Maroc : Le quotidien des bidonvilles

2 juin 2007 - 00h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Abderrahmane vit dans la carrière « karian » de Douar Mika depuis 17 ans maintenant. L’homme, qui ignore son âge, paraît malgré tout plus vieux qu’il doit l’être réellement.

N’ayant qu’une moitié de dent noire en bouche, ses bras nus sont rongés par une sorte de parasite qui lui dévore la chair -maladie causée par le manque d’hygiène-. Descendant vers une fosse profonde aux odeurs infectes, qui délimite un petit quartier peuplé de huttes en tôle ou en bois pourri, nous longeons des ruelles marquées en leur centre par un mince filet d’excréments liquides. Puis, il fait un large signe pour souhaiter la bienvenue dans sa baraque.

S’exprimant dans un français étonnement agréable, il entreprend : « La maladie est notre quotidien ici. La malaria, les pneumonies ; la crasse nous entoure et nous infecte ». En effet, la décomposition des lieux amène une odeur fétide qui pénètre immédiatement dans le système respiratoire. Il poursuit : « je ne peux pas me laver souvent, vu le manque d’eau. Avec le temps, la pelade et les rougeurs ont atteint certaines parties de mon corps ». Faut-il marcher longtemps pour s’approvisionner en eau ? « Un demi kilomètre, mais en considérant les conditions d’entreposage du liquide dans les baraques et le fait de puiser à une fontaine commune, l’eau se trouve souillée après quelques jours » explique-t-il. Ses trois enfants, tous âgés de moins de 14 ans, ont la bouche remplie de caries.

Des bouteilles d’un jaune moisi font office de jarres, et servent autant à puiser pour le lavage, la cuisine et pour les besoins des toilettes. Mais la maigre provision se vide rapidement. « A ce rythme, se laver les mains devient un luxe », affirme Abderrahmane.Comment pourrait-on résoudre ce problème ? Après un temps de réflexion -l’immigration en Espagne étant exclue- il dit : « La solution la plus appropriée serait évidemment un accès à l’eau par des canalisations reliant les maisons, ou du moins, selon une distance raisonnable évitant un emmagasinement nocif pour la santé », évoque Abderrahmane.

Rappelons que le contrat de concession de la Redal, qui engage la compagnie à desservir les endroits dits « non rentables », vise aussi implicitement l’alimentation en eau et en canalisations des quartiers informels.

Libération - P.P.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Pauvreté

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc met fin à la fiche sanitaire

Quelques jours après avoir annoncé la fin de l’état d’urgence sanitaire, les autorités marocaines portent à la connaissance des voyageurs que la fiche sanitaire n’est plus une obligatoire pour accéder au territoire.

Maroc : une aide directe pour les plus pauvres

Le gouvernement envisage d’accorder en 2023 une aide financière mensuelle directe à l’ensemble des familles démunies. Plus précisément, sept millions d’enfants et 3 millions de familles seront concernés.

Cancer : le premier test de dépistage 100% marocain bientôt commercialisé

Les premiers kits de dépistage du cancer, produits localement au Maroc, seront bientôt mis sur le marché. Le pays procède actuellement aux derniers tests de cette innovation afin de s’assurer de leur efficacité.

Le Maroc va distribuer les aides directes aux plus pauvres cette année

Le gouvernement prévoit d’accorder une aide financière mensuelle directe à l’ensemble des familles démunies. Cette mesure phare du processus de généralisation de la protection sociale, enclenché par le pays, sera effective dès cette année, selon le...

Kourtney Kardashian se tourne vers le Maroc pour sa ligne de produits naturels

La star de téléréalité Kourtney Kardashian, 43 ans, et son époux, le batteur du groupe de rock Blink-182, Travis Barker, 46 ans ont lancé une gamme de produits entièrement naturels, végétaliens faits notamment à base d’une ressource provenant des...

Maroc : vers une hausse des taxes sur la chicha et les cigarettes électroniques

Le Maroc entend augmenter les taxes sur la chicha et les cigarettes électroniques. Une décision motivée, dit-on, par le souci de préserver la santé des consommateurs, notamment les jeunes Marocains.

Plus de 70% des femmes marocaines recourent aux méthodes contraceptives

Au Maroc, plus de 70 des femmes ont recours aux méthodes contraceptives. C’est ce qui ressort d’un récent rapport du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).

Près d’un tiers des Marocains ont connu une dépression

Le ministère de la Santé initie un projet dont la mise en œuvre permettra de répondre aux besoins des 48,9 % des Marocains âgés de plus de 15 ans qui connaissent, ou ont déjà connu, des signes de troubles mentaux et psychiques.

Malade, Aïcha Mahmah expulsée par une clinique

Grâce à l’intervention du ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, l’actrice marocaine Aïcha Mahmah a été admise à l’hôpital mardi pour recevoir un traitement et subir une opération.

Le Maroc interdit l’importation de véhicules polluants

Le Maroc poursuit ses efforts visant à réduire l’impact de la pollution sur la santé des citoyens et sur l’environnement. Le ministère du Transport et de la logistique et le département de la Transition énergétique et du développement durable ont pris...