme en 2008, est décédée à l’âge de 64 ans. Cette femme, qui avait la double nationalité belge et marocaine, avait été déchue de sa nationalité belge en 2017 pour avoir « gravement manqué à ses devoirs de...

Latifa Ibn Ziaten : « J’ai réussi à sauver beaucoup de jeunes, de familles… »

11 ans après l’assassinat de son fils, le maréchal des logis-chef Imad, une des victimes du terroriste Mohammed Merah, la militante franco-marocaine Latifa Ibn Ziaten poursuit son combat pour la paix et la promotion du dialogue et du respect mutuel.

Blanchiment d’argent : le Maroc sort de la liste grise de l’Europe

La Commission européenne vient d’annoncer le retrait du Maroc de la liste grise de l’Union européenne des pays sous surveillance en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Cette décision fait suite à l’évaluation effectuée...

Le Maroc frappe un grand coup dans la lutte contre le terrorisme

Une cinquantaine d’individus ont été arrêtés mercredi au Maroc lors d’une importante opération visant des membres présumés de groupes djihadistes.

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Après ses propos «  provocateurs  », Abdellatif Ouahbi présente ses excuses aux Marocains

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a présenté ses excuses aux Marocains pour sa déclaration au sujet de la révision des résultats d’un concours d’accès à la profession d’avocat, indiquant qu’une telle action créerait une mauvaise jurisprudence.